question sur un mot rare: nyf
Bonjour
le mot « nyf », synonyme de « naïf » est, semble-t-il, un substantif. Pourrait-on envisager un emploi adjectival? Quel serait alors son féminin: « nyve »?
Nyf est un substantif qui appartient au domaine de la géologie (de la gemmologie plus précisément), pour autant qu’il soit
possible d’en tirer un adjectif, ce serait vraisemblablement avec le suffixe -ique : nyfique ; ou -ien/-ienne : nyfien ; tout dépend du sens de cet adjectif (voir ici et là, le sens de ces suffixes).
(Cette terminaison en yf est très atypique en français, par ailleurs le suffixe féminin -ive (et mettons exceptionnellement -yve) est formé à partir de l’adjectif masculin en -if (exceptionnellement –yf), or il est très peu probable que l’on dérive du substantif nyf – qui ne désigne pas un animé – un adjectif masculin nyf. )
Voilà une question insolite !
Cela « ressemble » à une forme médiévale du mot naïf mais je n’ai pu en trouver la graphie strictement identique dans les bases principales (Godefroy et d’autres via le DMF). Sous un aspect ou un autre le a est présent.
Je vous joins une attestation de 1440 avec le féminin nayfve qui se rapproche. À l’époque, le sens est celui de natif, naturel. Faites-en le meilleur usage…
« Ne vois tu comme de leschive
Ses cheveulx noirs comme corneille
Blondist, et sa couleur nayfve
En oste, et nous semble merveille ? »
(MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 216).
Post scriptum et complément :
Les informations de marcel1 sont intéressantes et confirment que le sens gemmologique est dérivé du sens primaire de naturel : il s’agit de pierres non taillées, ayant des faces brutes. Certains mots d’ancien français ont migré avec les colonisateurs et ont mené une vie indépendante sur le continent américain. Celui-là me semble un bel exemple !
Merci de vos réponses; je vois difficilement le rapport entre le sens de « nyf » et la gemmologie: une pierre, toute précieuse qu’elle soit, ne peut pas être « naïve »?
Il faudrait que vous nous précisiez où vous avez trouvé ce terme. Si c’est dans un texte en ancien / moyen français et qu’il s’agit du substantif ou de l’adjectif naif, alors c’est très vraisemblablement une erreur de transcription pour nayf / nayve qui alterne avec naïf / naïve, puisqu’en ancien/moyen français ces deux lettres sont concurrentes pour les raisons suivantes :
Y est à lire comme un i, dont il n’est qu’une forme ornementale, calligraphique ; mais parce qu’il était plus facilement identifiable que la forme ordinaire, même longue, y a été abondamment utilisé, y compris en des positions autres que celles qui attirent ordinairement la décoration, comme l’initiale ou la finale.
(source)
Voir ici pour ce qui concerne le sens gemmologique. Je ne sais pas quelle en est l’étymologie, je vous laisser chercher ! 🙂
(Le terme semble venir de l’anglais, voire du néerlandais.)
Jolie recherche !
Merci!
Je suis tombé sur ce terme dans un dictionnaire de synonymes.