Qu’es ce qui serait mieux de dire ou d’écrire ?
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le commissaire, l’expression de « notre » haute considération.
Ou bien de votre haute considération ?
Pour le mot considération dans la formule finale, je suis d’accord avec Tara, mais la question méritait carrément d’être posée.
L’adjectif possessif représente parfois le cod, parfois le sujet.
Nous vous excluons : votre exclusion est justifiée.
Nous vous admirons : notre admiration est sincère.
Nous vous considérons : votre ou notre considération ?
Vous devez examiner ces indices : leur examen s’impose.
Examinez minutieusement ces indices : votre examen doit être minutieux.
Je dois estimer des objets : mon estimation ou leur estimation prendra une heure ?
Nous devons considérer ces critères : la considération de ces critères, leur considération (par nous) s’impose ? Ou notre considération (de ces critères) s’impose ? Le plus naturel est ici de former le possessif sur la base du cod, et non du sujet, contrairement à la formule de fin de phrase.
Nous sommes heureux de vous dire notre reconnaissance éternelle.
Nous sommes heureux de constater votre reconnaissance internationale.
Apparemment, reconnaissance peut signifier le fait de reconnaître ou le fait d’être reconnu (mais ce second sens est-il valide ?).
Dans le sens que vous utilisez, le mot considération a manifestement pris son autonomie et a perdu le rapport avec son verbe d’origine. Contrairement à l’utilisation du mot reconnaissance, on ne doit pas dire « sa considération » mais « la considération dont il jouit ». Il suffisait bien sûr comme Tara de prendre le dictionnaire pour trouver que le sens B n’était plus une utilisation liée au sens A mais pratiquement un nouveau mot.
Considération : estime, égards que l’on témoigne à quelqu’un après avoir pu apprécier sa valeur. TLF
Par conséquent : de notre haute considération.
Oui Bien entendu, Nicola; j’avais bien vu où se situait l’hésitation de Raoul. Et bien vu aussi la possible réversibilité du mot dans certains contextes
Cependant ce contexte permet de trancher simplement :
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le commissaire, l’expression de « notre » haute considération.
Dans la mesure où « nous » demande au destinataire d’accepter l’expression d’un sentiment (ou d’une attitude mentale à son égard), on ne peut avoir que « notre ».
Octroyer le possessif « votre » serait ici faux.
Si je trouvais votre première réponse parfaite, la seconde la relativise un peu trop, laissant entendre que le choix du possessif dépend du contexte, du début de phrase, ou d’évidences supposées. Dans un même contexte, pour faire part à son interlocuteur d’à peu près la même chose, on peut écrire :
Nous vous donnons l’assurance de notre approbation (à votre candidature dans notre loge).
Nous vous donnons l’assurance de votre approbation (dans notre loge).
Nous approuvons, vous êtes approuvé… Quelle est la spécificité de ce contexte ?
Pour considérer, nous considérons, vous êtes considéré, ce n’est pas non plus si net.
Ça ne dépend pas du contexte mais des mots eux-mêmes. C’est réellement pour une raison lexicographique qu’il faut choisir une forme plutôt que l’autre, en disant que le mot considération a, entre autres, le sens de estime. En précisant qu’il s’agit de l’expression d’un sentiment, vous confirmez bien qu’il fallait aller chercher ce sens, ce qui a été fait en deux lignes dans la première réponse. C’est l’existence d’une certaine acception de ce mot qui impose le choix de l’adjectif possessif. Même le contexte d’une formule finale n’est qu’une pseudo-évidence qui n’est pas formellement suffisante pour trancher. Si c’est l’usage de terminer un courrier en faisant part de son respect, « je vous prie de recevoir la confirmation de votre exclusion et l’assurance de mon profond respect » est valide.