Quelle est l’origine de cette locution étrange : N’avoir garde de ?
Bonjour
Comment deviner le sens de cette locution étrange avec ce « N » négatif ou explétif ; et que signifie » Garde » dans : N’avoir garde de ?
Bonsoir,
Intéressante question.
« N’avoir garde de » signifie peu ou prou « tenter au maximum de … » ce qui semble être le contraire de « se garder de » qui signifie entre autres choses » Ne pas tenter ».
Bonsoir,
je pense que le statut de meilleure réponse serait amplement justifié pour celle Tara : si j’ai donné mon idée de la signification de cette locution, Tara a fourni les éléments nécessaires à ses origines.
Merci tout de même.
Uraeus,
L’article auquel nous renvoie Tara est passionnant, je n’ai pas pu l’ouvrir par son lien, mais je l’ai retrouvé.
Il répond à toutes vos questions sur l’étymologie et les innombrables sens qu’a pris cette locution au cours des siècles.
J’espère que mon lien fonctionnera, c’est ICI
De nos jours on l’emploiera souvent dans le sens de « gardez-vous de« , et les puristes n’y trouvent pas leur compte.
n’avoir garde de
- Étymologie manquante ou incomplète. Si vous la connaissez, vous pouvez l’ajouter en cliquant ici.
Locution verbale [modifier le wikicode]
n’avoir garde de \n‿a.vwaʁ ɡaʁd də\ transitif (se conjugue → voir la conjugaison de avoir)
- Se garder de ; ne pas avoir la volonté ou le pouvoir de faire une chose ou en être bien éloigné ; s’abstenir soigneusement de.
- Je riais tout bas dans mon trou, et je n’avais garde de me montrer. — (Comtesse de Ségur, Mémoires d’un âne, 1860)
- Ce que ce pauvre garçon a de mieux à faire, c’est d’abjurer son inconduite, et il n’a garde d’y manquer presque à chaque tome. — (Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse, 1883, réédition Folio, page 148)
- « Aurélie. »
Cette fois elle n’eut garde de ne pas répondre à ce nom qui désormais devait être le sien. — (Hector Malot, En famille, 1893) - Comme si elle eût deviné que c’était la seule manière qui lui restait de m’intriguer encore, elle n’avait garde de répondre aux questions que je lui posais. — (Julien Green, Le voyageur sur la terre, 1927, réédition Le Livre de Poche, page 126)
Un docteur du quartier me fit une piqûre ; je retrouvai le souffle. Il m’ordonna l’immobilité absolue. L’excès de la douleur nous rend plus soumis qu’un petit enfant, je n’aurais eu garde de bouger.
— (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, pages 118-119)- Geisha n’eut garde de le contredire et le laissa ramasser sur le lit sa casquette et sa peau de mouton. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 93)
- L’abbé se taisait.
Nous cependant nous n’avions garde de bouger, car nous savions qu’on allait entendre autre chose. — (Henri Bosco, L’Âne Culotte,
Signifie donc : se garder de.
Votre question est intéressante.
L’étymologie de l’expression est longuement étudiée ici :
N’avoir garde – roma_0035-8029_1942_num_67_267_3541.pdf
merci Tara pour ce lien.