Quelle est le temps à utiliser dans la subordonnée avec le plus-que-parfait en principale ?
Bonjour à tous,
Je relis beaucoup de textes en ce moment où les subjonctifs sont nombreux et j’avoue avoir du mal à choisir/corriger les temps du subjonctif. Même en regardant les différents articles qui parlent de cette règle, je me mélange les pinceaux.
Pourriez-vous par exemple m’aider à trancher ici :
il m’avait ressemblé sans que j’eusse à faire quoi que ce soit.
Il m’avait ressemblé sans que j’eusse eu à faire quoi que ce soit.
Merci par avance pour votre réponse,
Contrairement à Czardas, j’arrive à comprendre la phrase, mais :
1) comme le disait Céline, sa grand-tante « était la dernière à utiliser encore l’imparfait du subjonctif ». Pourquoi voulez-vous aller à contre courant ?
2) admettons l’imparfait du subjonctif. Mais pourquoi chercher un imparfait surcomposé (? : j’eusse eu) : aimeriez-vous les complications ou souhaitez vous adopter un parler régional (anciennes terres provençales ou franco-provençales – ou bretonnes, ajoute Wikipédia ?
Je suis intrigué.
Merci beaucoup pour votre réponse.
En effet, j’aime bien me compliquer la tâche apparemment. Il s’agissait surtout de savoir si la première phrase était correcte, j’aurais certainement dû mieux exprimer ma question et surtout, ne pas faire une faute aussi visible et bien sûr impossible à modifier dans le titre (quel temps et pas quelle temps…).
Mais le problème semble résolu puisque vous semblez dire que les deux seraient corrects.
Merci encore
On peut se contenter du subjonctif passé : il m’a ressemblé / il m’a imité ? Sans que j’aie fait quoi que ce soit.
Le temps simple marque la simultanéité.
Le temps composé marque l’antériorité.
Dans un récit au présent.
— Il me ressemble. Je ne fais rien pour cela.
— Il me ressemble. Je n’ai rien fait pour cela.
Dans un récit au passé (ici avec l’imparfait)
— Il me ressemblait. Je ne faisais rien pour cela.
— Il me ressemblait. Je n’avais rien fait pour cela.
Puis avec le subjonctif.
— Il me ressemblait sans que je fisse rien pour cela.
— Il me ressemblait sans que j’eusse rien fait pour cela.
En remplaçant « faire quelque chose » par « avoir quelque chose à faire ».
— Il me ressemblait sans que j’eusse à faire quoi que ce soit pour cela.
— Il me ressemblait sans que j’eusse eu à faire quoi que ce soit pour cela.
Si je parle de ses années d’éducation, il faut privilégier le temps simple.
— Il me ressemblait chaque jour davantage, sans pourtant que je fisse (sans que j’eusse à faire) quoi que ce soit pour cela.
Si je parle du caractère d’un personnage que j’ai éduqué, mon fils, mais qu’il est maintenant autonome et que son caractère ne dépend plus de moi, il faut privilégier le temps composé, c’est le principe de l’action terminée qui ne permet pas un temps de simultanéité.
— À vingt ans, il me ressemblait sans que j’eusse pourtant fait (sans que j’eusse eu à faire) quoi que ce soit pour cela.
Choisissez selon le sens que vous souhaitez.
Il n’y a ici aucun temps surcomposé. Un temps surcomposé serait, avec deux auxiliaires : sans que j’eusse eu fini de faire son éducation… sans j’eusse eu fait son éducation… Ici on n’utilise pas « avoir fait » mais « avoir à faire », qui, n’étant pas composé, ne peut pas être surcomposé.
Si vous avez besoin d’un temps composé, mettez donc un temps composé, sans supprimer un auxiliaire au prétexte idiot que ça fait trop dans une phrase déjà chargée.
Voyons maintenant votre premier verbe au plus-que-parfait, si c’est ce qui vous fait douter de la suite la phrase.
— Je suis malade (état en cours) / J’ai été malade (état antérieur et terminé vu du présent)
— J’étais malade (état en cours) / J’avais été malade (état antérieur et terminé vu du passé)
Il m’avait ressemblé… On dirait bien ici que le gars est mort ou qu’il a changé, et même qu’il était mort ou avait déjà changé au moment du récit au passé.
— Je venais de perdre un ami qui m’avait ressemblé durant toute sa courte vie.
— Il m’avait ressemblé durant notre vie commune, et j’ignorais qu’il avait ensuite changé.
Si au moment du récit il est bien mort, ou s’il a changé, alors le plus-que-parfait est indiqué, il a cessé de me ressembler.
Sinon « ressembler » pourrait éventuellement prendre un autre sens, marquer le début du processus. Le début d’un processus, même si le processus court encore, est une action passée et terminée.
— Il m’avait ressemblé dès ses premières années. = il avait commencé à me ressembler dès sa naissance. C’est acceptable.
Donc, ce « il m’avait ressemblé » est tout à fait correct.
Pour la suite de la phrase, nous ne devons retenir que le fait que c’est antérieur et terminé (pour cause de mort ou de changement, ou parce qu’on parle du simple début d’un processus), et on garde la latitude de choisir un temps, soit simple, soit composé, selon que le narrateur n’a respectivement rien eu à faire, soit pendant, soit avant.
Enfin, vous pouvez décider que dans un récit au passé, vous continuerez à mettre vos subjonctifs au présent ou passé (composé) plutôt qu’à l’imparfait ou au plus-que-parfait, pour alléger ou éviter le ridicule, en supprimant tous les subjonctifs imparfait ou plus-que-parfait. C’est une décision à prendre en fonction du reste du texte. Mais on ne peut pas supprimer le subjonctif imparfait une fois de temps en temps quand on trouve que la phrase est déjà chargée.
Trop long. A mon sens.
Bonjour,
Encore faudrait-il que l’on comprenne ce que vous voulez dire.
Il m’avait ressemblé ? (signification ?)
Très bonne question, mais un peu elliptique.
En quoi le plus-que-parfait du verbe ressembler à qq’un serait-il incompréhensible ?
Il me ressemble, il m’a ressemblé (un jour), il m’avait ressemblé (pendant longtemps).
Je vous remercie de vos lumières.