« Que » placé en tête de la phrase
Bonjour,
En lisant « Le Petit Grevisse », je suis tombé sur cette remarque concernant l’emplacement de « que » en tête de phrase pour signaler un sujet subordonné. Il cite les exemples suivants:
« Que tu aies gagné ce concours, cela me remplit de joie. »
« Que toutes vos dettes soient remboursées, le fait reste à prouver. »
La question que j’ai concerne davantage l’utilisation de cette syntaxe dans la vie courante. Quoique correcte, a-t-elle été évincée par « le fait que » de nos jours? Pourrait-on également reformuler la première phrase citée ci-dessus en disant « Le fait que tu aies gagné ce concours me remplit de joie »?
Merci d’avance pour votre aide
Certes la tournure hors contexte a l’air de ne rien avoir de naturel.
Et pourtant…
mettons-la en contexte précisément.
L’énonciateur apprend, de la bouche de son fils, ce fait inespérée. Il s’exclame :
Que tu aies gagné ce concours, cela me remplit de joie.
La phrase est exclamative et emphatique : à l’écrit, trois marques :
– la projection en début de phrase de la subordonnée (ainsi l’objet de la surprise « arrive le premier »
– la subordonnée faite sujet
– la reprise du sujet avec le pronom « cela »
Il faut ajouter à l’oral l’intonation, avec silences et accentuations.
La phrase non transformée est : je suis rempli de joie (ou plus naturellement : je suis heureux) que tu aies gagné ce concours – mais aussi celle que vous proposez : Le fait que tu aies gagné ce concours me remplit de joie qui n’a pas une forme emphatique.
En choisissant d’ajouter « le fait que » et de ne pas reprendre le sujet par un pronom, fait d’une phrase exclamative une phrase simplement déclarative.
Mais on peut proposer d’autres formes, d’un langage plus relâché ou plus oral :
-tu as gagné ce concours ? mais c’est génial ! – oh que je suis content ! –
Bonjour,
Votre première phrase , peut parfaitement s’écrire sans virgule et sans le déterminant cela : « Que tu aies gagné ce concours me remplit de joie. ».
Il n’y a nul besoin d’utiliser la locution conjonctive le fait que en lieu et place de que.
« Le fait que tu aies gagné ce concours me remplit de joie » signifie simplement : un fait me remplit de joie , ce fait est tu as gagné ce concours.
Aucune différence, aucune nuance. Les deux phrases sont correctes mais on peut quasiment considérer que « le fait » est explétif.
C’est à vous de choisir la manière de l’écrire.
Idem pour votre seconde phrase, la première formulation est toutefois redondante :
« Que toutes vos dettes soient remboursées, le fait reste à prouver. »
« Que toutes vos dettes soient remboursées reste à prouver. »
« Le fait que toutes vos dettes soient remboursées reste à prouver. »