Quatres ?
On admet, souvent avec humour, l’expression « je l’ai regardé entre quatre-z-yeux ».
Lu dans une revue de cinéma. Un couple se sépare, ils ont deux jumelles.
Peut-on admettre (pour l’occasion) :
« incapables de s’entendre […] en devant faire face à un quotidien qui se délite sous les quatres yeux du fruit de leur amour passé… » ?
Bonjour,
Je pencherais plutôt pour une malheureuse coquille laissée par un correcteur épuisé ou amoureux. Je ne vois pas du tout de référence, pas même humoristique, à l’expression que vous citez, qui évoque deux personnes se défiant du regard. Ici, il s’agit de deux paires d’yeux qui regardent ensemble le même désolant spectacle. Et s’il était dans l’intention de l’auteur de plaisanter, il fallait écrire : sous les quatre-z-yeux du fruit...
Mais je manque peut-être d’imagination.
Bonsoir.
Je pense qu’il n’y a aucune exception à l’invariabilité de quatre.
Mais pourquoi pas l’écrire comme on peut parfois le prononcer de façon familière : « quat’z’yeux, quatre-z-yeux, quat’z-yeux ou quatr’z’yeux ».
Ce sont en tout cas les propositions de l’Office québécois de la langue française !
Oui, mais avec l’italique qui démarque le mot et permet le recul du lecteur.
En revanche quatr’z’yeux est mal formé, car la seconde apostrophe n’élide rien. et la première n’élide pas le « r ».
On pourrait aussi penser à quat’zieux ou quat’zyeux qui rappellent zieuter, qui lui existe bel et bien.
Je n’ai pas mis les termes en italique, car je n’ai fait que citer un extrait du texte de l’Office québécois de langue française. J’ai donc mis l’extrait entre guillemets.
Quant à l’apostrophe, elle n’est pas utilisée pour une élision mais pour tenter de reproduire la prononciation possible de l’expression en langage familier.
Concernant l’apostrophe, la règle est claire et constante en typo française : elle remplace tous les caractères qui suivent et que l’on aurait dû écrire.
Dans « Va t’en », elle raccourcit le o et le i de toi. Dans l’exemple, après le z, elle ne raccourcit rien et brouille la lecture.
Concernant la première, on peut discuter selon la manière dont on « entend » le r. Mais l’expérience montre que ce r est en général omis (cf. L’Opéra de quat’ sous ).
Et finalement, les Québécois ont quelques codes qui leur sont propres, tabernacle!
Merci Chambaron
Il est vrai que ce hiatus est assez désagréable et que l’interdiction du « s » nous vaut l’autre amusante expression des quat’zarts .
Cela étant, on ne peut cautionner un « s », faute trop répandue. À la rigueur, il doit être soigneusement mis en exergue comme le propose Evinrude : z de liaison, traits d’union et italique. Cela peut se révéler utile, par exemple, pour transcrire la gouaille d’un personnage dans un dialogue.
Merci pour vos excellentes réponses. Je me disais « après tout… », puis « quatre yeux » ne faisant pas « joli »…, sait-on jamais… dans le contexte…
Allez ! N’en parlons plus ! Encore merci.
Amicalement