Quand peut-on écrire avec à la fin d’une phrase ?
Non locuteur natif.
Quelques exemples d’usage que j’ai vus :
Les résultats ne sont pas satisfaisants pour le moment, mais il faut faire avec.
On a perdu le match, mais il faut faire avec.
Il avait pris un bâton et faisait des moulinets avec.
Ça ne vous appartient pas et il ne faut jouer avec.
Par contre je crois que l’on ne peut pas dire :
Un collaborateur que je travaille avec.
et on doit dire :
Un collaborateur avec lequel je travaille.
Alors dans quelles types de tournures on peut positionner ‘avec’ à la fin de la phrase ?
Merci.
Avec en fin de phrase. Dans certains cas, c’est correct, mais familier (cf. le TLFi et l’Ac.) :
1. La construction est correcte si le complément sous-entendu (nom de personne ou de chose) a été employé précédemment (parfois sous forme de proposition). On ne dira pas directement : Venez-vous avec? pour : Venez-vous avec nous? Nous accompagnez-vous?« (Joseph HANSE ,1949).
Emploi adv., fam. (corresp. aux emplois prép. cités sous I et II) :
28. Enfin, un matin, le colonel cherchait sa monture, son ordonnance était partie avec, on ne savait où, dans un petit endroit sans doute où les balles passaient moins facilement qu’au milieu de la route.
CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 16.
29. … et tous les quatre pas [il] s’arrêtait, soulevait son tuyau de poêle, et s’éventait avec, bien qu’il fît froid, puis sortait un sordide foulard de sa poche et s’épongeait le front avec, puis le rentrait; …
GIDE, Les Nouvelles Nourritures, 1935, p. 262.
30. … vivre dans une époque, dans un milieu, où le mensonge décent est de règle, où le conformisme social et moral s’entoure d’un appareil de puissance impressionnant, et qui, n’ayant pas l’héroïsme (…) de faire sauter toute la boutique et lui avec, (…), se réfugie dans un discours secret, …
ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, p. 8.
L’Académie française donne, elle, cet ex. : Il a pris son manteau et s’en est allé avec, que J. Hanse juge « familier mais certainement acceptable ».
2. L’Académie donne cet autre exemple qui va plus loin (ici, avec signifie « en plus ») :
Il a été bien traité et il a encore eu de l’argent avec.
C’est également familier.
Et en ce cas, il devient adverbe.
Il faut faire « avec » : est une locution figée, un peu familière qui signifie « il faut se résigner, s’accommoder de la situation ».
Un collaborateur avec lequel je travaille : c’est correct mais on serait plus léger si l’on écrivait « un de mes collègues ».
Personnellement, je n’emploierais pas à l’écrit dans un registre soutenu la préposition « avec » sans complément.
On peut toujours rédiger autrement.
Il faisait des moulinets avec un bâton ramassé dans la forêt.