Proposition infinitive – sujet commun ?
Je viens de lire sur le CNRTL dans l’article sur le verbe espérer , l’exemple noté Proposition Relative
Ces dames espéraient bien se retrouver en haut
Or, se retrouver , s’il est bien COD d’espéraient, a le même sujet et je pensais avoir compris qu’une proposition infinitive voyait son infinitif lié à un sujet différent de la principale…
Je suis perdue. Pourriez-vous m’expliquer ?
Merci beaucoup,
AB.
Ces dames espéraient bien se retrouver en haut : pas de subordonnée relative (pas de pronom relatif) mais une proposition infinitive.
Une infinitive peut aussi avoir pour référent le sujet principal.
Elle espère venir bientôt. (venir se rapporte à « elle » : on ne dirait pas : « elle espère qu’elle viendra » si c’est la même personne.)
Elle espère que son ami viendra : pas de proposition infinitive puisqu’il s’agit de deux sujets différents.
Si je comprends une proposition infinitive n’est pas forcément une subordonnée infinitive. En revanche, une subordonnée infinitive n’est pas introduite par un subordonnant et le sujet de l’infinitif doit être différent de la principale? Est-ce bien cela ? Dans ce cas, j’aurai amalgamé proposition infinitive et subordonnée infinitive ?
- J’écoute mes parents parler.
- C’est une proposition subordonnée complétive (ici un COD) sans verbe conjugué.
- Il n’y a pas de subordonnant et son verbe « parler » est à l’infinitif.
- La proposition « mes parents parler » est donc infinitive.
Bonjour,
Sous l’influence de la grammaire latin latine, on a considéré longtemps que le verbe à l’infinitif devait avoir un sujet propre, différent du verbe principal. Mais il n’y a pas de raison d’exclure (des pro. inf.) les propositions (infinitives) dont le sujet est identique à celui du verbe. principal.
Voici des ex. que le Petit Bon usage (d’après l’oeuvre de Grevisse ; 2018) considère comme des prop. infinitives :
Toutes les étoiles, tu aimeras les regarder (Le petit prince).
Je n’ai jamais besoin d’apprendre à vivre (Camus).
Si on élève le débat, ce qu’il convient de savoir, c’est que les grammairiens n’on pas la même définition de la prop. inf. et que même certains en nient l’existence (comme je l’ai déjà indiqué ici,).
Bonjour Prince, j’espère ne pas donner l’impression que je lance volontairement un débat.
J’essaie simplement de comprendre une leçon faisant partie de la formation que je suis actuellement et qui me cause bien des nuits blanches… Intégrer des règles de grammaire n’est déjà pas toujours simple (pour moi) mais quand, en cours d’acquisition, il faut intégrer des exceptions (qui sont légion dans notre belle langue), cela devient plus que perturbant. N’est pas grammairien qui veut, et ce n’est malheureusement pas mon cas 🙂
Le problème est, Abering, que tous les grammairiens ne sont pas d’accord.
Certains affirment que seuls les infinitifs cod ayant leur sujet (agent) propre appartiennent à une subordonnée infinitive.
D’autres pensent que tous les infinitifs en position de cod forment subordonnée infinitive.
Il n’est pas possible d’ignorer que ces deux positions existent. On peut simplement prendre parti.
Pour ma part, parce que dans les deux cas le sens accepte qu’on puisse remplacer l’infinitif par une subordonnée conjonctive, je ne vois pas pourquoi on ferait une distinction entre proposition infinitive subordonnée cod et infinitif simple cod (en réalité la distinction est faite par référence à la langue latine, ce qui ne me parait pas un argument valable).
Les exemples :
Elle voit les gens marcher dans la rue = elle voit que les gens marchent dans la rue
Elle s’imagine marcher dans la rue = elle imagine qu’elle marche dans la rue
Où est la différence de structure ? on a simplement changé l’agent de l’infinitif.
Il est logique de considérer que les deux infinitifs forment une subordonnée infinitive.