Problème analyse du pronom nous
Sachant que dans l’exemple suivant, « nous » ne peut être ni sujet, ni COD, ni COI, a-i-il une fonction grammaticale ou le seul rôle linguistique d’énonciateur ?
« Les amies qui nous sont précieuses vont arriver. »
Merci de vote réponse.
Merci Ingrid,
Je ne crois pas que votre réponse sot juste : le verbe « être » ne peut pas avoir de COD, ni de COI, sauf erreur de ma part.
Merci, c’est aussi ce que je pensais, mais je n’étais pas certain. Je pensais surtout qu’il était embrayeur, mais oui les « amies » se rapportent à « nous », l’attribut semble logique.
Encore merci.
Oui, en plus, l’attribut ne peut-être supprimé, or « nous » peut l’être et en plus, iil est antéposé au verbe ce qui n’est pas possible je pense, pour l’attribut du sujet. Complément de l’adjectif me semble en effet le plus convaincant.
Merci beaucoup.
Bonjour, je dirais que « nous » est complément de l’adjectif.
Je suis d’accord avec l’absence de COD/COI avec le verbe être et j’admets que beaucoup de syntagmes peuvent être attributs dès lors qu’il y a « être », mais ici
Le sujet est « les amies », repris par « qui » et ‘l’attribut du sujet « amies/qui » est « précieuses » ; donc « nous » (précieuses pour nous) est complément de l’adjectif.
Merci Joelle ! Je n’aurais jamais trouvé une telle réponse… Je suis ravie de constater que j’ai encore tant à apprendre !
« Les amies qui nous sont précieuses vont arriver. »
« Nous » serait donc attribut du sujet (AS)… Bigre !
Je rappelle que l’AS n’est pas supprimable sans rendre la phrase agrammaticale ou dépourvue de sens. Or, si l’on efface « nous », la phrase soumise ne devient ni agrammaticale ni dénuée de sens. ==>
« L es amies qui sont précieuses vont arriver. »
Bien sûr, la précision apportée par le pronom « nous » (les amies sont précieuses à/pour qui : à nous/pour nous) « tombe » (perte sémantique normale).
Et que faites-vous de la consubstantialité*, qui devrait exister entre le sujet et « nous » pour que ce dernier soit unn AS ?
* Selon le Bon usage actuel,« l’attribut a avec son sujet un rapport de consubstantialité, c’est-à-dire qu’il représente une qualité qui fait partie intégrante du sujet. »
Bonne soirée ! 🙂
Jeandoute,
Vous écrivez « Oui, en plus, l’attribut ne peut-être supprimé, or « nous » peut l’être« .
Je ne suis pas d’accord avec vous, si vous enlevez le « nous », la phrase n’a plus le même sens :
Les amies qui nous sont chères –> que nous chérissons
Les amies qui sont chères –> que nous payons… ce qui serait franchement contraire à l’amitié ; )
Bonjour Jeandoute (moi aussi un peu parfois, j’avoue !)
Dans ce cas-là, je dirais que « nous » est bien un pronom COI. Elles sont précieuses à qui, pour qui ? à nous, pour nous.
Si quelqu’un d’autre peut confirmer afin que jeandoute un peu moins ;-)…
Joyeuses fêtes !
Ingrid
Vous avez raison, le verbe être ne peut avoir ni COD, ni COI.
Il me semble qu’ici « nous » est attribut du sujet.
J’analyserais « nous » autrement :
« Nous » n’est pas un complément de l’adjectif.
On remarquera que le complément de l’adjectif est toujours placé après l’adjectif. Ce groupe n’est pas déplaçable, mais on peut le supprimer, en perdant toutefois les précisions qu’il apporte. (BDL)
Or, ici, on peut le déplacer (pour plus de clarté je remplace le pronom par un nom) :
Les amies qui sont précieuses à Marie vont arriver
Les amies qui, à Marie sont très précieuses, vont arriver
Certes, le verbe être n’a pas de COI.
Il en est autrement de la structure : être + adjectif
On le voit bien quand l’adjectif se prête à une substitution avec un verbe.
La situation nous est insupportable pour Marie = la situation nous insupporte.
La situation nous est indifférente = la situation nous indiffère.
La situation nous est plaisante = la situation nous plaît.
« Nous » est COD avec le verbe, il est COI avec la locution verbale : être + adjectif
Nous « n’appartient » pas à l’adjectif mais au prédicat : au verbe dans les exemples ci-dessus, et à la locution verbale « être+adjectif »
Dans la phrase :
Les amies qui nous sont précieuses vont arriver, « nous » est bien COI, non pas de « être » mais de « être précieux ».
Les amies qui nous tiennent à cœur vont arriver.
Il n’y avait pas encore votre réponse quand j’ai commencé à rédiger la mienne. Il me semble que nous sommes entièrement d’accord.
Tant mieux Adrian.
Ce n’est pas, au départ, une question de pronom, et en changeant de personne, on peut analyser la phrase sans pronom.
Les verbes d’état n’ont pas de COD mais un attribut.
Dotés de cet attribut, ils peuvent avoir un COI.
— La semaine paraît longue au travailleur.
Sémantiquement, le complément « au travailleur » ne complète pas l’adjectif (la semaine n’est pas longue-au-travailleur), mais complète le couple verbe+attribut (la semaine pèse au travailleur).
— Cela plait à Pierre. Cela est agréable à Pierre.
Si l’on s’en tient au sens, on a la même fonction dans la construction transitive indirecte et dans la construction avec un verbe et un attribut, c’est-à-dire : objet indirect.
Je ne conçois que le sens « à Pierre, cela est agréable », et ne comprends pas le sens « cela est agréable-à-Pierre ». Pas plus que longue-au-travailleur, précieuse-à-Pierre n’a de sens sans le verbe d’état. On ne peut pas dire « j’ai organisé une semaine agréable-à-Pierre ». Il n’y a pas ici de complément de l’adjectif.
Le complément pronominalisé, sa fonction dans la phrase se maintient.
— Cela lui plait. Cela lui est agréable.
— Ces amies nous sont précieuses. Elles ne sont pas [précieuses à nous] ; elles [sont précieuses] à nous.
Je réponds donc comme Ingrid : complément d’objet indirect.
Ce qu’en dit le Grevisse.
C’est au paragraphe « éléments subordonnés à l’adjectif » qu’il classe d’abord ces compléments et les pronoms équivalents.
— Ce sacrifice est agréable aux dieux. Ce sacrifice leur est agréable.
Mais il qualifie immédiatement « leur » de « pronom personnel conjoint objet indirect », et se réfère donc manifestement au couple verbe+attribut.
Plus loin, dans le chapitre consacré aux pronoms, il précise [que dans ce contexte avec la préposition « à »] : « Le pronom complément de l’adjectif attribut se comporte comme un objet indirect du verbe ».
— La vérité trop vraie m’était antipathique à moi aussi (avec un pronom conjoint, et un pronom disjoint pour montrer les deux formes).
Le mot « comme » suggère qu’il ne faut plus considérer que le complément est subordonné à l’adjectif, car sous forme de pronom il a forcément dans la phrase la fonction d’objet indirect.