Prévenir de son absence : je t’en préviens ?!
Bonjour à tous,
Voici ma question. Je vois actuellement la pronominalisation avec une de mes élèves et je suis bien embêtée pour répondre à plusieurs de ces questions.
1. Quand peut-on pronominaliser une proposition ?
Il m’a dit qu’il viendrait. –> Il me l’a dit.
Mais Il m’a prévenue qu’il serait en retard. –> *Il m’en a prévenu
Pourquoi la pronominalisation est possible dans un cas et pas dans l’autre ?
Merci !
Il y a bien pronominalisation dans les deux cas : on remplace un groupe de mots (syntagme nominal ou proposition) par un pronom.
Mais la construction est différente pour les deux verbes : dire est transitif direct, prévenir au sens d’avertir se construit avec la préposition de.
Je ne vois pas comment pronominaliser LA PHRASE : QU’IL SERAIT ABSENT / qu’il viendrait : il m’en a prévenu(e) ? donc ce serait « en » et non « de »
Je recherche la réponse à cette question mais j’ai un doute…
On est d’accord pour « il m’a prévenue de son absence (mais l’absence n’est pas pronominalisée).
Je ne comprends pas votre souci. En cas de construction indirecte, le pronom est en, ce qui est assez banal : « Si l’école est fermée d’urgence, il faut en prévenir les parents. »
Ok je n’étais pas sûre que cette construction était correcte – même si courante à l’oral.
Si la pronominalisation est effectivement possible et correcte, il se trouve qu’avec ces verbes (prévenir, avertir, informer, d’autres peut-être), la chose sur laquelle on attire l’attention peut ne pas être exprimée, et ce de façon grammaticale, contrairement à par exemple dire.
Vous savez que demain on termine plus tôt ?
Oui oui, t’inquiète le boss nous a informé / nous a prévenu / nous a averti / nous a dit.
Si sémantiquement ces verbes sont proches, leurs constructions diffèrent, puisque dans la première série ce qui est indiqué est COI, alors qu’avec dire, c’est COD. Or, un COD est rarement omissible, contrairement au COI.
Il est vraisemblable que dans l’usage la forme pronominalisée implicite soit plus courante que celle où le complément est exprimé, d’où le côté grattant pour l’oreille de cette pronominalisation.
Bonjour,
Merci de votre réponse. Mais cela voudrait dire que « Je t’en préviens » est correct ? Or, cette construction me semble incorrecte. On dira plutôt « Je te préviens » et non « Je t’en préviens », non ?
Je ne vois là rien de choquant sur le plan grammatical : « je t’en préviens » égale « je te préviens de cela ».
Ce qui est un problème est l’extension de sens moderne du verbe prévenir pour alerter, informer. Le mot conserve en effet couramment son sens originel de « venir avant », d’anticiper, que l’on retrouve dans prévention (des accidents notamment) ou quelqu’un de prévenant (attentionné).
On a donc de nos jours une double construction (prévenir une situation, prévenir quelqu’un) qui biaise la perception.
Je reproduis mon commentaire en réponse même si je n’ai pas la réponse :
Je ne vois pas comment pronominaliser LA PHRASE : QU’IL SERAIT ABSENT / qu’il viendrait : il m’en a prévenu(e) ? donc ce serait « en » et non « de »
Je recherche la réponse à cette question mais j’ai un doute…
On est d’accord pour « il m’a prévenue de son absence (mais l’absence n’est pas pronominalisée).
Merci pour vos réponses. Pour répondre à Chambaron, il me semble que l’usage privilégiera une structure du type : « Si j’ai de ses nouvelles, je te préviens. », plutôt que « je t’en préviens ». Cette dernière forme ne m’est pas du tout naturelle. Cependant vos explications sont claires et je vous EN remercie 🙂
je t’en préviens , on est d’accord c’est très faux.
Si j’ai de ses nouvelles, je t’en informe.
Voir ce que je dis sur la dérive du mot prévenir.
La grammaire est une chose, la sémantique en est une autre et il vaut effectivement mieux employer un verbe adapté…
Le CNRTL donne bien ce sens : B. −1. Informer, mettre au courant (de quelque chose). Je ne vois pas pourquoi vous parlez de dérive. Cela dit, vous m’en informez est bien suffisant et clair.
Le sens d’informer, avertir, n’a plus grand-chose à voir avec l’étymologie de « prendre les devants » (prae-venire en latin). Même si cela remonte à la Renaissance, ce sens est un dérivé sans famille propre : il n’y a pas de nom ou adjectif associé et préventif, la prévention, prévenant, un prévenu (juridique) se rattachent uniquement au sens d’origine.
L’usage a entériné le verbe au sens d’alerter, aviser mais la confusion reste latente et les autres termes sont plus judicieux, surtout à l’écrit.
Bonjour,
La pronominalisation de la phrase précédente est toujours possible avec cela : Je dis cela / Je parle de cela / J’adhère à cela. Peut-on faire plus court avec le/en/y ? En général, oui : Je le dis / J’en parle / J’y adhère. Cependant, il y a avec certains verbes des tournures qui, quoique logiques et syntaxiques, ne se disent pas ou rarement : J’acquiesce à cela > *J’y acquiesce !? ou Je le comble de présents > *Je l’en comble !? Avec le verbe prévenir, la pronominalisation avec en est banale si le verbe signifie « informer par avance« , elle ne se pratique habituellement pas s’il signifie « mettre en garde« .