Prendre ses distancs avec, ou d’avec ?
Bonjour,
la question est dans l’objet : diriez-vous « j’ai pris mes distances avec ce groupe » ou « j’ai pris mes distances d’avec ce groupe » ? Je trouve qu’il y a une nuance entre ces deux formulations, qui fait qu’elles ne traduisent pas exactement la même chose :
J’ai pris mes distances avec ce groupe pourrait aussi bien dire que tous ensemble, le groupe et moi, nous avons pris nos distances, pour nous éloigner des autres. La « distanciation » n’est pas très marquée.
J’ai pris mes distances d’avec ce groupe signifie plus explicitement que moi je me suis éloignée de ce groupe. Je trouve que cette formulation est porteuse de plus « d’intensité » dans la prise de distance. Elle est plus « dramatique » au sens où les anglophones entendent cet adjectif.
Si « avec » est le plus souvent cité comme formulation, « d’avec » n’est pas pour autant jugé d’un emploi incorrect. Donc je viens vers vous pour savoir si vous aussi vous percevez une nuance entre les deux formulations.
Merci pour votre contribution à ma réflexion.
Bien cordialement et… bonne année à vous !
TLF :
− D’avec, locution prépositionnelle [Construit avec certains verbes (tels que divorcer, retirer, etc.) pour marquer de façon plus positive la différence ou la séparation existant entre deux pers., entre deux choses, entre une pers. et une ou plusieurs choses] :
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Voici un exemple du Larousse (plus clair que celui du TLF) : séparer le bon grain d’avec l’ivraie
L’emploi de « avec » et de « d’avec » n’est en effet pas indifférent.
Mais en réalité, la comparaison doit être faite entre « d’avec » et « de ». Je m’explique :
Marie est séparée avec ses frères. La phrase ne fonctionne pas : on attend une suite : de…leur père.
(Parfois il y a seulement ambiguïté comme vous le montrez.)
Simplement parce que le verbe « séparer », dans cette acception, se construit avec la préposition « de ».
Marie est séparée de| ses frères.
On peut dire aussi : Marie est séparée d’avec ses frères.
Il y a donc à choisir entre « de » et « d’avec », qui est plus fort en effet puisqu’il porte le sens de deux prépositions.
PS veuillez m’excuser pour le manque de « e » à « distances » dans le titre de ma question. J’ai des ennuis de clavier avec cette touche. J’ai voulu faire « éditer » mais au lieu de me ramener à mon texte initial, le petit crayon farceur des liens de ce site m’a menée à un nouvel espace vierge pour y poser une nouvelle question.
Grand merci, Tara ! Je conserve donc ce « d’avec » que d’instinct j’avais mis. Belle journée à vous.
Et je vais de ce pas voir si le crayon farceur s’est calmé pendant la nuit et me permet aujourd’hui de corriger mon mot « distances » 🙂 !
Il est des fois où les objets font ce qu’ils veulent…!