Prendre à partie*
Bonjour,
L’ ancienne élève de l’école normale supérieure de la rue d’Ulm à Paris, agrégée de lettres modernes et titulaire d’une thèse sur le théâtre du xviie siècle a écrit :
« Dans ce passage narratif de L’échange, Claudel met en abyme le théâtre : un personnage sur la scène joue une actrice en train de décrire le théâtre. C’est une manière de prendre à parti(sic), d’impliquer le public, mais surtout de s’interroger sur le principe même de la représentation théâtrale.»
Qu’en pensez-vous ?
Tout le monde peut se tromper, y compris de brillants sujets et notre Education (nationale) aurait beaucoup à gagner si elle décrétait le « droit à l’erreur », il y aurait moins de découragement et moins d’arrogance de la part de ceux qui ont toujours raison.
Pour ceux que ça intéresse, voici quelques précisions tirées du Blog du Projet Voltaire :
1) PARTI masculin : à écrire sans « e »
– prendre parti (penser à un « parti politique »ou à un choix) )
– tirer parti (penser à un profit
2) PARTIE féminin : à écrire avec « e »
– faire partie (penser à une « partie » : on est une partie de quelque chose) ou avoir « partie liée »
– prendre à partie (penser à la partie, personne(s) engagée(s) dans un procès)
Vous reprenez ce que j’ai déjà mentionné dans ma question :
http://alafortunedumot.blogs.lavoixdunord.fr/tag/prendre+%C3%A0+partie
Je ne comprends pas bien pourquoi vous posez cette question.
Vous savez très bien qu’il fallait écrire : « […] c’est une manière de prendre à partie… »
On prend parti et on prend à partie.
Bonjour,
Eh oui, vous le savez bien : « prendre parti », mais « prendre à partie »…
L’enseignement nous apprend l’exigence (mais aussi l’indulgence) et la correction, l’humilité.
Bonjour,
Je pense que vous n’avez pas compris le sens de ma question : l’erreur orthographique n’est pas la cause de mon intervention. Ce qui me gêne c’est l’emploi de cette locution verbale.
Comment peut-on prendre à partie le public tout en lui demandant de s’impliquer? L’erreur sémantique est évidente. Pour cet auteur prendre à partie signifie : demander la participation de…
D’après mes recherches rapides, votre citation semble être un extrait de Annabac (corrigés d’épreuves du baccalauréat). Ce n’est pas un texte de Claudel (Paul), mais une explication du passage qui est une réflexion sur le théâtre.
Par ailleurs, pourquoi évoquez-vous « l’ancienne élève de la rue d’Ulm » ? Ce n’est pas non plus sa sœur, la célèbre sculptrice Camille Claudel…
Je n’ai pas tout compris. Pouvez-vous préciser la source ?
Voici la source :
Figures de style . Librio N° 710 .Elsa Marpeau et Axelle Beth. Pages 62 et 63
On retrouve la même erreur sur les éditions de 2006 et 2014.
Bavure d’éditeur… et de son correcteur.
Je suis de votre avis.
Il s’agissait de « prendre parti » dans son acception de « prendre position ».
« C’est une manière d’inciter le public à prendre parti, de l’impliquer, mais surtout de s’interroger sur le principe même de la représentation théâtrale. »
« Prendre à partie le public » me semble tout à fait correct dans le sens de « s’en prendre violemment à quelqu’un, l’attaquer verbalement »*, justement pour l’impliquer dans le spectacle. Je trouve même un cours de Science po, intitulé « L‘art de prendre le public à partie » !
Quand à « prendre parti », je ne vois pas du tout comment l’intégrer dans cette phrase sans la réécrire complètement.
Je ne vois pas vraiment d’erreur sémantique, juste une faute d’orthographe.
* Source CNRTL
P.-S. Je viens de lire la fameuse tirade de Lechy, et cela me conforte dans l’idée qu’elle prend le public à partie. Elle en parle en termes plutôt mordants !
Je suis de votre avis, Evinrude. Il n’y a rien de choquant à prendre à partie le public tout en lui demandant de s’impliquer.
En revanche, écrire prendre parti ne voudrait rien dire.