Pourquoi un lancer et un toucher… mais un jeté et un tracé ?
Pourquoi certains noms dérivés d’un verbe homophone s’écrivent « -er », et d’autres « -é » ?
J’ai quatre exemples, mails il doit en exister d’autres… :
– un « jeté » (en danse), mais un « lancer »
– un « tracé »
– un « toucher ».
La réponse de principe peut paraitre simple, mais l’usage en a souvent fait à sa guise avec les doublets issus d’un même verbe.
La forme infinitive du verbe devrait en effet être réservée à l’action même, le participe au résultat de cette action : on perçoit encore cela, par exemple, dans un sourire (action ) comparé à un souris (expression du sourire, mot vieilli).
Vu la concomitance de l’action et de son résultat, l’usage, cautionné par l’Académie, n’a souvent conservé que la forme infinitive : un parler régional (et non un parlé, pourtant aussi logique), un lancer de javelot, un toucher extraordinaire d’un instrument de musique.
De la même manière, la forme infinitive a souvent éclipsé le doublet en -ance : souvenir pour souvenance, repentir pour repentance, savoir pour sapience, etc.).
Mais pour les verbes du premier groupe, étant donné l’homophonie, cela a été plus hésitant et la forme participiale s’est conservée pour des usages essentiellement techniques : tracé ou dégradé en dessin, jeté en danse ou en haltérophilie, drapé ou plissé en couture, etc.
À noter le cas amusant du verbe aller qui continue de semer le doute entre un aller simple (des allers-retours) et des allées et venues. (voir ce billet)