Pourquoi/pour quoi… Synonymie relevée ?
Bonjour,
Pourquoi et Pour quoi.
Je comprends le concept de différenciation et, en général, je ne fais pas d’erreur.
Ceci est toutefois assez paradoxal, car à mes yeux, une chose et/ou un objectif peuvent être une raison, et une raison peut également être un objectif, voire une chose.
En clair, un « pour quoi » peut, pour moi, faire partie intégrante d’un « pourquoi », l’inverse pouvant pareillement s’envisager.
Je ne me permettrai pas de parler de synonymie (parce que sur le fond, je ne le pense pas) mais je me permettrai tout de même de dire que la frontière est parfois fort mince, voire parfois tirée par les cheveux selon le contexte, voire encore quasi inexistante en fonction de ce dernier.
(Cela me fait déjà mal au crâne à ce stade, mais cela se corse encore un peu ci-dessous 😉 )
En revanche…
Ce pourquoi est accepté
Ce pour quoi est aussi accepté.
Si la raison en était que ces deux formulations ont le pouvoir d’indiquer ici soit l’une, soit l’autre des nuances, cela me semblerait logique ou tout au moins cohérent.
Mais à priori, il n’en serait rien et bien au contraire.
Ces deux formulations sont (à priori) toutes deux acceptées parce qu’elles seraient considérées, ici, (tenez-vous bien 😉 ) : synonymes
Ceci dans le sens où elles répondraient ici toutes deux pareillement, identiquement, à : « la raison pour laquelle », « la chose pour laquelle », et pourquoi.
Si ce cas de figure se révèle exact et assimile les deux formulations à synonymie, pour quelle raison ne serait-ce pas adaptable pour
« C’est pourquoi … » ET ‘C’est pour quoi … » ?
J’en perds mon latin, je l’avoue. Pourriez-vous m’indiquer le pourquoi du comment s’il vous plaît ?
Merci d’avance pour vos retours
(et bien sûr n’hésitez pas à me signaler si le cas de synonymie relevé et mes références vous semblent inexacts)
Pourquoi signifie : quelle est la cause ? L’origine ?
A cette question : pourquoi ? on cite un fait antérieur.
Pourquoi le train a-t-il du retard ? Parce que hier… ou il y a une heure, sur les voies….
A la question pour quoi ? on répond par un fait ultérieur (espéré ou visé).
Pour quoi vous battez-vous ? Je me bats pour la vérité.
En faveur de quoi ? dans quel but ?
Cela vous le savez aussi bien que moi.
La différence entre les deux est une différence de position mentale. Qu’est-ce que je considère ? la cause ou le but ?
On a la même chose avec la relation de cause à conséquence :
Le train a du retard parce qu’il a neigé abondamment cette nuit.
Il a neigé abondamment cette nuit si bien que le train a du retard.
On a ici les mêmes faits. Seule la disposition mentale change.
Que veux-je exprimer ? pas seulement les faits ou bien je formulerais autrement*. La cause ? le but ? la conséquence ? C’est l’intention choisie qui déterminera le choix entre pourquoi ? (pour quelle raison ? quelle est la cause ?), pour quoi ?(pour quelle chose ? en faveur de quoi? dans quel but ?), si bien que….
*le train a du retard. il a neigé cette nuit. (quoique la place de chaque proposition suggère déjà une relation logique). Mais si en plus je subordonne, j’ai l’intention de mettre en évidence une logique (de cause à effet ou de but ou encore…. )
L’homonymie entre pourquoi et pour quoi ne doit pas nous tromper, pas plus que celle qui existe par exemple entre quoique et quoi que.
Bonjour Tara,
Je n’avais pas du tout perçu cette notion de fait antérieur ou ultérieur, aussi je vous remercie de l’avoir fait ressortir.
Le sujet du pourquoi pour quoi est vaste et semble bel et bien lié également au contexte de l’intention.
En posant ma question, j’étais plus particulièrement axée (et ce volontairement, je l’avoue) sur la frontière entre pourquoi et pour quoi. En effet, dans certains cas, elle m’apparaît vraiment être fort mince, voire inexistante… tant ces homonymes me semblent parfois intriqués l’un dans l’autre (cause dans but et but dans cause)
C’était d’ailleurs cette notion de contenant/contenu qui suscitait mon interrogation.
Autant, vos explications d’antérieur/ultérieur vont compléter très justement la nuance que je faisais déjà (à peu près correctement) lorsque je choisissais entre pourquoi et pour quoi, autant je pense que je vais tout de même rester un peu sur ma faim sur le versant qui m’intriguait.
Je pense que j’ai dû mal l’exprimer.
Cette « fixette » n’est cependant pas très importante et la rareté des cas rencontrés ne justifie pas de chercher à creuser plus avant.
De plus, l’ensemble des recherches effectuées sur ce sujet m’ont épuisée 😉
Merci de m’avoir apporté réponse Tara
Je viens de vous relire Tara.
Je sais faire la différence entre quoique et quoi que, et je n’y perçois aucune synonymie.
J’ai relu la définition de synonymie et de synonymes.
Synonymie
Référence Académie : Caractère de ce qui est synonyme
Synonyme
Référence Académie : Il se dit d’un Mot qui a la même signification qu’un autre mot, ou une signification presque semblable.
Mon cas de figure se voulait différent, et au regard des définitions, j’oserai dire qu’il l’est.
Par ailleurs, et c’est surtout l’objet de ce commentaire, je me suis focalisée sur la notion antérieur/ultérieur que vous m’avez fait percevoir et de ce fait, j’ai éludé le principal de votre propos que je rejoins.
L’intention, le contexte… les nuances 😉
Bonjour,
La poursuite d’un objectif peut en effet constituer le motif d’une action et conduire de fait à une convergence de sens entre pourquoi et pour quoi ? Une même réponse « Je veux devenir médecin. » peut renseigner aussi bien « Pourquoi étudiez-vous ? » que « Pour quoi étudiez-vous ?« . Les questions interrogent, l’une le motif (antérieur), l’autre le projet (postérieur), mais la nuance n’est pas nécessairement perçue par l’interlocuteur. Cependant, autant les constructions Ce pourquoi et Ce pour quoi sont toutes deux possibles, autant on dit C’est pourquoi et C’est pour cela.
Bonjour Bruno,
Je vous rejoins complètement dans votre réponse. En effet, c’est bien cela que je cherchais à mettre en avant.
« La poursuite d’un objectif peut en effet constituer le motif d’une action et conduire de fait à une convergence de sens entre pourquoi et pour quoi ? Une même réponse « Je veux devenir médecin. » peut renseigner aussi bien « Pourquoi étudiez-vous ? » que « Pour quoi étudiez-vous ? »
Les deux questions, pourtant à visée différente (d’où l’emploi du pourquoi ou du pour quoi) peuvent, en effet, amener la même réponse.
C’est d’ailleurs le type de cas précis que j’avais en tête lorsque je me suis autorisée à parler de frontière très mince, voire de nuances qui s’englobent dans certains contextes, au profit (passager) de synonymie.
Visiblement l’emploi de ce dernier mot n’a convenu à personne, mais je crois que, grâce à vous, on peut mieux en comprendre pour quelle raison je l’ai employé.
Votre exemple est parfait par rapport à ce que je souhaitais exprimer Bruno. Merci.
Question subsidiaire : Comment vous décidez-vous à écrire « ce pourquoi » ou « ce pour quoi » s’il vous plaît ?
Ex
Je chante en anglais, ce pourquoi j’ai beaucoup d’admirateurs.
Je chante en anglais, ce pour quoi j’ai beaucoup d’admirateurs.
Merci d’avance Bruno
Bonsoir,
Je comprends plutôt : Je chante en anglais, une caractéristique pour laquelle j’ai beaucoup d’admirateurs, raccourci par la formule ce pour quoi.
Si l’on veut accentuer la raison, il vaut mieux dire : voilà pourquoi
On peut en effet considérer que les admirateurs se déplacent pour m’entendre chanter en anglais.
En revanche, dans une phrase comme : le spectacle affichait complet, ce pourquoi je suis allé faire du bateau. On ne peut pas considérer qu’aller faire du bateau a un effet pour le spectacle ! Mais sans doute vaudrait il mieux dire alors c’est pourquoi. Bref les grammairiens ne semblent pas tous d’accord !
Bonsoir Bruno,
Je vous remercie pour vos explications supplémentaires.
En effet, la frontière entre la caractéristique et raison (globale) est parfois très mince. Pour le choix, je vous rejoins, sur le fait que tout dépend, dans ces cas « borderlines », de ce que l’on cherche à exprimer et qu’un cas ne veut pas dire généralité.
Et, en effet également, les divergences semblent également de mise sur ce sujet 😉
Cocojade
Déjà un – 1 rien que sur la question ?
J’aimerais bien savoir pour quelle raison. Cela me semblerait par ailleurs démarche bien plus instructive… non ?
Quel drôle de monde.
marcel1
Allez, hop un peu de lecture ! 🙂
« Ce pour quoi, ce pourquoi ou c’est pourquoi ? »
(Ne vous préoccupez pas de ces histoires de votes, c’est de façon très récurrente que des votes négatifs sont attribués de façon indiscutablement inadéquate – ça arrive tout autant pour les votes positifs. L’idéal serait de supprimer ce système, mais les créateurs ou continuateurs du site y sont manifestement très attachés.)
Cocojade
Et quelle lecture Marcel ! Je l’avais commencée hier en soirée, mais dès la première page, j’ai (bizarrement ?) préféré la remettre à un moment où mon esprit serait plus à même de faire distinction.
Que de pour quoi, pourquoi !!! 😉
Hormis ce besoin de concentration indissociable de cette lecture, le document était très complet (c’est peu dire) et très clair (enfin… en le relisant plusieurs fois pour ma part)
J’en ai retenu le « résumé » suivant :
Ce pour quoi = ok
Ce pourquoi = non
C’est pourquoi = ok
C’est pour quoi = non
Et, je crois même en avoir perçu le pourquoi.
Merci Marcel.
NB. Ce petit « hop » m’intriguait (… allez savoir pourquoi)
Définition Larousse : Interjection servant à stimuler
Je comprends mieux 😉
Cocojade
@Marcel
Cette histoire de votes m’indiffère totalement. « Je m’en fiche » (familier, je sais) car je ne suis pas sur ce site pour des points.
C’est le principe de la personne fuyante qui se cache derrière l’anonymat pour mettre un vote négatif à une question (alors qu’elle pourrait avoir le courage de s’afficher et d’exprimer son désaccord) que je n’aime pas.
Ceci étant dit, et cela va de pair, ceux qui s’adonnent à la perversité de l’anonymat (pour être négatifs) révèlent des personnalités… que je n’aime pas.
Alors… qu’ils y restent 😉
marcel1
Vous avez bien raison de vous en ficher.
Puisque oui, c’est ce qui a été souligné à plusieurs reprises : un vote négatif sans commentaire est parfaitement inane, on ne sait pas sur quoi il porte, on ne peut donc y adhérer ou au contraire donner des arguments pour défendre sa position.
Cela dit, une fois qu’un commentaire a été fait (démarche constructive, donc), je ne vois plus trop l’intérêt de donner ces votes négatifs (sauf si vraiment la réponse est complètement à côté de la plaque – ce qui est tout de même rarement le cas – auquel cas, ça permet de la reléguer en fin de page et ainsi de ne pas « polluer » la lecture des commentaires qui sont dans la plaque).
On va dire que ça permet à des gens qui ont des problèmes de nerfs de se soulager un peu, à défaut d’être constructifs linguistiquement et profitables à la communauté, ces votes sont individuellement cathartico-thérapeutiques. 😀
Cocojade
Thérapeutique était à ma portée.
inane et catharitico (cathartique)… Allez »hop » 😉
marcel1
🙂