Pourquoi le verbe « attaquée » prend un « e » vu que l’auteur parle à la fois de leurs intérêts et de leur existence ?
Gustave Flaubert a écrit dans son roman Salammbô : » Leurs intérêts, leur existence se trouvait attaquée par les barbares. Mais on ne pouvait les vaincre sans le secours du suffète ; et cette considération, malgré leur orgueil, leur fit oublier toutes les autres. » … Je ne comprends pas pourquoi le verbe « attaquée » prend un « e » vu qu’il parle à la fois de leurs intérêts et de leur existence ?
Merci par avance pour votre réponse.
Bien joué…
On ne peut pas dire qu’il y a faute. BDL dit que dans ce cas, le verbe PEUT s’accorder avec le dernier nom de la gradation, et il y a gradation.
Il est donc possible d’écrire » attaquée » ou » attaqués »
Remarquez qu’il n’y a pas que le mot « attaquée » qui est mis au singulier dans la version de Rob, » se trouvait » aussi est mis au singulier.
Tandis que dans la version du lien de « ici », on lit » attaqués » et « se trouvaient ».
Deux mots ont changé d’orthographe, ce qui laisse penser que quelqu’un a préféré changer la graphie initiale.
Dans les deux cas, je pense qu’il n’y a pas faute, et « attaquée » s’explique et se justifie.
Bonsoir,
Vu ce qu’écrit BDL, les deux accords sont effet possibles.
On peut imaginer les deux tours suivants :
– Leurs intérêts, leur existence se trouvait attaquée par les barbares
– Leurs intérêts, leur existence se trouvaient attaqués par les barbares
Personnellement, j’aurais une préférence pour l’accord au pluriel. Car « intérêts » et « existence » ne sont pas synonymes ..
Bonjour Tony,
Oui, vous avez raison, les deux accords sont possibles. Je ne comprends pas pourquoi ça « cafouille » dans un cas aussi simple.
On n’avait même pas besoin de BDL (ni de Flaubert) pour répondre à la question. Il est courant de lire des phrases comme :
Sa maison, ses biens, sa vie est menacée.
Sa maison, ses biens, sa vie sont menacés.
Et pas seulement en langue française !
Cependant, vous écrivez que vous préférez le pluriel parce que « intérets » et « existence » ne sont pas synonymes. Or c’est le contraire que dit BDL (que je cite dans mon texte ci-dessus) : quand les sujets sont synonymes, le singulier s’impose ; quand il y a gradation, les deux façons de faire l’accord sont possibles.
Czardas nous produit une autre copie du même texte de Flaubert avec le pluriel (tout aussi correct que le singulier, faut-il le répéter), déclare qu’il y a faute évidente, sans dire pourquoi il y a faute… et se mure dans le silence. On n’entend pas davantage Rod auteur de la question.
Bonjour Brad,
Sur le fond nous sommes d’accord, je dis un peu près la même chose que BDL. Je dis que je préfère le pluriel quand les sujets ne désignent pas la même chose ou lorsqu’ils ne sont pas synonymes.
BDL dit que lorsque les sujets sont synonymes le singulier s’impose, lorsqu’ils ne le sont pas les deux accords sont possibles. Je ne vois pas de grande différence avec ce que j’ai dit .. 🙂
Néanmoins, mon sentiment personnel, je préfère largement l’accord au pluriel. J’écrirais le verbe au singulier au singulier sans hésiter dans des phrases du genre :
– Une mère, une femme, une tante qui est exceptionnelle (on parle de la même personne)
– Un homme, un mari qui peut tout réussir (même personne)
Mais dans des phrases du genre :
– Un travail, une passion, une copine lui feraient le plus grand bien
– Une statue, un tableau feront beau dans ce musée
Je n’arrive pas à justifier le singulier dans les phrases de ce genre. Peu importe ce qu’en pense BDL, pour moi le singulier serait fautif .. Après je le redis bien, ce n’est que mon avis.
Cependant, je ne serais pas contre mettre du singulier dans une phrase du genre :
– Un requin, une pieuvre, une baleine te mangera toute crue
Là, c’est évidemment, un seul sujet peut faire l’action ..
Bonjour, Rod.
Lorsque le sujet d’un verbe est composé de plusieurs noms juxtaposés ou coordonnés, le verbe s’accorde avec l’ensemble des sujets.
X, Y et Z ont été attaquéS.
Mais voici ce qu’ajoute BDL.
Lorsque les sujets exprimés désignent une seule et même réalité de plus d’une façon, le verbe s’accorde avec un seul de ces sujets.
Exemples :
– Un homme, un père, un professionnel de votre trempe peut relever ce défi.
Lorsque des noms qui ne sont pas synonymes font partie d’une gradation faisant office de sujet du verbe, ce dernier peut s’accorder avec le dernier nom de la gradation, comme si celui-ci rassemblait tous ceux qui précèdent.
La phrase que vous citez relève de ce dernier cas de figure, l’accord a été faitt avec un seul sujet, le plus proche du verbe.