Passionnée d’histoire/d’Histoire
Bonjour,
J’hésite à laisser la majuscule dans la phrase « C’est une passionnée d’Histoire ». Je sais qu’elle n’est nullement obligatoire, étant donné que l’usage est fluctuant, et que je pourrais la remplacer par une minuscule. Oui, je pourrais… Mais est-ce une obligation ? L’emploi de la majuscule pour ce sens du mot est-il acceptable, et puis-je la laisser ?
Je pencherais pour une minuscule, partant du principe qu’on est passionné par une discipline, et non par l’évolution de l’humanité, mais je préférerais avoir vos avis concernant ce cas particulier.
D’avance, un grand merci pour vos réponses et vos réflexions, qui me sont toujours très utiles.
Je ne mettrais pas de majuscule au terme « histoire » qui est un nom commun.
Bonjour Juju,
Pour ma part, je pars du principe suivant : en français, la minuscule est la règle ; la majuscule, l’exception. Dès lors, je ne mets une initiale majuscule à un mot que lorsque cela s’impose vraiment. Or, ici, j’entends C’est une passionnée d’histoire comme « C’est une passionnée d’histoire en tant que matière » (comme on dirait Je suis passionné de sport, d’échecs, de géographie, par ex.). Je n’emploierais donc pas la majuscule.
Sans doute la Banque de dépannage linguistique écrit-elle : « Cependant, il [le mot histoire] prend parfois la majuscule lorsqu’il est employé absolument, c’est-à-dire sans complément ni qualificatif, au sens de « science du passé », dans une sorte de personnification. Dans certains contextes, la majuscule permet d’éviter une ambiguïté. » Certes l’Académie française dit-elle, dans son dictionnaire (certains écrivent dans son Dictionnaire) que lorsque le vocable histoire désigne « L’évolution de l’humanité prise dans son ensemble, il s’écrit parfois et assez librement avec une majuscule. »
Mais elles écrivent que, dans ces sens, histoire prend parfois la majuscule ou s’écrit parfois […] avec une majuscule. J’en conclus que 1) ce n’est pas l’usage ordinaire et 2) qu’il n’est pas obligatoire.
Dés lors, puisque dans votre phrase, le mot histoire n’est pas employé ainsi, que, surabondamment, même dans ces sens, la majuscule ne serait aucunement obligatoire et en vertu du principe posé plus haut, j’en reste à C’est une passionnée d’histoire.
Par contre, si cette personne écrivait : Je suis passionnée par l’Histoire au sens de l’ « évolution de l’humanité » , je ne considérerais pas la majusc. comme fautive. Plus généralement, ne seraient pas incorrects (sans que pour autant le H soit donc obligatoire) : le cours de l’Histoire, l’accélération de l’Histoire, un tournant de l’Histoire.
Mon mari est historien de formation, et dans ses études on lui a appris que la majuscule est de rigueur à Histoire, afin notament de la différencier des histoires qu’on raconte. Je pense qu’il s’agit plutôt d’une forme de snobisme corporatiste alors je le taquine… Tout ça pour dire que si vous vous adressez à quelqu’un à qui l’histoire tient particulièrement à coeur, mettez la majuscule. Si vous rédigez une lettre de motivation dans laquelle vous êtes passinné d’histoire, de chat et de cuisine, laissez la minuscule.
Pascool, je suis tout à fait de votre avis, notamment en ce qui concerne le « snobisme corporatiste ».
A part si l’on veut donner un peu d’emphase, on peut mettre une majuscule. En l’occurrence, je lasserais » histoire » en minuscule sachant que le fait de laisser histoire au singulier marque bien qu’il s’agit de la matière.