Partir » à » : correct ou incorrect ?
Bonsoir,
C’est mon week-end questions ! J’ai commencé par une seule mais… de fil en aiguille, (expression figée (merci) et toujours au singulier (!!!!)), ma première interrogation en a suscité d’autres.
Se rendre « à » ou « dans » + hiatus (voire double hiatus) = question résolue.
Celle-ci a cependant généré un commentaire émis par inattention (ce qui nous arrive à tous). Cela n’a donc pas été un souci mais son contraire car celui-ci m’a intrigué … parce que je n’en connaissais pas la réponse.
J’ai donc cherché à en savoir plus et j’aimerais avoir vos avis sur ce que j’ai trouvé.
Le sujet : Partir « à » qui ne serait pas correct.
Mes différentes recherches mettent l’accent sur les points suivants :
1- « Partir » insiste sur le fait d’une action qui démarre d’un point x et implique clairement et, en tout premier lieu, « le départ » de cet endroit …de départ (résumé : partir = s’en aller)
2-« Partir »n’implique donc pas forcément une destination mais, dans le sens propre du terme, plutôt une action ou une raison qui fait « s’en aller » dudit lieu (ex : Je ne t’aime plus alors je pars).
3-Pour cette raison, il était souvent employé (jadis 😉 ) : « Je pars pour »….cette raison, un autre projet et du fait de ceci, mais uniquement en 2 ème plan, … pour un autre lieu.
4-Les grammairiens ne s’entendent pas tous encore sur le sujet (étonnant non ?) mais il semblerait qu’aujourd’hui il soit admis de « partir » aussi bien « pour, vers, en, dans, sur et….à….(Ce « à » étant notre sujet)
Ceci me conforte un peu (à tort ou à raison) dans l’utilisation que je fais de la langue française, je l’avoue.
En effet (et je n’ai pas 20 ans), j’ai toujours dit (par exemple) : Je pars à la campagne ou à la mer.
Vos avis sur ce sujet m’intéressent.
Merci par avance
Je pense que l’usage donne à « partir » toutes sortes de prépositions. On peut en ajouter à la liste :
Je pars derrière les nuages – je vois que mon piolet part contre la falaise – il part sous sa tente – etc.
A partir du moment où l’aspect inchoatif (commencement – point de départ) n’est plus ressenti que comme un aspect possible du verbe, il reste la notion de mouvement et plus précisément de déplacement et alors beaucoup de prépositions sont possibles comme c’est le cas pour d’autres verbes de déplacement comme « aller » par exemple.
Exactement mon avis sur le sujet (et parfaitement expliqué)
Merci pour votre réponse Tara
Je pars chez ma grand-mère.
Oui. Les choix sont variés.
https://www.academie-francaise.fr/guillaume-de-v-france#:~:text=On%20consid%C3%A8re%20que%20la%20forme,incorrect%2C%20est%20consid%C3%A9r%C3%A9%20comme%20familier.
Une petite référence qui explique nos habitudes…
J’ai été éduquée dans la détestation de partir à…
Merci pour ce complément intéressant Joelle.
Il nous indique que l’emploi de « partir à » était condamné par les puristes. Il a longtemps été considéré comme familier (et l’est même encore pour certains d’eux) mais il n’apparaît plus exact de dire aujourd’hui que l’emploi de partir suivi de la préposition est incorrect. (Familier, peut-être mais pas incorrect)
C’est en cela que je rejoins l’explication donnée par Tara. Le contexte de la phrase me semble pouvoir justifier à lui seul le choix de la préposition, pour plus de nuances.
Partir à l’aventure, quoi de plus exaltant.