Participes présents employés comme substantifs
J’étais pourtant sûre que j’avais vu la règle quelque-part, mais je ne la retrouve pas.
Qu’en est-il des participes présents employés comme substantifs, ou pire encore comme adjectifs ?
Exemples (qui me font vraiment mal aux yeux et aux oreilles) :
Les apprenants / Les sachants / Les vacances apprenantes
Dans la même veine, j’ai bien cru lire que les tournures « les cours en présentiel / distanciels » sont des néologismes tout à fait fautifs.
Avez-vous des informations à ce sujet, s’il vous plaît ?
Sur les noms ou adjectifs tirés du participe présent :
1. Il y a plusieurs centaines de mots de ce type en français et cela n’a jamais posé de problème. En -chant, on peut citer couchant, détachant, penchant ou tranchant. Je vois pas quelle règle pourrait régir la formation de nouveaux mots s’ils correspondent à un besoin précis et permanent.
2. Ce qui est contestable en revanche, c’est la prolifération de néologismes flous, d’origine politico-médiatique, qui ne fait que masquer l’affaiblissement du lexique cohérent constitué au cours des siècles.
Autrement dit, un sachant ou un apprenant n’apportent aucune précision par rapport à tous les synonymes existants mais sont d’emblée exclusivement idéologiques.
Il suffit donc d’ignorer ces fumisteries et de laisser ceux qui les aiment les partager entre eux. Cela évitera de la gênance à tout le monde…
Bonjour,
que ce soit en grec ancien ou en latin, le participe présent a été régulièrement substantivé. Pourquoi en serait-il autrement en français ?
De nombreux participes présents anciennement substantivés sont utilisés couramment, et ce ne sont pas forcément les mots les plus moches…
« L’étonnante amante d’un commandant, emplie d’un amour débordant pour son prince charmant, s’enfuit en courant en le voyant si vibrant ! » 😉
(désolée pour la taille de l’écriture, je n’arrive pas à la diminuer…)
Le participe substantivé
« Le français connaît aussi de telles tournures : « le passant », « le combattant », « l’assaillant », « le commandant », « l’enseignant » sont d’anciens participes présents devenus des noms.
Mais là encore, le grec utilise beaucoup plus cette tournure, et ne se limite pas au participe présent. »
http://philo-lettres.fr/grec_debutant/grec15_gen_auroraW/co/03_01_infinitif_participe_sebstantives.html
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Le participe est le mode adjectival du verbe. Cela signifie :
– que c’est un mode non conjugué. Il n’a pas de personne, et il ne peut
constituer une proposition indépendante.
– qu’il se décline, et qu’il s’accorde en cas, genre et nombre avec le nom ou
pronom, exprimé ou sous–entendu, dont il est le régime.
– qu’il peut remplir toutes les fonctions normalement dévolues à un adjectif :
épithète (ex. : sequenti die, le jour suivant), apposé (ex. : urbem captam hostis
diripuit, une fois la ville prise, l’ennemi la pilla), attribut (ex. : deleta est urbs,
la ville fut détruite) ; il peut aussi être substantivé (ex. : amantes fugerunt, les
amoureux s’enfuirent).
https://www.normalesup.org/~jwang/files/2020/Latin_debutants/fiche_participe.pdf
Rien à voir donc avec les néologismes présentiel et distanciel, dont l’Académie française dit ceci :
(2/07/2020)
Présentiel, distanciel
Avis que je partage, les arguments étant assez imparables…
Cdlt
Chambaron,
Vous m’épatez encore une fois. J’envie votre philosophie, je n’ai pas votre faculté d’ignorer ce genre d' »évolution » de la langue…
En effet, depuis que « gênance » est récemment entré dans le Robert qui, tout comme le Larousse, accepte tout et n’importe quoi (y compris des fautes de français), on ne peut que se désespérer en silence…
Oui, les participes présents substantivés existent bel et bien dans notre belle langue, mais ces néologismes en particulier (« sachant – apprenant » pas plus que « présentiel – distanciel « ) ne figurent pas dans les autres dictionnaires, notamment celui de l’Académie, et du CNRTL.
Aussi, j’espérais que l’un d’entre vous retrouve les articles que j’avais lus sur le sujet, qui condamnaient clairement ces abus de langage.
Le TLF (CNRTL) n’est plus alimenté depuis 2008 et ce n’est pas un dictionnaire d’usage mais un thésaurus, recueil critique d’attestations.
Quant à l’Académie, il faudrait fouiller ses notes et rubriques…
Cathy Lévy
Un article très intéressant sur le sujet ICI