Participe passé
Bonjour, dans la phrase : Quels beaux mariés il ont fait ou faits !
Quel est l’accord ?
Bonjour Manuel,
Le cod est extérieur, l’attribut qualifie le mot auquel il se rapporte : il est parti marin, je le voyais plus grand, il fait intelligent avec ces lunettes ; « marin » est attribut de « il », « plus grand » est attribut de « le », « intelligent » est attribut de « il ».
Même à un temps composé avec avoir, même avec un attribut placé avant le verbe, on conjugue le verbe selon son sujet sans accorder le participe passé.
La collection de livres que j’ai constituée (collection = cod).
La collection que mes livres ont constitué (collection = attribut).
Faire, comme constituer, peuvent appeler un cod ou un attribut, avec des sens différents, et donc des constructions différentes.
Je n’avais jamais croisé cette distinction, c’est très intéressant.
Il ne doit pas y avoir beaucoup de verbes qui ont un emploi transitif direct (je constitue une collection de livres) et un emploi attributif (ces livres constituent une collection), donc avec deux sens différents. Mais je suis tombée dessus dans ma réflexion. D’un côté ça peut embrouiller, parce que c’est vraiment un cas particulier. D’un autre côté ça montre bien la différence, et c’est rigolo.
Quels beaux mariés ils ont fait < ils ont fait de beaux mariés : « beaux mariés » est attribué au pronom « ils » faire est attributif et on ne fait donc pas l’accord puisqu’il n’y a pas de COD.
En fait j’ai trouvé cette phrase dans le Dictionnaire d’orthographe le Robert d’André Jouette, « Quels beaux mariés ils ont fait (sans accord), il est noté les verbes d’état n’ont jamais de complément d’objet direct (ici fait est verbe d’état au sens de être. Donc c’est pour cela que j’avais posté cette phrase.
Faire serait donc ici un verbe d’état ?A vérifier, étant précisé que la notion de verbe d’état et la liste de ces verbes varient selon les grammairiens. Pour l’instant, faire ne figure dans aucune des listes que j’ai consultées.
Quoi qu’il en soit, Manuel pourquoi avez-vous posé une question dont vous aviez lu une réponse dans le Dictionnaire d’orthographe et d’expression écrite (éd. Le Robert) d’André Jouette ? Vous n’étiez pas certain de cette réponse ?
Bonne soirée.
Intéressant ! Y aurait-il un raisonnement plus simple pour ne pas tomber dans le piège ?
Je me greffe avec retard sur une conversation déjà fournie et très intéressante :
– plusieurs remarques
Tout d’abord, si une référence comme Jouette donne le non-accord et admet que faire au sens de être est un verbe « occasionnellement » attributif, alors il faut le croire et cela peut s’accompagner d’une recherche de compléments.
<ensuite, je dirais que spontanément je n’aurais pas accordé : ils font quoi ? un beau couple, ça ne me dit rien. La beau couple n’est pas l’objet.
Enfin, j’ai lu également que la liste des verbes attributifs n’est jamais fermée : il y a toujours etc.
Pour ceux qui ont le courage, regardez le système ou la thèse de Riegel sur les attributs. Même si son propos ne concerne que les adjectifs, il peut être intéressant d’élargir la notion. Je n’ai pas les références près de moi et ma *** xion internet est imparfaite mais cela confirme les propos de juliette qui me paraissent très convaincants. Bonne question en tout cas.
Je n’ai pas la réponse juste un raisonnement dont je ne suis pas sûr qu’il soit valable, car dans les accord du participe passé comme vous le savez, souvent, il n’y a pas qu’un seul raisonnement…
Je pars du principe que je ne suis jamais sûr d’une réponse, je mets en doute (tout le temps) et j’essaie d’être rassuré sur un point.
Merci pour votre apport très intéressant, le problème de l’accord ou de la faute d’orthographe reste assez vague parfois, car plusieurs réponses sont acceptables, trop souvent hélas il faut suivre la tendance pour avoir « la » bonne réponse.