Participe du verbe « payer » / trêve de plaisanterie
Bonjour,
J’ai quelques points à soumettre.
A. J’ai lu que le participe du verbe « payer » pouvait se construire simultanément avec un objet direct ou un complément de mesure. Ces phrases sont-elles correctes selon vous ?
– Les manteaux que j’ai payés une blinde (ou payés cher)
– Je n’ai pas regretté la somme que j’ai payé ce commerçant
– Je n’ai pas regretté la somme que j’ai payée pour (ou à) ce commerçant
B. Lorsque que l’on écrit « trêve de plaisanterie » ou sous-entend « trêve de la plaisanterie » et « trêve de plaisanteries » on sous-entend « Trèves les plaisanteries ». Est-ce exact ?
C. Pouvez-vous me dire si ces phrases sont correctes. Dans la première, je parle d’une histoire terminée. Dans la seconde, lorsque l’on parle de fonds, on parle bien d’avoir des fonds d’argent n’est-ce pas ?
– Toi et moi était une erreur
– Elle dispose de fonds qui permettent (ou permet) l’allocation des sommes dues
Merci pour vos réponses.
Bonjour Tony !
A. Oui, payer peut se construire simultanément avec un C.O.D. et un complément de mesure ou de prix.
Rem. : Certaines grammaires (par ex., le Bon usage) rangent les compléments de prix dans les compléments de mesure ; d’autres, non.
Compléments de mesure ou de prix : l’interrogation se construit avec l’adverbe combien (plutôt qu’avec un pronom personnel). Il pèse 80 kg. Combien pèse-t-il ? Il a payé ce pantalon 200€. Combien a-t-il payé ce pantalon ?
Ex. d’un C.O.D. et d’un complément de prix employés avec payer. Dans Tony a payé son ordinateur 850 €, son ordinateur est C.O.D. et 850 € est CC de prix.
Règle d’accord :
Accord avec le C.O.D. Invariabilité avec le CC de prix.
Applications :
Les manteaux que j’ai payés une blinde (= « très cher ») . J’ai payé (les manteaux) combien ? ?Très cher (une blinde). J’ai payé quoi ? les manteaux . = C.O.D. ==> accord : payés.
Je n’ai pas regretté la somme que j’ai payé ce commerçant. Je n’écrirais pas cela.
Je n’ai pas regretté la somme que j’ai payée à ce commerçant : l’accord de payé au fém. sing. est correct. En effet : Je n’ai pas regretté quoi ? La somme (que j’ai payée à ce commerçant). Je n’ai pas regretté combien ? ?la somme.
En revanche, on écrirait : Je n’ai pas regretté les 650 € que j’ai payé cette caisse de vins à ce commerçant. J’ai payé combien ? 650 €.
B. 1° Remarque préliminaire : Le Grand Robert électronique de 2017 emploie, dans cette locution prépositive (on dit aussi : prépositionnelle), plaisanterie au singulier :
» Loc. prép. Mod. TRÊVE DE… : assez de. Trêve de plaisanterie ! : cessez, cessons de plaisanter.
© 2017 Dictionnaires Le Robert – Le Grand Robert de la langue française »
Mais je vois pas pourquoi on ne pourrait pas écrire Trêve de plaisanteries.
Au demeurant, le TLFi a enregistré le singulier et le pluriel :
« Locutions
Trêve de, loc. prép. Assez de. Trêve de bavardage(s), de cérémonie(s), de simagrées, de plaisanterie(s).
2° « Lorsque que l’on écrit « trêve de plaisanterie » ou sous-entend « trêve de la plaisanterie » et « trêve de plaisanteries » on sous-entend « Trèves les plaisanteries ». Est-ce exact ? »
Dans trêve de plaisanterie(s), trêve est toujours au singulier.
Cette locution signifie notamment, quel que soit le nombre du mot plaisanterie : « assez plaisanter ! ».
C. Je dirais plutôt Toi et moi, c’était une erreur (ou Toi et moi, ce fut une erreur, etc.).
Elle dispose de fonds qui permettent l’allocation des sommes dues. C’est fonds qui est sujet du verbe. Qu’est-ce qui permet l’allocation des sommes dues ? Ce sont des fonds.
Bonjour,
A─ Le verbe payer (transitif) s’emploie aussi avec un complément circonstanciel de prix.
Les cent euros que j’ai payé ces deux chemises. (j’ai payé combien ?)
Mais vous écrirez : ces deux chemises, je les ai payées cent euros (j’ai payé quoi ?)
– Je n’ai pas regretté la somme que j’ai payé ce commerçant. (Quel français !)
B─ Trêve de… signifie assez de …
On écrit trêve de plaisanteries , trêve de bavardages , trêve de larmes, trêve de simagrées(féminin)
C─ • Notre idylle fut une erreur.
• Allocation(s) : Action d’allouer* de l’argent ; somme allouée : Toucher des allocations.
* Allouer : Attribuer une somme d’argent à quelqu’un, à un organisme ; octroyer comme subvention, avantage, gratification, rétribution : Allouer des crédits à une entreprise.
Que peut bien signifier : Elle dispose de fonds qui permettent (ou permet) l’allocation des sommes dues.
Peut-être voulez-vous dire : Elle dispose de fonds qui permettent de rembourser les sommes dues.
Voici mes propositions :
– Elle dispose de fonds qui permettent d’allouer des subventions à des associations/ de verser les sommes dues.
– Toi et moi, c’était une erreur : « c' » reprend « toi et moi « (ensemble est sous-entendu)
– Je n’ai pas regretté la somme que j’ai payée à ce commerçant
Les cinquante euros que j’ai payé pour ce manteau
La somme que j’ai payée à ce vendeur.
Pour faire une trêve, il faut donc une pause entre deux « éléments », donc trêve de plaisanteries me semble plus adapté.