Parfois, quelqu’un nous demande si…
Bonjour, cette question est-elle posée correctement ?
« Quand, au moment de choisir une table, le serveur nous demande si on est seul, doit-on répondre que oui, on est seul, ou que oui, nous sommes seuls ? »
Bonjour Faucon, je ne saisis pas ce que vous souhaitez corriger : voici ma réponse tout aléatoire (phrases que j’essaie de bien rédiger) :
Quand, au moment de choisir une table, le serveur nous demande si on est seul, doit-on répondre que l’on est seul ?
ou
Doit-on répondre par l’affirmative ?
ou
doit-on répondre « oui » ?
Le serveur :
-êtes-vous seuls, madame, monsieur ?
Monsieur :
– oui, nous sommes seuls.
C’est la façon la plus élégante de répondre dans cette situation.
L’emploi du « on » est moins soutenu mais possible.
@Joëlle
La question porte sur le début : « quand on entre… et que le serveur nous demande… ».
« On » désigne manifestement dans ce contexte une personne unique (« seul »).
Puis-je malgré tout utiliser le pronom COI « nous » en relation avec le sujet « on » ?
Si la réponse est oui, autant l’écrire une fois pour toutes.
Pourquoi trouve-t-on presque partout ailleurs sur ce site que « nous » doit systématiquement représenter un pluriel ? Pourquoi toujours jouer avec les nerfs des gens qui viennent poser une question, des gens qui ne veulent pas accorder dans leur exemple particulier ? Ils doivent bien avoir une raison pour cela ? Pourquoi toujours leur répondre que « nous » impose une notion de pluriel ? Admettrons-nous un jour que c’est faux ?
Vous n’avez pas vu ma faute supposée en début de phrase ? Donc vous admettez le pronom « nous » mis pour « à soi » après le sujet « on » manifestement singulier. Donc les pronoms COI ou COD « nous » peuvent reprendre un « on » singulier…
@Tara
— « seul » est écrit au singulier, il n’y a pas de « madame, monsieur » qui vaille.
— « on » désigne donc une personne unique.
— peut-on dans ce cas associer « on » et « nous » ?
Très clairement : oui.
On peut même très bien remplacer « je » par « nous », même quand ce nous n’est ni un « nous » de modestie, ni un « nous » de majesté. Et parfois, le « nous » est distributif. Je crois l’avoir déjà dit dans un de mes commentaires.
Je réponds, au risque de susciter l’ire et la grognonnerie du sieur (ou de la sieuse) faucon. Bon, des fois que ça serve à d’autres, moins mal lunés.
C’est une question de focale : passage du collectif au singulier. Avec un exemple peut-être plus parlant.
Ils oublient que nous ne sommes pas la mère de leur gosse.
Ils oublient que nous (pluriel collectif = l’ensemble des belles-mères, nounous, profs, que sais-je) ne sommes pas la mère (singulier distributif = chacune des belles-mères prise individuellement) de leur gosse.
On pourrait cependant garder un pluriel : Ils oublient que nous ne sommes pas les mères de leurs gosses. // nous ne sommes pas leur(s) mère(s)
Avec une structure plus proche de la phrase objet de la question : S’ils nous demandent si nous sommes la mère de leur gosse, nous répondrons que non nous sommes pas sa mère.
Donc, je pense que de là on peut répondre à faucon. On peut aussi bien dire : oui, on est seul / ? oui, nous sommes seul / oui, nous sommes seuls.
Avec toutefois un gros bémol, l’attribut adjectif supporte sans doute nettement moins bien que le substantif ce genre d’écart ; seul fait peut-être exception si j’en crois l’usage (voir ngram )*, qui reste malgré tout limité d’après ce ngram.
* nous sommes + intelligent(e), faible, aimé(e), grandi, déprimé, beau, bonne, gentil, respecté ne produit aucun résultat ; il faudrait évidemment élargir le test.
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Un exemple intéressant, où les adjectifs sont au pluriel, mais le substantif au singulier.
Grâce à la pleine conscience et à la concentration, nous sommes capables de répondre à cette image, comprenant à présent que nous ne sommes plus un enfant démuni (et non des enfants démunis). Aujourd’hui, nous sommes adultes, solides et capables de nous protéger nous-mêmes.
Source
Un exemple intéressant, où les adjectifs sont au singulier.
Ce sont les manières, les gestes, la tournure, la voix, l’esprit de cet homme que nous voulons acquérir, et nous ne voyons pas qu’il est grand et que nous sommes petit, qu’il est mince et que nous sommes gros, que son organe est doux et que le nôtre (et non les nôtres) est rude, qu’il est vif et que nous sommes lent…
source
Il me semble que l’adjectif mis au singulier souligne ce sens du « nous » et que le mettre au pluriel fasse confusion.
Oui, il y a là une tension entre force syntaxique (maximale entre un support et son attribut ; je pense que on + participe passé / adjectif est le seul cas où un support singulier (exclus les syntagmes complexes du type la foule des manifestants) accepte un participe passé / adjectif pluriel) et force sémantique. Ce qui explique sans doute cette réticence à mettre le pluriel dans le cas qui nous occupe ; d’autant que l’on risque alors d’interpréter le nous comme un nous singulier, ce qui n’est pas le cas ici.
En revanche, je ne crois pas que le pluriel fasse confusion, chaque individu composant ce nous reçoit l’information comme le concernant même si l’adjectif est au pluriel.