Pardonner quelqu’un ou pardonner à quelqu’un
Bonjour,
J’ai lu une phrase dans un livre qui m’a paru bizarre :
– L’institutrice a pardonné à l’enfant
Ne devrait-on pas dire :
– L’institutrice a pardonné l’enfant ?
Je pense qu’on pardonne quelqu’un n’est-ce pas ?
De plus, quelle est la phrase correcte aussi entre ces deux ?
– Tu les as pardonnés
– Tu leur as pardonné
Merci pour vos réponses
Bonjour Tony, non, cette phrase est correcte : on pardonne quelque chose à quelqu’un : Pardonne-lui (à lui, COI) ses péchés (COD). On trouve cependant le mode transitif dans la littérature, notamment à la voix passive : vous êtes pardonnés (vous trouverez ici une discussion sur ce sujet). Donc tu leur as pardonné est la phrase correcte (bien qu’on puisse aussi trouver tu les as pardonnés).
Merci beaucoup Christian.
De ce fait, on peut aussi bien dire :
– L’institutrice a pardonné à l’enfant
Que
– L’institutrice a pardonné l’enfant
C’est bien cela ?
Puis :
– Tu lui as pardonné ses pêchés (pardonner quelque chose à quelqu’un)
– Tu l’as pardonnée pour/de ses péchés (pardonner quelqu’un pour ou de quelque)
Ce raisonnement est-il correct ?
Personnellement, j’ai toujours employé « pardonné quelqu’un » ..
Aussi bien, pas tout à fait… disons que la forme correcte d’un point de vue strictement grammatical est pardonner à quelqu’un, donc si vous avez le choix, préférez celle-ci : L’institutrice a pardonné à l’enfant, tu lui as pardonné ses péchés (attention, péché avec un accent aigu sur le premier e, sinon c’est pêcher du poisson). Mais la forme transitive est admise — et de fait elle est très courante au moins à l’oral.
Très bien, merci encore Christian 🙂
Bonjour. L’emploi le plus fréquent de « pardonner » se fait avec la construction : pardonner quelque chose à quelqu’un.
Cela dit, on trouve la construction pardonner quelqu’un. Le CNRTL la donne comme « rare » (sauf à la forme passive) :
« − Rare. Pardonner qqn.Qu’on n’eût point pardonné Labédoyère, parce qu’on n’eût vu dans la clémence qu’une prédilection en faveur de la vieille aristocratie, cela se concevait (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.427).[P. allus. à la Bible, Matth. XVIII, 21, 22] Quand Pierre demande à Christ combien il devra pardonner son frère: Faut-il jusqu’à sept fois? (Martin du G.,Thib., Pénitenc., 1922, p.786).
Merci beaucoup Jbambaggi