parce que élision
Bonjour,
Je sais que « parce que » ne s’élide pas, sauf devant « à/il/ils/elle/elles/on/un/une ». Qu’en est-il de « parce que au moins/parce qu’au moins » ? Y a-t-il élision ou non ?
Merci
Votre remarque vaut sans doute pour les mots lorsque et puisque. Mais parce que s’élide systématiquement devant les voyelles, comme que.
Si l’on se fie au Bescherelle, au Larousse ou au Jouette, ce n’est pas le cas : « Le –e final ne s’élide que devant à, il, elle, on, en, un, une (parce qu’il, parce qu’elle, etc.). » Je me posais la question pour « au », même s’il n’est pas mentionné.
D’une manière générale, quand on compile les préconisations des différentes « autorités linguistiques » normatives, on aboutit souvent à la confusion.
L’élision avec les nombreux composés de que n’échappe pas à ce constat et l’on trouve de tout, partout et selon les époques ; inutile de faire des listes de bienséance.
L’élision est un phénomène oral, résultant de l’usage et l’écrit ne fait que refléter cela. Si vous élidez à l’oral devant une préposition commençant par une voyelle (à, au, avant, avec, en et d’autres), transcrivez-le. Neuf personnes et demie sur dix (si j’ose) sont dans ce cas, ne cherchez pas à mimer en forçant une langue qui n’existe plus… si elle a jamais existé.
Cette règle du « parce que » dont le « e » ne s’éliderait que devant certains mots est une invention récente, qui n’est absolument pas justifiée, expédiée sans explication en une ligne par Thomas (Larousse), et en deux lignes par Girodet (Bordas). Le dictionnaire de l’Académie française a ajouté cette même règle dans sa 9e édition, donc également récemment. Je refuse de croire que cette règle soit mentionnée dans un Bescherelle ancien, vous l’avez certainement trouvée dans un livre d’une « collection Bescherelle », d’un auteur récent.
Cette règle contredit tous les auteurs. Vous trouverez des « parce qu’avec » et « parce qu’avant » par milliers, mais aucun « parce que avec » ou « parce que avant ». L’usage avec « puisque » peut être constaté, et ensuite codifié. Mais le seul usage qu’on puisse constater dans les derniers siècles de la littérature française est que l’élision du « e » de « parce que » est à peu près systématique devant une voyelle.
Sinon, indépendamment du fait que cette règle est parfaitement infondée, et pour répondre à un aspect de votre question, oui, on doit certainement considérer que toute règle qui s’applique à la préposition « à » doit s’appliquer également au mot « au », contraction de la préposition « à » et de l’article « le ».