Par le fait que : subjonctif ou indicatif ?
Bonjour,
sur un site internet d’un institut de sondage connu, j’ai trouvé cette formulation :
La mobilité professionnelle, une réalité ancrée dans les carrières de nombreux Français.
Cette mobilité qui s’installe dans les pratiques des actifs français se traduit premièrement par le fait qu’une personne interrogée sur deux (52%) ait à ce jour exercé au moins trois métiers différents au cours de sa carrière, et que seuls 5% n’aient connu aucun changement de métier.
Comme beaucoup au collège, j’ai appris qu’après certaines locution telles que « après que » il fallait employer le subjonctif. Plus tard j’ai cru comprendre que ce n’était pas automatique et qu’il fallait considérer « le fait que » l’action avait eu lieu ou pas. Cette idée qu’au mode indicatif correspond un fait réel et au subjonctif un fait incertain ou pensé et que, seule, cette réalité ou non de l’action devait justifier de l’emploi d’un de ces deux modes convenait mieux à mon esprit scientifique (mais peu cultivé) que la prévalence d’une liste de locution à apprendre par cœur.
En l’occurrence j’aurais tendance à utiliser l’indicatif dans l’exemple susmentionné puisqu’il s’agit de faits avérés (à moins de considérer que ces sondages ne sont /soient ? pas fiables…)
Mais qu’en est-il réellement ?
Merci d’avance pour vos réponses,
David
– Avec « après que » , c’est l’indicatif qui est correct : il m’a informée après que vous l’avez appelé. Cela paraît logique puisque les faits ont eu lieu.
– Par le fait, dû au fait, du fait que : je mettrais comme vous le supposez, l’indicatif.
– La liste des conjonctions qui réclament le subjonctif est facile à retenir et surtout d’un emploi courant : jusqu’à ce que, pour que, afin que, bien que…
Il est vrai que l’indicatif relève du fait et le subjonctif de l’irréel, mais il y a des nuances.
C’est le conditionnel qui exprime l’irréel.
Lorsqu’on élabore des rêves, c’est le conditionnel qui s’impose. Imagine… on irait s’installer sur une autre planète; ce serait … on ferait….
Le subjonctif intervient quand il est question d’incertitude, d’hypothèse, de désir … pour généraliser, de projection d’une subjectivité.
Il y a en effet, beaucoup de nuances qui font parfois hésiter entre l’indicatif et subjonctif. Il suffit d’un degré d’incertitude ne plus ou en moins pour qu’on choisisse l’un ou l’autre.
Je souhaite que tu te sentes bien avec nous.
J’espère que tu te sens bien avec nous.
Mais, avec un degré d’incertitude en plus ou un léger décalage de ce qui est réel vers ce qui est pensé :
J’ose espérer que tu te sens/sentes bien avec nous.
Espérons que tu te sentes bien avec nous.
Il n’est plus possible d’espérer que tu te sentes bien avec nous.