pallier quelque chose
Bonjour,
Pourquoi ne peut-on écrire : « Chaque fois que j’ai ce problème, j’y pallie en éteignant
l’appareil et en le rallumant. »
Merci d’avance pour votre réponse. Isabelle
y : est un pronom qui remplace un COI (construction transitive indirecte), il ne peut pas s’employer avec les verbes ayant une construction transitive directe.
Je pallie ce problème : je le pallie (eh oui ce n’est pas beau !).
Je remédie à ce problème : j’y remédie.
Pareil pour en :
Cette règle : je me la rappelle car on se rappelle cette règle / mais je m’en souviens car on se souvient « de » la règle.
1. Sur la raison : c’est simplement que ce verbe s’est employé sans préposition depuis des siècles (déjà au Moyen Âge) et que la norme a été établie sur cette base. La forme pallier à n’apparait vraiment qu’après 1950, sans raison.
2. Sur le sens : pallier ne signifie pas rémédier ou résoudre (comme dans votre exemple). Il a le sens de masquer, dissimuler, voire modérer en rendant moins visible ou aigu. Pallier un manque, c’est faire en sorte qu’il ne se voit pas ou soit moins sensible : il pallie ses carences physiques par un dynamisme permanent.
Merci ; j’avais relevé la définition du Grand Robert. Pourtant dans le module Supérieur du Projet Voltaire la plupart des phrases d’exercices données (avec des fautes) vise la signification erronée (?) de remédier ou résoudre. Voir ci-dessous.
- Pour pallier leur méforme, certains coureurs ont eu recours à des produits dopants.
- Je ne vois pas comment pallier au départ d’un collaborateur aussi précieux.
- Le professeur cherche le moyen de pallier au désintérêt croissant de ses élèves.
- Ce n’est pas avec ces « mesurettes » que l’on palliera le problème de fond !
- Mettre les bouchées doubles ne suffira pas à pallier au manque de préparation.
- J’ai autre chose à faire que de pallier vos inconséquences.
- L’augmentation du prix des places devrait pallier la baisse de la fréquentation.
- Il ne sera guère facile de pallier aux conséquences d’un tel refus.
- Comment pallier ce manque d’enthousiasme flagrant chez nos adhérents ?
- Allez pallier à la misère ambiante avec de si faibles moyens !
Les deux sens sont proches et peuvent même se chevaucher. Cela confirme que masquer un problème est souvent considéré comme une solution. Le politiciens en savent quelque chose.
En effet, pallier n’a pas exactement le sens de remédier mais plutôt de cacher, Larousse dit « en remédiant plus ou moins »… Finalement, c’est que le problème n’est pas si grave !
Le verbe Pallier est transitif, on ne peut donc pas l’employer comme un verbe intransitif.
Voir ICI
On pallie quelque chose / un problème.
Dans votre phrase, le verbe « remédier » conviendrait mieux :
Quand j’ai ce problème, j’y remédie de cette façon.