Ordre entre point d’exclamation et point d’interrogation
Bonjour à tous et toutes.
Alors que je relisais avec attention un texte à corriger, j’ai aperçu une question posée avec emphase sous la forme suivante :
« Ne peux-tu pas le faire seul !? »
Prise par un élan correcteur, j’ai changé l’ordre des deux signes de ponctuation machinalement, avant de m’interroger : y a-t-il une règle formelle indiquant l’ordre de ces deux signes de ponctuation ? Les deux possibilités sont-elles admises ? Ou y aurait-il une nuance de sens (fourbe langue française !) entre les deux ?
Je vous remercie pour les réponses que vous apporterez, et vous souhaite, encore, de joyeuses fêtes !
Bonjour Plumes,
Le point d’exclamation se met, comme vous le savez, à la fin d’une phrase exprimant la joie, la surprise, l’indignation, l’étonnement,un ordre…
Il est possible, pour renforcer l’expression évoquée par ce signe de ponctuation, de le répéter (pour bien souligner que ce qui a été dit est des plus surprenant) ou de l’associer à un point d’interrogation (pour marquer l’incompréhension).
Je pense que dans votre exemple, l’association des points d’exclamation et d’interrogation permet de souligner que le fait de ne pas le laisser seul indigne la personne qui parle et la fait s’interroger sur cette attitude déroutante ou incompréhensible.
L’association est donc autorisée et apporte en effet une nuance supplémentaire.
http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?t1=1&id=3333
Passez de joyeuses fêtes !
Bonjour Plumes,
Je suis décidément bien rétrograde, car je vous aurais conseillé de choisir entre ces deux signes. Ici, le point d’exclamation, car je n’entends pas de véritable questionnement dans cette phrase, plutôt de l’indignation, voire de l’exaspération. À mon avis, les doubles signes de ponctuation fortes sont à réserver à la bande dessinée.
Cependant, je lis en effet que la littérature moderne permet ce genre de fantaisies. Dont acte.
Néanmoins, je suis allée rechercher un peu du côté de ces fameux signes et j’ai fait des découvertes bien distrayantes, par exemple, le point exclarrogatif (ou interrobang) et le point d’ironie
Que je vous livre par esprit récréatif. Joyeuses fêtes !
Franchement bravo Evinrude de nous faire découvrir
ce genre de choses !
Je pars faire une recherche de ces signes .
NB : je voyais un P au premier symbole, or
se sont les deux !? ( l’un dans l’autre ) oups !
Au risque de me répéter, je voudrais dire que la ponctuation et la typographie sont plus un artisanat qu’un corpus de règles. Ce qui, pris isolément, peut être défendable — voire parfois amusant comme chez San Antonio — devient franchement assommant par la répétition. Comme correcteur, je vois passer des tombereaux de fantaisies qui lassent l’œil du lecteur, détournent du contenu et sèment la confusion.
À combien de points d’exclamation doit-on s’arrêter pour marquer un étonnement extrême ? Pourquoi ne pas multiplier les combinaisons aléatoires du type « ?…! » signifiant par exemple que le héros de l’histoire s’interroge, réfléchit puis s’exclame enfin : « Bon sang, mais c’est bien sûr ! » ? À ce rythme, on va finir par trouver des émoticônes (les fameux smileys ) dans les romans, afin que chacun comprenne ce que l’auteur n’arrive pas à dire avec des mots et une syntaxe adéquate.
C’est très juste, mais la question était de savoir si l’association des points d’exclamation et d’interrogation constituait une faute grammaticale ou non.
Mais vous avez raison, il ne faut pas en abuser !
Ce n’est pas de la grammaire…
Vous me confortez. J’aurais dû affirmer davantage mon opinion….
Evinrude, il n’est pas toujours évident de fonder un point de vue sur ces sujets sans passer soit pour un laxiste soit pour un passéiste. Le chemin de crête est étroit et glissant…