« Occupation » et « libération » avec une majuscule pour la Première Guerre mondiale ?
Bonjour,
Je corrige un texte lié à la Première Guerre mondiale et je suis confrontée aux majuscules… En faut-il à « occupation » et à « libération » quand on parle de ces périodes ? Je sais que pour la Seconde Guerre mondiale, il en faut. Peut-être les deux termes ont-ils des traitements différents pour les deux guerres ? Qu’en est-il ? Des pistes ? Merci !
Les deux termes s’appliquent historiquement à la période de 1940 à 1944 en France, ce qui en fait une période unique et repérable par sa durée, sa spécificité.
Pour 1914-1818, je ne les ai jamais rencontrés. Il faut choisir d’autres termes ou mettre une minuscule, les faits étant très différents (durées d’occupation plus brèves, espaces plus circonscrits).
Bonjour,
L’Occupation (avec majuscule) désigne la période de quatre années d’occupation du territoire par l’armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.
De même, la Libération désigne la fin de l’Occupation à l’issue de cette même guerre, donc.
Pour la Première Guerre mondiale, le territoire n’a jamais été occupé dans son ensemble. Quelques départements de l’est et du nord ont, en effet, vécu sous occupation, pour des périodes plus ou moins longues. On ne parle donc pas de ces « occupations » ou « libérations » de façon absolue et on les écrit donc sans majuscules.
Et qu’en est-il alors des territoires occupés hors France ? Ici, il s’agit en l’occurrence de la Belgique. Dans ces conditions, et selon cette logique, aucune « occupation » ni « libération » avec des majuscules même pour la Seconde Guerre mondiale puisqu’il ne s’agit pas de la France ? Mais je suis d’accord avec vous, je crois que je vais trancher sur la question, je suis contre la « majusculite » (et je ne peux pas modifier les termes puisque je corrige!). Merci pour vos réponses rapides !
Il ne s’agit pas tellement du pays ou du conflit concerné.
La règle générique – valable pour des personnes, des évènements, des concepts – met en opposition la valeur absolue et la valeur relative des noms concernés dans un contexte donné :
— Valeur absolue (en général sans complément) ►usage de la majuscule : L’Empereur, l’Occupation, la Grande Guerre, l’Antiquité. Il ne doit pas y avoir d’ambigüité sur l’objet désigné.
— Valeur relative (en général avec un complément) ►pas d’usage de la majuscule : L’empereur des romains, l’occupation des territoires belges, la grande guerre des uns et des autres, l’antiquité grecque.
Nul besoin de mémoriser des listes : avec cette règle, vous pouvez affronter tous les cas. Mais elle est clairement contextuelle et demande donc une bonne évaluation du mot dans son environnement…
Bonjour,
Dans le cas qui nous occupe, le terme Occupation ne renvoie-t-il pas aussitôt à la période de 1940-1944 où la France était occupée ? Si Mabelle utilise la majuscule dans un texte concernant l’occupation de la Belgique pendant la Première Guerre mondiale, cela ne risque-t-il pas d’être ambigu ?
J’ai bien compris que vous insistiez sur le contexte, mais…
Nous sommes bien d’accord, car hors contexte particulier « Occupation » renvoie, à ma connaissance, uniquement à la période et au pays cités.
Mais il s’agit d’expliciter une règle générique : prenons le cas de « Président ».
On écrira :
— le président de la République : c’est l’assemblage qui le rend unique. Il n’est président que relativement à la République.
Mais :
— « voici le Président… » : valeur absolue. Dans le texte, on sait déjà de qui il s’agit, il n’y en a qu’un seul dans les environs… Le mot désigne la personne propre.
L’exemple habituel de la majuscule à Empereur uniquement pour Napoléon Ier est un peu surfait, car la France a connu d’autres empereurs. Mais c’est tellement hugolien…
Il est évident que dans un texte consacré exclusivement à son neveu, la majuscule s’appliquera aussi à Napoléon III. « Messieurs, l’Empereur ! »
Merci à vous, je crois avoir mieux compris.
Oui, et c’était bien là mon problème, c’est au moment où le mot est utilisé avec une valeur absolue que c’est plus délicat. Et en Belgique, nous avons des rois ! Merci pour votre aide !