obéi(e) ?
Bonjour,
Je viens de voir dans une grille de mots croisés la définition suivante :
Participe passé du verbe obéir (en 5 lettres)
Réponse : obéie
Je sais qu’un participe passé s’accorde en genre et nombre selon l’auxiliaire et/ou sa place dans une phrase, ce participe passé accordé au féminin n’a donc à priori aucune raison de ne pas exister… mais cela m’a tout de même fait étrange.
Je ne trouve pas de formulations avec ce participe passé accordé au féminin.
Pourriez-vous me donner des exemples s’il vous plaît ?
Merci d’avance
Votre question est intéressante : puisque le verbe obéir est transitif indirect, il ne devrait pas être en position d’avoir un COD et l’accord du PP qui va avec. Et en effet on ne peut dire : ° sa mère, il l’a obéie.
Et pourtant…
Voici :
- Ni l’un ni l’autre n’eurent jamais à mon égard cette peur de n’être pas obéi qui rend les chefs méchants ; ils me sentaient fidèle et ils n’avaient pas tort. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937)
- Maintenant, comment serais-je certaine d’avoir été obéie ? — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
- C’était Abraham centenaire, père d’Ismaël et d’Isaac, époux de sa sœur Sara, maître obéi de sa servante Agar. — (Émile Zola, Le Docteur Pascal, G. Charpentier, 1893, chapitre VII
Au passif) : Être écouté par quelqu’un qui répond à la demande formulée.
Bien que ce verbe soit transitif indirect (obéir à quelqu’un), il admet une construction passive (être obéi) comme s’il était transitif direct.
WIkipédia
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Bonjour Tara !
Je vous remercie pour votre retour éclairant.
Je voudrais résumer ci-dessous ce que je retiens de vos propos, afin que vous me confirmiez si j’en ai bien saisi la teneur.
Je conclus donc que le participe passé du verbe obéir a bel et bien une forme au féminin. « obéie« , même si celle-ci ne se rencontre à priori… Qu’à la voie passive.
(merci pour l’exemple, car sur l’instant, je n’en trouvais pas)
Concernant le verbe Obéir, je déduis que celui-ci endosse plusieurs casquettes.
(Pour l’exemple, partons du principe que le narrateur est une femme)
Transitif indirect : J’obéis à la maitresse – (à qui ? à quoi ? = introduction par la préposition à du COI du verbe obéir) — Nous remarquons que nous sommes là dans le cas d’une construction active
Transitif direct : Je suis obéie par tous les élèves (Je suis obéie = Je = sujet = moi = je suis une fille = verbe obéir employé avec l’auxiliaire être donc accord en genre et en nombre) – Nous remarquons que nous sommes là dans le cadre d’une construction passive.
C’est bien cela ?
Merci pour votre confirmation (ou l’inverse) Tara
NB. Lors de mes recherches, j’ai trouvé ceci (je cite le passage en intercalant mon cheminement entre parenthèses)
Lien complet ici
« Une particularité des verbes transitifs directs est qu’ils peuvent être utilisés dans la construction de la voix passive (jusque-là, ça va) ce qui n’est pas le cas des verbes transitifs indirects (là, ça coince) ou des verbes intransitifs. »
Serais-je encore tombée sur un cas « à part » ou bien je ne comprends rien ?
Oui à tout.
Et je confirme : avec « obéir », on est dans un cas à part.
Les transitifs directs seuls permettent la forme passive. Mais là, eh bien, un intransitif le permet.
Pour quelle raison ? Obéir ayant été autrefois transitif, il s’emploie aussi à la voix passive. (Académie)