Nouvelle question de subjonctif
Bonjour à tous. Dans mon ouvrage, j’ai écrit la ligne suivante:
Par amusement je suivis scrupuleusement ses pas, par quelque passage qu’il décidât d’emprunter.
Or mon relecteur m’y souligne l’emploi du subjonctif, là où lui voudrait voir de l’indicatif. Pouvez-vous nous départager s’il-vous-plaît?
Un très grand merci d’avance!
Finalement, je rectifie ma réponse sur deux points :
1) il me semble que votre phrase est mal construite :
on ne dirait pas « je suivis ses pas par tous les passages qu’il a empruntés » On ne suit pas les pas par un passage… »
2) Le subjonctif est possible avec « quelque … que »
1-quelque + syntagme nominal + que
Quelques folies que vous fissiez, je ne vous en aimais que plus encore.
Quelque rage que tu puisses éprouver, je saurai bien te calmer
2-quelque + adjectif + que
Quelque amoureux qu’il soit, il sait bien que tous ses espoirs seront déçus.
Quelque avare qu’il pût être, il n’abandonna pas son enfant.
Quelque amical qu’il veuille paraître, je continue à me méfier de lui.
Je suis d’accord avec votre correcteur : l’indicatif est de rigueur car l’action s’est réellement déroulée.
Par amusement je suivis scrupuleusement ses pas, par quelque passage qu’il décida d’emprunter.
Quelque … que, locution adverbiale indéfinie, exprime la concession et est suivi du subjonctif.
Voyez ce qu’en dit le TLF i :
Quelque … que, locution exprimant la concession ou l’opposition, suivie du subjonctif
[Portant sur un substantif (avec lequel il s’accorde en nombre)] Synonyme : quel* que soit le … qui/que …, n’importe* quel. À quelque prix que ce soit.
Quelques efforts que je fasse pour parler, pour écrire avec calme, tout ce que j’ai de sang me remonte au cœur, quand je ressens en un moment l’affreuse année qui vient de s’écouler (Staël)
Tous les quinze jours, le vendredi, quelque temps qu’il fît, il partait d’Angoulême vers trois heures (Mauriac)
—-
Il faut donc écrire :
Par amusement je suivis scrupuleusement ses pas, quelque passage qu’il décidât d’emprunter.
Il suffit d’enlever la préposition « par » qui est en effet incongrue ici.
—-
Si votre correcteur préfère le présent du subjonctif, c’est dans doute qu’il sacrifie à l’usage actuel : le présent du subjonctif se substitue souvent à l’imparfait du subjonctif, ressenti comme vieilli ou « trop » soutenu.
Par amusement je suivis scrupuleusement ses pas, par quelque passage qu’il décidât d’emprunter.
Votre tournure de phrase n’est pas appropriée, on ne peut pas dire « il décide d’emprunter par un passage ».
Personnellement je trouve l’emploi de l’imparfait du subjonctif un peu lourd, tout comme la locution « Quelque… que », dans le langage moderne.
Ma suggestion :
Par jeu / Pour m’amuser, je suivis scrupuleusement ses pas, quel que soit le chemin qu’il ait décidé / qu’il décide d’emprunter.