Négations
Cette phrase est-elle correcte ?
Il n’a ni le temps ni l’envie de venir.
Oui, c’est correct. Il y a bien une négation.
Il y a des jours où l’on n’a envie de répondre ni à son mari ni à ses enfants.
Grevisse et Goosse rappellent que le grammairiens « conseillent » de mettre l’ dans le cas de qu’on [kɔ̃]. Pour répondre à ta question, ils ne considèrent pas qu’on comme une faute, pas plus que qu’on comprend, qu’on concède, que l’on.
Tout (ou presque tout ) ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’on (Le Bon usage actuel) :
« De son état ancien de nom [cas régime ome, auj. homme], on garde la faculté d’être accompagné de l’article défini dans la langue écrite.
Ignorant l’histoire, les grammairiens y ont vu une consonne euphonique dont ils exigeaient la présence pour éviter l’hiatus, après des mots comme et, ou, où, qui, quoi, si (ils étaient obligés d’ajouter que à cause de la fréquence de que l’on , due en partie à la crainte de l’homophonie).
En fait, les auteurs en usent assez librement , soit qu’ils mettent on seul alors qu’il y a un hiatus, soit qu’ils emploient l’on après un mot terminé par une consonne articulée ou par un e muet ou encore après un point.
– On alors qu’il y a hiatus : Mme Du Deffand […] a très-bien rendu l’effet que font les lettres de Mme de Maintenon, et on ne saurait mieux les définir (Caus. du lundi, t. IV, 1852, p. 298). , — Il donnait l’impression […] d’un de ces vastes magasins où on ne rencontre jamais les objets rares (Fort comme la mort, I, 2). , — Je pensais que si on pouvait aller plus loin, on apercevrait Dieu le père en robe bleue (Pierre Nozière, 1899, p. 11). , — Aux bonnes affaires à quoi on prétendait l’intéresser (Fin de la nuit, i ). , — Si on veut agir efficacement, si on veut vaincre, un moment vient toujours où on est obligé de sauter le pas (Service inutile, Pl., p. 675). , — Voilà précisément pourquoi on ne saurait comparer la Révolution française à la Révolution russe de 1917 (France contre les robots, p. 130). , — Comme si on n’en avait pas vu beaucoup, au cours des siècles, se mettre au service de l’erreur (dans le Figaro litt., 26 nov. 1955). , — Ce qu’on se propose pour but, ce pourquoi on agit (Ac. [1694-]1932, art. fin ). Etc.
– L’on en tête de phrase :L’on m’apporta tous les papiers d’Ellénore (Ad., x ). , — L’on m’a pris le bras et l’on m’a serré la main (Vie et opinions de Fr.-Th. Graindorge, p. 43). , — L’on comprend que lorsqu’il se tait, c’est pour penser (Thésée, pp. 51-52). , — L’on pourrait penser qu’un mot a couru dans le convoi (Motocyclette, F˚, p. 81). ,
Pour l’euphonie les grammairiens conseillent d’éviter l’on après dont ou devant un mot commençant par [l] et de l’employer après que si la syllabe qui suit est [kɔ̃]. Mais, si la première prescription (après dont ) est assez bien respectée, les manquements aux deux autres sont loin d’être rares : Ses yeux noirs où l’on lisait une parfaite assurance (Dérac., p. 259). , — Il ne possède rien même si l’on lui donne (Clairières dans le ciel, p. 121). , — Que l’on prend, que l’on laisse (« Mon Faust », p. 163). , — Lieu où l’on loge des bœufs (Ac. 1932, art. étable ). [Auparavant l’Ac. utilisait la formule sont logés .] — Et telle est son insistance qu’on comprend […] (Vie de Jésus, p. 184). , — Ce qu’on concéderait à la vérité (Homme révolté, p. 233). » ,
Bonjour,
C’est correct, avec un ne et deux ni.
Non, votre phrase n’est pas correcte. Vous avez parfaitement vu la double négation.
Vous ressentez le besoin de commencer par une négation :
— Des jours où je n’ai envie…
Vous ressentez le besoin d’introduire le verbe commandant le ni-ni par une négation :
— Je ne réponds ni à… ni à…
Ces deux négations ne sont pas compatibles.