Ne soit engagé ou soit engagé
Le journal Le Parisien à écrit :”plusieurs blessés ont été transportés à l’hôpital sans que leur pronostic vital ne soit engagé” et une personne de leur faire remarquer qu’ils auraient dû écrit sans l’adverbe Ne .qu’en penser vous ? Merci
Va pour la langue soutenue dans un certain cas (pas ici). Je rappelle cependant que le ne explétif n’est jamais obligatoire.
Prière de citer ses sources (ici : au moins : Site de l’Ac. fr., rubrique Dire, Ne pas dire. Empois fautifs.) 🙂
« Sans que
Cette locution conjonctive n’appelle pas l’emploi de la négation. Sans que personne s’y oppose, sans qu’on en ait rien su.
Sources : voir ci-dessus.
Bonsoir Minouche,
La personne en question a raison.
La fameuse BDL est claire à ce sujet :
« La présence du ne explétif après la locution conjonctive sans que constitue, de l’avis des grammairiens, une erreur, et ce, même si la proposition est suivie de mots tels que aucun, personne ou rien. Le sens de la préposition sans permet, à lui seul, l’expression d’une nuance négative. Notons que la locution sans que se construit avec le subjonctif.
Exemples :
– Je crois que nous pouvons régler ce conflit sans que les parents interviennent. (et non : sans que les parents n’interviennent)
– Vous pouvez travailler seuls sans qu’on vous dise constamment quoi faire. (et non : sans qu’on ne vous dise constamment quoi faire)
– Les voleurs ont pris la fuite sans que personne ait pu les intercepter. (et non : sans que personne n’ait pu les intercepter)
– La réunion a été annulée sans qu’il soit prévenu. (et non : sans qu’il ne soit prévenu)
– Elle ne viendra pas sans qu’on l’invite. (et non : sans qu’on ne l’invite) »
Cette locution conjonctive n’appelle pas l’emploi de la négation. Sans que personne s’y oppose, sans qu’on en ait rien su.
Mais, dans les propositions introduites par sans que, lorsqu’elles s’insèrent dans un contexte négatif, on peut utiliser le ne dit explétif, que n’exige pas la correction grammaticale, mais qui est recommandé dans la langue soutenue. Il vient sans qu’on l’en ait prié, Il ne vient jamais sans qu’on l’en ait prié ou sans qu’on ne l’en ait prié sont toutes des phrases correctes. Seule la phrase Il vient sans qu’on ne l’en ait prié serait fautive.
Comme le contexte n’est pas négatif, l’emploi du « ne » explétif serait incorrect. On écrit donc :
Plusieurs blessés ont été transportés à l’hôpital sans que leur pronostic vital soit engagé