ne explétif et orthographe
Bonsoir,
quelques hésitations ce soir…
Elles se sont revues quelques fois, sans n’avoir plus rien à se dire. (obligatoire ou inutile ?)
La ville d’Etretat, je n’arrive pas à savoir s’il y a un É ou un E.
Merci d’avance !
Bonjour Maryline,
Normalement, la préposition sans constitue déjà l’expression de la négation et exclut la présence de ne à sa suite. J’ai cherché si on pouvait néanmoins admettre ce ne pour équilibrer plus (ne … plus), mais je n’ai rien trouvé ni pour présenter une telle exception, ni pour confirmer la faute. En revanche, une recherche dans archive.org montre bien parmi les occurrences un rapport en faveur de « sans avoir plus rien » plutôt que « sans n’avoir plus rien » de 26 pour 1. J’écrirai donc sans hésiter : « Elles se sont revues quelques fois, sans avoir plus rien à se dire. » Il n’y a rien en revanche à contester de la correction et de la signification de la construction ne… plus rien ou sans… plus rien.
On peut aussi contourner la question initiale en inversant, voire en allégeant : « Elles se sont revues quelques fois, sans plus rien avoir à se dire. » ou mieux, « Elles se sont revues quelques fois, sans plus rien à se dire. »
Bonne précision.
Merci beaucoup, je crois que je vais opter pour l »enlever… j’aime mieux sans !
Elles se sont revues quelques fois, sans avoir plus rien à se dire.
Il me semble que « sans que » est déjà une négation, donc pas de ne.
Orthographe :
Étretat
ok, merci pour Étretat !
Pour le ne, j’ai bien l’impression qu’il faut le laisser tout de même…
Pourquoi tout de même ?
Elles se sont revues quelques fois, sans n’avoir plus rien à se dire.
Ici le « ne » n’est pas explétif, il est un des deux éléments de la négation « ne »… plus » et n’a rien à voir avec la préposition « sans ».
(Il faut noter que « sans » étant une préposition, il ne peut être accompagné de l’adverbe « ne »)
ok, merci ! donc on le laisse ? Il est obligatoire, on est ok ?
Je pense qu’il vaut mieux le retirer ce ne
Mais pourquoi ?
Vous écririez :
Elles se sont revues quelquefois ; elles avaient plus rien à se dire ?
ou
Elles se sont revues quelquefois, sans qu’elles aient plus rien à se dire ?
Mais si on enlève plus, le premier terme de la négation « ne », tombe également :
Elles se sont revues quelquefois, sans avoir rien à se dire.
Autrement dit, oui, sans « contient » déjà le premier terme de la négation (dit discordantiel) mais ici on a deux négations superposées : sans .. rien et ne.. plus
—
sans… rien porte sur à se dire
ne… plus porte sur avoir
Bonjour Tara,
Je ne pense pas qu’il y ait superposition de deux négations. L’adverbe plus vient modifier le sens de rien pour transformer l’absence de quelque chose en cessation de quelque chose : « Il n’y a rien. » > « Il n’y a plus rien. » Le groupement « plus rien » constitue un seul et même signifiant. Si l’on pouvait superposer deux négations, dirait- on : « *Ce ne n’est plus rien. » ? Et d’ailleurs, deux négations imbriquées s’annulent.
Oui, je dis : « Elles se sont revues quelquefois, sans qu’elles aient plus rien à se dire. » de la même manière que « …sans qu’elles aient jamais rien à se dire ? » ou « ...sans qu’elles aient encore rien à se dire ?«
Je ne vous contredirai pas, vous avez parfaitement raison : les deux négations sont bien là mais portent sur des éléments différents, et c’est pourquoi elles ne s’annulent pas.
Elles se sont revues quelquefois sans n’avoir plus rien à se dire
sans ... rien porte sur à se dire
ne … plus porte sur avoir
Vous avez ici (et là) un point détaillé sur cette question. En gros, c’est mieux sans ce ne – qui ne peut être qu’explétif -, mais ce n’est pas faux avec (le degré de tolérance variant selon les époques ou selon les grammairiens).
Le Tlfi le donne peu usuel, sans plus de précisions :
ah merci beaucoup !!! Donc c’est possible, mais pas beaucoup utilisé !
Merci merci !!!
Non, le « ne » n’est pas possible, ni comme porteur d’une négation, ni comme « ne » explétif, vous n’avez donc aucun choix à faire.
* La négation est exprimée par « sans », et la présence d’un « plus » n’a pas davantage d’importance que la présence d’un « rien », ou d’un « plus rien » :
— Il ne parle pas, il ne parle plus, il ne dit rien, il ne dit plus rien…
— Sans parler, sans plus parler, sans rien dire, sans plus rien dire…
* Quant au « ne » explétif, on ne le trouvera jamais sous la forme « sans ne« , mais seulement dans certaines propositions subordonnées (on craint qu’il ne… avant qu’il ne…). C’est peut-être le cas particulier de « sans qu’il / sans qu’il ne… » qui vous a fait hésiter, mais d’une part il n’y a pas de « sans qu’il ne » dans votre phrase, et d’autre part il faudrait un contexte négatif dans la proposition principale pour accepter un « ne » explétif dans la subordonnée (elles ne se sont jamais revues sans qu’on ne…). Quant aux propositions infinitives, comme dans votre phrase, elles ne sont pas concernées par la possibilité du « ne » explétif : sans avoir jamais marché, sans jamais marcher, sans vouloir parler, sans vouloir parler davantage, sans plus y croire, sans avoir quoi que ce soit à dire, sans rien avoir à dire, sans avoir rien à dire d’autre, sans avoir plus rien à dire…
Ce qui me semble problématique dans cette phrase, c’est le « sans…plus rien ».
J’aurais mieux compris :
Elles se sont revues quelques fois, sans avoir grand chose à se dire.
Ou bien
Elles se sont revues quelques fois, en n‘ayant plus rien à se dire.
Ou bien
Elles se sont revues quelques fois, et n‘avaient plus rien à se dire.
« Rien » a souvent un sens positif et signifie « quelque chose ». C’est même ce sens de « rien » qui est à l’origine de la négation « ne… rien », comme le mot « point » à qui nous devons notre « ne.. point », et « pas » (ne.. pas), « goutte » (ne.. goutte), « poin » (ne..point), etc. Tous des substantifs qui désignent une petite quantité.
Je n’aime pas trop ces 3 phrases. La première ne veut pas dire la même chose pour moi, les deux autres je n’aime pas beaucoup, mais je vais proposer à l’auteur tout de même..
Merci !