minuscule ou majuscule pour un gentilé en fonction d’attribut
Bonjour,
Dans l’ouvrage d’Alphonse Allais, Deux et deux font cinq, on relève :
La miss était Américaine…
La demoiselle était Française.
Dans ces deux cas, Américaine et Française ont une fonction d’attribut, un attribut pouvant être nom ou adjectif.
N’aurait-il pas été préférable d’écrire :
La miss était américaine (américaine étant adjectif qualifiant le nom commun miss),
La demoiselle était française (française étant adjectif qualifiant le nom commun demoiselle) ?
Ce cas d’espèce n’étant pas, à ma connaissance, traité dans les manuels, que faut-il en penser ?
Druide informatique, éditeur du logiciel Antidote (correcteur, recueils de grammaire et dictionnaire prenant en référence de nombreux dictionnaires) traite de ce sujet sous le lien suivant :
https://www.druide.com/fr/enquetes/luc-est-fran%C3%A7ais-ou-luc-est-fran%C3%A7ais
Cordialement.
Bonjour,
Comme vous, j’avais tendance à traiter ces attributs comme des adjectifs et à mettre une minuscule initiale. (J’ai surtout du mal à les appréhender comme des noms.)
Puis j’ai relu Lacroux, et depuis j’essaie de saisir son propos…
Si cela peut vous éclairer, voici ce qu’il écrit à l’entrée « peuple » :
Je suis Français, c’est un citoyen français. — D’où vient ce chocolat ? Il est belge. — Et toi ? Je suis Français.
# On nous explique parfois que dans : « Je suis Français » l’attribut du sujet est un adjectif (ellipse : « Je suis [un citoyen, un ressortissant] français ») et qu’il convient par conséquent d’écrire [« Je suis français »] comme on écrit : « Je suis débile. »
C’est bien sûr inexact ; l’attribut est un substantif, comme dans : je suis marin, elle est boulangère, etc.
Merci verso,
Votre référence à Lacroux pourra m’aider efficacement.
Mais dans mes exemples, les noms communs sujets sont clairement exprimés et les gentilés m’apparaissent comme des adjectifs qualifiant les sujets exprimés. Ne sont-ce pas des adjectifs dans ce cas précis ?
Je vous réitère mes remerciements pour votre aide.
Bonjour,
Je pense que les deux sont acceptables. Je partage la conclusion du Druide (la même d’ailleurs que la banque de dépannage linguistique).
Mais il est vrai que, dans vos exemples, le sujet étant un nom commun, la balance penche du côté de l’adjectif attribut demandant la minuscule.
J’apporte au débat la position de l’Académie française.
Merci Evinrude,
Je pense comme vous que les deux sont acceptables, étant entendu que dans le cas que j’ai exposé, la présence de sujets auxquels se rapportent les attributs, font pencher la balance, dans mon esprit, vers la présence d’adjectifs attributs.
L’Académie française semble préférer également cette solution, telle qu’en atteste sa position exprimée dans Questions de langue.
Encore merci pour vos éclaircissements.
Bien cordialement/