mil/mille
Bonjour, ce matin j’ai reçu l’acte de naissance de mon fils et j’ai noté que la date de naissance de mon fils : deux mille trois et la mienne (je suis né en 1967) donc c’était noté mil neuf cent soixante-sept. Peut-on toujours appliquer cette règle, c’est-à-dire jusqu’à l’année 2000 (deux mille), jusqu’à 1999 (mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf) ?
Ou peut-on de nos jours mettre « mille » partout ?
Depuis l’an 2000, il n’est plus possible d’écrire « mil » dans les dates. Cela n’était autorisé (pour ne pas dire conseillé) que pour celles de l’ère chrétienne comprises entre 1001 et 1999. Donc, le « mil » sur votre date est une survivance. Mil servait ainsi à désigner un seul millier et mille, plusieurs milliers en latin.
Selon la BDL, Aujourd’hui, l’emploi de mil est perçu comme vieilli, même s’il n’est pas fautif. Il est donc préférable d’employer la graphie mille, correcte dans tous les contextes, pour exprimer les années 1001 à 1999.
De 1 à 1999 on peut écrire mil.
En deça de l’an 1000 et au-delà de 1999 on écrit mille.
Découverte de l’Amérique : mil quatre cent quatre-vingt douze.
L’ an trois mille avant jésus – Christ.
Entre 1 et 1999, on peut écrire mil ou mille : l’an mil ou l’an mille.
Bonjour Manuel.
1° « mil neuf cent soixante-sept » (votre date de naissance telle qu’elle est écrite par le service de l’état-civil) est conforme à la position de l’Académie française, qui écrit :
: « L’Académie n’admet (et ne privilégie) la variante mil de mille, dans les dates, que lorsque le numéral au singulier est suivi d’un ou plusieurs autres nombres. »
Elle ajoute que, dans les textes juridiques ou administratifs, on utilise mil (<2 000 )
La date de naissance de votre fils (> 2 000) est correctement écrite.
2° « De 1 à 1999 on peut écrire mil.
En deçà de l’an 1000 et au-delà de 1999 on écrit mille. »
Contradiction pour les dates < 1 000 ?
3° Il existe encore un certain flottement pour l’indication des années (dates) quand le numéral n’est pas multiplié (cad < 2000), du fait de la position de l’Acad. fr (cf. 1°) et de quelques grammaires (Le PBULF ; Le Grevisse de l’étudiant. CAPES et AGREGATION LETTRES , qui écrit « En mil neuf cent quarante ».)
4°Il y a deux problèmes supplémentaires : trait d’union ; mille cent ou onze cent , douze cent ou mille deux cent ? etc. Je ne les traiterai pas expressément dans cette réponse.
Textes de l’Académie française et d’autres :
« An deux mil » ou « an deux mille » ? (sommaire) »
« L’Académie n’admet (et ne privilégie) la variante mil de mille, dans les dates, que lorsque le numéral au singulier est suivi d’un ou plusieurs autres nombres. »
« Selon cette règle, on devrait écrire l’an mille, mais la graphie l’an mil est assez fréquente. Elle peut se justifier par l’étymologie : pour un seul millier, le latin employait mille, d’où est issue en ancien français la forme mil ; pour plusieurs milliers, le latin utilisait milia, d’où vient notre mille, autrefois prononcé comme dans famille. En outre, dès les débuts de notre langue, les deux formes mil et mille ont été employées concurremment, au singulier comme au pluriel. La règle actuelle, fixée par Oudin, est donc arbitraire. Mais elle s’est imposée au XVIIIe siècle. »
« En résumé, nous conseillons d’écrire non seulement l’an deux mille, mais aussi l’an deux mille dix, etc. »
Le GR actuel fait état de la préférence de la Compagnie pour les millésimes des dates <2000 :
© 2021 Dictionnaires Le Robert – Le Grand Robert de la langue française
L’éminent grammairien J. Hanse fait état de mil neuf cent et surtout de mille neuf cent quarante.
La BDL :
Exemples :
– Ce livre a été écrit en mil huit cent quarante-cinq. (usage d’autrefois) [N’exagérons pas !]
– Cette loi a été adoptée le cinq décembre mil neuf cent quatre-vingt-dix-neuf. (usage d’autrefois)
– Les Égyptiens auraient inventé le monothéisme vers l’an mille cinq cent avant Jésus-Christ.
– Ce collectionneur possède une toile célèbre qui date de l’an mille.
– J’ai terminé mes études en droit le huit mai deux mille un. »
Manuel, au moins, vous connaissez sans doute désormais la raison de la discordance entre les deux DN.