Met-on une virgule devant l’épithète détaché ?
Met-on une virgule devant l’adjectif ou le participe passé placé en fin de phrase:
C’est insensé! cria-t-il scandalisé ou cria-t-il, scandalisé.
Je ne le crois pas, dit-elle incrédule ou dit-elle, incrédule.
Même chose avec le participe présent:
J’arive! dit-elle se tournant vers lui ou dit-elle, se tournant vers lui.
Bonsoir,
La virgule permet seulement d’accentuer l’idée exprimée par l’adjectif ou le participe présent.
Elle a un rôle stylistique et n’est donc pas obligatoire.
Une virgule emphatique, que la petite pause à l’oral définit.
Je mettrais une virgule devant l’élément détaché parce qu‘il peut changer de place.
On le voit mieux en remplaçant le pronom par un nom :
C’est insensé! cria Paul, scandalisé. / C’est insensé ! cria, scandalisé, Paul
J’arrive! dit Marie, se tournant vers lui . / J’arrive ! dit, se tournant vers lui, Marie (qui…).
Et bien sûr si le verbe introducteur est placé avant les paroles rapportées :
Scandalisé, Paul cria : c’est insensé !
Paul cria, scandalisé : c’est insensé !
Paul, scandalisé, cria : c’est insensé !
Se tournant vers lui, Marie dit : j’arrive !
Marie dit, se tournant vers lui : j’arrive !
Marie, se tournant vers lui, dit : j’arrive !
Merci pour vos réponses. La première réponse explique pourquoi je trouve la virgule parfois utilisée et parfois omise chez des auteurs différents. Il semblerait d’après vos réponses que les avis sont partagés. Je me demande si l’emploi du substantif au lieu du pronom change les choses:
Arrête! cria-t-il énervé.
Arrête! cria le maître, énervé.
Petter a écrit : Je me demande si l’emploi du substantif au lieu du pronom change les choses:
Arrête! cria-t-il énervé.
Arrête! cria le maître, énervé.
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Justement je ne le pense pas et quelle raison y aurait-il pour qu’il y ait différence ? Précisément, la substitution du pronom par un nom met bien en évidence le besoin de virgule.
– Le maître énervé : l’adjectif est repéré comme épithète. Et l’épithète exprime une qualité permanente, intrinsèque de l’être ou de la chose désignés, ce qui est étrange ici.
– le maître, énervé : il n’est énervé qu’à cette occasion
On peut avoir une différence de sens notable selon qu’on emploie ou non la virgule :
Approchez, dit l’homme blessé.
Approchez, dit l’homme, blessé.
Il se trouve que la confusion entre épithète et apposition n’est pas possible avec un pronom personnel qui n’a jamais d’épithète, c’est pour cela que l’absence de virgule est moins sensible.