Méli-mélo… à toutes les sauces
Bonjour,
je souhaite employer le terme « méli-mélo » au pluriel.
Personnellement, je le laisserais au singulier comme suit : des méli-mélo.
… mais, pour être sûre de moi, j’ai fait quelques recherches et… c’est un peu le basar.
Je trouve toutes les formes accordées (ou pas), et qui plus est, avec trait d’union (ou pas).
Pourriez-vous me dire ce qu’il en est s’il vous plaît?
Si je veux écrire « des méli-mélo »… est-ce incorrect?
Si oui (ou si non) pouvez-vous m’expliquer pourquoi ?
Merci pour votre retour qui m’éclairera.
Cocojade
méli-mélo : il serait logique de ne pas mettre la marque du pluriel ( Les auteurs, même célèbres, peuvent faire erreur…)
Selon le CNRTL : étymologie :
melli-mello est attesté dans un texte de fin xve siècle-début xvies iècle. comme onomatopée exprimant un bruit de bavardage
Or, je lis dans la BDL :
L’onomatopée employée comme interjection est invariable. Utilisée comme nom, elle est généralement variable lorsqu’elle est constituée d’un seul élément (des atchoums) ou lorsqu’elle est formée de la répétition d’un même élément et qu’elle ne comporte pas de trait d’union (des ronrons). En revanche, elle est généralement invariable lorsqu’elle est formée d’éléments – semblables ou non – séparés par un trait d’union (des miam-miam). »
Certes, mais une attestation isolée du XVe siècle et sans descendance doit être prise avec des pincettes.
Rien n’indique que lorsque l’expression se répand au XIXe siècle elle ait un rapport avec elle. Elle n’a d’ailleurs pas de caractère sonore, s’emploie essentiellement comme substantif (et non comme onomatopée) et semble plutôt dérivée de pêle-mêle.
La soudure peut donc se comprendre comme solution finale à cette épopée…
NB Comme correcteur, pour les vraies onomatopées, je conserve le trait d’union éventuel mais affecte l’italique à tous les cris et bruits d’animaux et de personnages, qu’ils soient lexicalisés ou non.
Vous avez raison aussi. La conclusion s’impose pour moi (et moi seule) : on fait comme on veut. Après tout, ce n’est pas très important.
Bonjour Tara,
Je vous remercie pour votre retour qui me fait me sentir un peu moins seule avec mon attrait pour l’invariabilité.
De fait, bien que la marque du pluriel semble s’imposer, je ne la ressens pas, et, à tort ou à raison, je ne la privilégierai pas.
Je n’écrirais pas non plus « des miams-miams » et encore moins « des pêles-mêles ».
Bonne fin de journée Tara 🙂
Bonjour Chambaron,
Je me pose une question.
Si « méli-mélo » est à rapprocher du substantif « pêle-mêle »… ce dernier est invariable.
Cela pourrait en ce cas appuyer l’option (également correcte) de l’invariabilité de « méli-mélo »…?
@Cocojade : il s’agit d’une simple influence de mélange du mot pêle-mêle et cela n’a rien à voir avec la question de l’accord. Faute d’identification de la nature des éléments composant méli-mélo, on fait l’accord régulier avec un s. Inutile de chercher plus loin.
Méli-mélo (selon la forme courante) est un mot composé plaisant dans lequel les règles d’accord habituelles n’ont pas beaucoup de sens.
La forme d’usage du pluriel semble alors être mélis-mélos mais vous pouvez opter pour la forme soudée désormais préconisée par l’Académie (des mélimélos).
Intéressant, selon le cnrtl :
. Mélange confus de choses ou de faits hétéroclites. De ce coudoiement, de ce frôlement, de ce méli-mélo, de toutes ces rivalités, ces hostilités, ces haines rassemblées là et obligées de vivre un moment ensemble (Goncourt, Journal, 1860, p.821).
Rem. ,,Très fam.« pour Ac. 1878 et 1935; ,,pop.« pour Littré.
♦ Méli-mélo de… et de… Un méli-mélo de flacons et de statuettes pieuses (Huysmans, Oblat, t.1, 1903, p.92):
. … depuis, ç’a été chaque fois des démences de couleurs, des folies absurdes de conceptions, des mélis-mélos d’antiquité et de moderne réunis sur une même toile. Huysmans, Art mod., 1883, p.30.
Voir le pluriel à la fin de l’extrait de Huysmans : des mélis-mélos.