Mélange passé composé // passé simple
Bonjour,
Je cherche un petit peu sur internet sans trouver réellement de réponses :
Faut-il vraiment éviter les changements passé composé // passé simple.
Dans mon texte, je n’arrête pas d’être confrontée à des passages où le passé composé fait plus naturel avec la narrateur à la 1ère personne du singulier etc, puis des passages où au contraire je mettrais plutôt du passé simple.
Du coup je n’arrête pas de tout passer au passé composé, puis changer d’avis et tout mettre au passé simple.
Valser de l’un à l’autre est-il possible et justifiable ? Ou est-ce mal vu et à éviter ?
Je vous mets un extrait :
[blabla comme quoi elle voit quelqu’un qui la regarde]
J’ai trouvé ça bizarre, cette attention, sans qu’il ne se détourne alors même qu’il voyait bien que je le regardais.
Je m’arrachai de ma contemplation et vis à ses côtés un jeune homme de vingt ans peut-être.
Je ne les ai pas regardés plus longtemps et ai reporté mon attention sur le cercueil. Je ne voulais pas voir la femme qui était très certainement aux côtés de sa famille. [blabla de supposition sur cette femme]
Je la repoussai de mon esprit, […].
Pour la première fois en vingt ans, j’ai laissé mes émotions m’engloutir et j’ai sangloté bruyamment.
Je ne change bien sûr jamais au sein d’une même phrase, ni même au sein d’un même paragraphe.
J’ai bien peur que cela reste tricky…
Qu’en pensez-vous, et si les changements sont possibles : quelles sont les règles pour ne pas s’y perdre ?
Non, il faut choisir pour votre récit entre le passé simple et le passé composé.
Le passé simple coupe le récit de la situation de celui qui raconte. Le passé composé au contraire, garde un lien avec le présent du narrateur.
Il me semble que le passé simple conviendrait mieux à votre narration : plus de légèreté et d’immersion dans le récit.
Il me semble que vous devriez vous en tenir au passé composé. Je me suis permis de vous suggérer une correction partielle de votre paragraphe, afin de vous encourager à écrire plus simplement, mais aussi à être plus précise dans le choix de vos termes et tournures de phrases.
J’ai trouvé ça bizarre, cette (attention) insistance, (sans qu’il ne se détourne ) il ne détournait pas le regard, alors (même )qu’il voyait bien que je le regardais.
Je (m’arrachai de) me suis arrachée à (ma contemplation) mes pensées/ ma réflexion et (vis) j’ai remarqué à ses côtés un jeune homme (de vingt ans peut-être) d’une vingtaine d’années.
Il va de soi, Cathy, qu’on peut choisir l’un ou l’autre temps.
A Emmani de voir si le temps qui convient à son récit est le passé simple, plus dynamique, plus littéraire aussi, et qui est le temps des contes et de beaucoup de romans, le temps du récit par excellence (et c’est pour cela que je le lui conseillais, mais peut-être à tort).
Ou le passé composé, utilisé à l’oral et qui à l’écrit, rend le récit plus proche d’une histoire racontée à l’oral, mais qui est également plus statique : les actions au passé composé sont en relation avec le présent où ses conséquences sont encore sensibles.
Vous n’avez tort en rien Tara, et je suis bien souvent du même avis que vous .
Personne n’a raison ou tort, en littérature, tout et son contraire sont permis. Nous donnons seulement nos suggestions à Emmani.
En ce qui me concerne, je ne force personne à suivre mon avis ou mes suggestions.
Il me semble que Emmani se complique la vie avec des tournures qu’elle ne maîtrise pas forcément, et je l’encourage seulement à employer des tournures plus simples, afin d’éviter les erreurs de langage.
Et il me semble donc que l’emploi du passé composé est plus adapté à sa maîtrise de la langue.
D’accord, merci pour vos indications, c’est bien ce qui me semblait.
Je vais essayer les deux voir ce qui rend le mieux entre l’un ou l’autre !
Merci.
Bonjour,
J’ai moi-même pris cette règle pour indépassable jusqu’au moment où je suis tombé sur la traduction de Philippe Jaworski de Gatsby le magnifique. Cette traduction mêle sans arrêt, dans la plus parfaite limpidité, l’emploi du passé simple avec celui du passé composé.
Comment expliquez vous qu’un si grand traducteur puisse ne pas respecter cette règle dans la traduction d’un si grand roman ?
Baptiste