masculin ou féminin ?
Même interrogation pour : météorite (masculin ou féminin pour le Robert et l’Académie, féminin pour la Larousse), oasis (féminin pour le Larousse et l’Académie, masculin ou féminin pour le Robert) et Thermos (féminin selon le Larousse, masculin ou féminin selon le Robert) : À qui se fier ? Que faire en pratique ?
Merci.
Bonjour,
Météorite et oasis sont naturellement du genre féminin.
Thermos sans majuscule, est un nom commun employé avec les deux genres.
Élisabeth, talonnée par la crainte de les laisser longtemps seuls, revint avec la boule et la thermos (COCTEAU, Enfants, 1929, p. 182).
Il disparaît à l’arrière de l’avion et revient avec le thermos. Je bois (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 210).
Alix avait heureusement un thermos de thé chaud qui me permit de me ressaisir quelque peu (DU BOS, Journal, 1924, p. 50).
L’instabilité du genre des substantifs est effectivement chose courante en français. Cela gêne énormément les rédacteurs de dictées, à moins que cela ne les arrange eu égard à leur obédience pour tel ou tel dictionnaire…
Nos autorités linguistiques vouant un culte à « l’usage » avant de trancher, si vous voulez vous fixer une ligne constante et fondée, je vous proposerais volontiers d’étudier les fréquences et d’adopter le genre dominant, sauf si vous avez une excellente raison de faire autrement.
Pour reprendre votre autre exemple, « alvéole », vous pouvez partir du Ngram, outil certes imparfait, mais révélateur certain de la tendance. Il ne s’agit pas là du langage de la rue, mais de la compilation de citations d’écrits supposés corrigés et raisonnés.
C’est par ce mécanisme de mimétisme que l’on peut tendre vers une homogénéisation voire une décision définitive. Après tout, le genre des objets inanimés est généralement arbitraire et cette méthode a le mérite d’être explicable et fondée.
Merci beaucoup Chambaron, pour ce site que je ne connaissais pas et qui est en effet riche de renseignements sur l’usage des mots.
La question qui reste entière, est de savoir quel choix faire quand les dictionnaires donnent des avis différents, pour ne pas commettre de faute (par exemple pour un correcteur, ou une dictée) ou si les deux genres seront tolérés eu égard aux différends rencontrés.
Comme l’indique Czardas dans ses exemples tirés de la littérature, les deux genres peuvent être employés indifféremment, mais en pratique peut-on prendre le dictionnaire de l’Académie comme référence ?
Comme correcteur — c’est mon travail —, je respecte le choix de l’auteur de l’écrit. Je contrôle juste que son option est constante tout au long de l’article ou de l’ouvrage.
Des dictées, je n’en fais plus : c’est une source permanente de conflits, en particulier sur ce thème, et il est d’autres exercices plus créatifs pour travailler la maîtrise de la langue. Si vous en faites, vérifiez quel dictionnaire sert de référence. Les meilleurs rédacteurs connaissent ces subtilités et évitent ce genre de piège ou reconnaissent les deux genres.
Si vous écrivez, choisissez la solution correspondant à votre culture propre et dont vous êtes sûr…
Merci pour cette réponse pleine de bon sens.
Cela démontre que l’on doit s’adapter aux situations, la réponse n’étant pas figée.
Bonne soirée.