Malgré que ?
Bonjour,
Voilà j’ai une question à vous poser. J’ai entendu plusieurs fois une personne de mon entourage dire « malgré que j’en aie » ou « malgré que vous en ayez ». Je suis très surprise parce qu’on m’a toujours appris que dire « malgré que » est une faute et qu’il faut dire « bien que » ou « quoique ». Mais comme cette personne est connue pour parler très bien le français, je ne sais pas quoi penser. Et je ne veux pas le véxer en lui disant qu’il fait des fautes, alors je voulais vérifier. Merci !
Oui Virginia, votre entourage parle sans doute un langage châtié, car la tournure est parfaitement correcte.
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Sans doute la meilleure grammaire pour le français de France.
– Malgré que. Cet emploi est à distinguer de malgré qu’il en ait « malgré lui » (cf. § 1149, f) .
– Malgré que a été formé sur la préposition malgré , d’après le modèle de nombreuses locutions conjonctives correspondant à des prépositions (avant que, après que, dès que, sans que , etc.). Malgré que a peut-être appartenu d’abord à l’usage populaire. La locution n’a plus ce caractère, comme le montrent les ex. suivants (où l’on remarquera les subjonctifs imparfaits ou plus-que-parfaits), qui font fi de la résistance des puristes :
Malgré que je fusse mal satisfait de mon arrestation, il y mit de la courtoisie (Cinq-Mars, xxv ). , —Malgré qu’ il n’entrât guère en ma chambre […] , j’entendais souvent, la nuit, un bruit furtif qui venait jusqu’à ma porte (C., Confessions d’une femme). , — Malgré qu’ on fût au déclin de la saison (Tart. sur les Alpes, p. 356). , — Malgré qu’ une partie de moi-même […] résistât (Homme libre, p. 223). , — Malgré que je ne le puisse imaginer (Crime de S. Bonnard, p. 98). , — Pour qui je ressentais une sympathie des plus vives, malgré qu’ il eût vingt ans de plus que moi (Si le grain ne meurt, I, 3). , — Jamais Noé ne put si bien voir le monde que de l’arche, malgré qu’ elle fût close et qu’il fît nuit sur la terre (Les plaisirs et les jours, p. 13). , — Malgré qu’ il ait obtenu tous les prix de sa classe (Robe prétexte, xv ). , — Elle vit Jacques d’un mauvais œil, malgré que de son côté elle trompât Lazare avec un peintre (Grand écart, iii ). , — Malgré que le soir tombe (Vie unanime, p. 241). , — La camionnette […] , malgré qu’ on eût chaîné les pneus […] , ne se risque plus guère à franchir les rampes glacées (Balcon en forêt, p. 85). ,
C’est tout à fait correct.
Dans l’expression littéraire malgré que j’en aie (etc.) « malgré moi (etc.) », qui varie en personne et en temps, l’élément détaché contientle nomgré , mais les usagers n’analysent plus cette locution.
Ces faiseurs de Mémoires […] qui, malgré qu’ils en aient , sont tout occupés de vertu (Confess. sans pénit., p. 12). , — La mesure à trois temps a quelque chose d’ensorcelant qui emporte, malgré qu’on en ait (Bouteille à la mer, p. 164). , — Malgré qu’en ait la fameuse citation de Buffon , le style n’est pas seulement l’homme (Sociologie de la littér., p. 105). , — Malgré qu’on en ait , on n’échappera pas à la nécessité de définir normativement un projet de société (dans Esprit, nov. 1974, p. 624). , — Mathias, malgré qu’il en eût , appuya sur la droite (Voyeur, p. 52). , — Les trois eunuques […] que je ne pouvais guère, malgré que j’en eus [sic ] , conserver à mon service intime (Gaspard, Melchior et Balthazar, p. 138). , — Malgré qu’elle en eût Rébecca dut prendre patience (Motocyclette, F˚, p. 52). ,
Merci beaucoup pour toutes vos réponses, c’est très gentil de votre part !!
Bisous !
De rien. Bisous.
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