Majuscules à un titre d’oeuvre
Bonjour,
« – Si le titre commence par un article défini (le, la, les, l’), on met la majuscule à cet article et au premier substantif du titre ainsi qu’à l’adjectif qui le précède le cas échéant : Les Jeunes Filles ou La Divine Comédie. »
Pourquoi faut-il écrire : « L’Homme qui rit » , mais : « L’amour est dans le pré » ou encore : « Le train sifflera trois fois » , « Le Vilain Petit Canard » ?
Merci de vos réponses.
Pour mémoire, la règle de la majuscule au premier terme après un article défini est adossée à une problématique de classement alphabétique des œuvres. Il y en aurait en effet une montagne à la lettre L et il a été jugé plus sage de les ventiler sur les vingt-cinq autres lettres. De plus l’article défini se fléchit en fonction de la phrase et se trouve donc souvent « éclipsé » de la mention du titre : le Rouge et le Noir devient « Je vous parle du Rouge et le Noir. C’est l’italique qui caractérise le nom, même s’il est adapté…
La règle énoncée est correcte et les bonnes graphies sont donc :
—L’Amour est dans le pré ;
—Le train sifflera trois fois ;
—Le Vilain Petit Canard .
Il est à noter, dans le dernier cas, que tous les mots précédant le premier substantif commencent par une majuscule, adjectifs ou adverbes : les Trois Mousquetaires ou les Très Riches Heures du duc de Berry.
Votre souci de maîtriser cette question — qui comprend nombre d’autres volets — est louable, mais force est de reconnaître que ce n’est plus le souci de grand monde. Établie historiquement pour le secteur du livre, la règle est quotidiennement malmenée pour les titres de films, d’émissions de télévision ou de spectacles divers. C’est dommage à mon sens, mais la cacophonie est la douce musique de notre époque…
P.-S. Vous aurez noté que la majuscule à l’article défini n’est pas requise. Sa haute fréquence est due à sa présence en tête de phrase, non comme partie intégrante du titre. On écrit donc bien : « En ce moment, je relis le Rouge et le Noir. «
Je sais… c’est subtil.
Je vous remercie beaucoup. Justement, je ne comprends pas pourquoi, dans les tests du Projet Voltaire, ma réponse : « L’Amour est dans le pré » a été déclaré fausse.
Belle soirée à vous;
Personnellement, j’ai appris que, si l’œuvre était une phrase complète, l’on mettait la majuscule seulement au premier mot, quel que soit l’article.
L’amour est dans le pré .
Le train sifflera trois fois.
Que, en cas de groupe nominal, l’article défini et le nom commun prenaient la majuscule.
L’Homme qui rit
Que, si un adjectif (ou plusieurs) précédait(aient) le nom, il(s) prenait(aient) aussi la majuscule.
Le Vilain Petit Canard .
Ce qui illustre bien la cacophonie dont parle Chambaron et correspond à ceci :
http://sites.univ-lyon2.fr/lettres/zdoc-varia/MajusculesInBiblio.pdf
Voir aussi l’article de l’Académie à ce sujet :
http://www.academie-francaise.fr/questions-de-langue#47_strong-em-majuscules-em-strong
J’ai constaté que l’emploi de la majuscule à l’article défini fait en général partie de « la marche maison », fixée par chaque éditeur.
Mea culpa.
Dans le cas des titres sous forme de phrases complètes, on ne peut effectivement pas modifier ou éviter l’article et l’on se trouve dans une situation différente de la règle.
Dans Le train sifflera trois fois, la majuscule se déporte donc spécifiquement sur l’article et non sur le premier substantif. On n’écrira pas : « Je connais par cœur des extraits du Cave se rebiffe », mais « Je connais par cœur des extraits de Le cave se rebiffe ».
C’est indéniable…
Nous sommes d’accord alors ? Magnifique !
Splendide : La guerre de Troie n’aura pas lieu .
Merci infiniment, je vous souhaite une belle soirée.
Que c’est beau ces échanges !
N’est-ce pas ? On était jeunes alors…