Le bon usage admet les deux possibilités :
« Dans les titres de livres , de revues, de journaux, de films, etc., qui sont normalement imprimés en italique , on met d’habitude une majuscule au premier mot, de quelque nature qu’il soit.
Le plus retentissant de ses manifestes, De l’Allemagne (Thibaudet, Hist. de la litt. fr. de 1789 à nos jours, p. 48). — Je me consacrai […] à Tous les hommes sont mortels (Beauvoir, Force des choses, p. 24). — Un pastiche scandaleux des « romans noirs » américains, J’irai cracher sur vos tombes (Robert, Dict. universel des noms propres, art. Vian ).
Beaucoup d’auteurs (ou imprimeurs) mettent en outre la majuscule au premier nom, ainsi qu’à l’adjectif qui le précède immédiatement :
L’autre [livre] s’appelait L’Intuition de l’instant (Guitton, Écrire comme on se souvient, p. 177). — Au Cœur des ténèbres, c’est le titre d’un livre de Conrad (Green, Journal, 1er juillet 1969). — Toute La Petite Infante de Castille (H. Clouard, Hist. de la litt. fr. du symbolisme à nos jours, 1962, t. II, p. 273).
D’autres mettent des majuscules à tous les mots jugés importants :
Dans Un Singe en Hiver (Nadeau, Roman fr. depuis la guerre, p. 146). — Les nombreux recueils actuels comme : Scènes et Doctrines du Nationalisme, Les diverses Familles spirituelles de la France (Domenach, Barrès par lui-même, p. 36). — […] déclare Montherlant dans Aux Fontaines du Désir (Beauvoir, Deux. sexe, t. I, p. 322).
D’autres encore ne mettent pas la majuscule à l’article défini qui commence le titre :
Les pages qu’il a consacrées à Miro dans le Surréalisme et la Peinture (Queneau, Bâtons, chiffres et lettres, Id., p. 309). — C’est un surprenant récit que la Gaffe (Cl. Mauriac, Alittérature contemporaine, p. 255). — Son livre sur le Style dans le roman français (G. Genette, Figures III, p. 41).
Pour éviter l’arbitraire (pourquoi l’article défini est-il traité autrement que l’article indéfini ?) et les discordances, l’usage le plus simple et le plus clair est de mettre la majuscule au premier mot seulement, quel qu’il soit :
La grande pitié des égl. de France (Brunot, Pensée, p. 634). — Depuis le début de 1939, Le français moderne a publié […] (Dauzat, dans le Fr. mod., avril 1940, p. 97). — J’ai donné un croche-pied à Ferdinand, qui ne voulait pas me rendre Le capitaine de quinze ans (H. Bazin, Vipère au poing, vii ). — La formule [= le roman rustique] est reprise dans tout l’Occident : La petite Fadette de George Sand […] (M.-Fr. Guyard, Littér. comparée, p. 47). — (1) Les nouvelles littéraires, 31 janvier 1957 (R. Escarpit, Sociologie de la littér., p. 81, note)