lui faire / le faire
Le la les remplacent un nom COMPLEMENT OBJET DIRECT
Exemple : je mange une pomme (une pomme =COD )
donc : je la mange
Lui remplace un nom COMPLEMENT INDIRECT (introduit par une préposition)
Exemple : je parle à Pierre (à pierre=COI – préposition à)
donc: je lui parle.
J’ai fait appliquer la loi à/par Jessica (à Jessica = C.O.I. (C.O.S. )==> Je lui ai fait appliquer la loi.
Et ainsi de suite.
On fait appliquer la loi à quelqu’un (COI) ou par quelqu’un (si la personne agit). ==>et ce n’est pas pareil, si c’est un complément d’agent, ce n’est pas un COI.
En revanche vous pouvez voir appliquer une règle à quelqu’un, ou à un cas. ==>là c’est un COI, mais il me semble que vous amalgamez les deux.
Je ne confonds pas ces deux notions : lors de la relecture, j’ai ajouté par à à mais j’ai oublié de modifier en conséquence la suite de la phrase.
Si c’est la personne qui agit, c’est « le » ou « l' »
Par exemple, je fais travailler mon fils (c’est lui qui travaille)==>je le fais travailler, je l’ai fait travailler (ses gammes ou ses tables de multiplication).
donc pour appliquer la loi et changer d’avis c’est pareil et la personne concernée n’est pas COI
Je l’ai fait appliquer la loi ou je l’ai fait changer d’avis (celle elle ou lui qui agit).
en revanche :
Si la personne est le COI : j’ai fait servir un thé à ma mère.
Je lui ai fait servir un thé.
Merci,
Pour le premier exemple, si vous parlez de la fonction cod ou coi du pronom par rapport au verbe « appliquer », moi j’y trouve plutôt un rôle de sujet (votre « par » suggère d’ailleurs un complément d’agent plutôt qu’un coi).
Pour le deuxième exemple, merci si quelqu’un a une réponse à me proposer.
Je l’ai fait appliquer la loi = la personne représentée par le pronom applique la loi
Je lui ai fait appliquer la loi = la personne représentée par le pronom fait l’objet de l’application de la loi (expression un peu familière).
J’ai mis ma réponse à Prince avant de voir la réponse de joelle. Je vais essayer de mélanger les quatre morceaux de réponses pour en faire une.
Parallèlement, je suis allé sur d’autres sites, qui disent que globalement, pour la seule raison que « appliquer » a un cod (la loi), le pronom doit être « lui ».
Je le fais boire. / Je lui fais boire du thé.
Pronom accusatif ou pronom datif selon le cas, mais même fonction d’agent.
Je le fais obéir à la loi. / Je lui fais respecter la loi.
Je le fais travailler. / Je lui fais travailler ses gammes.
Je comprends bien ce principe, du moins je l’admets. Mais je vois aussi d’autres constructions (avec « le » et non « lui ») malgré un cod à l’infinitif (et joelle fait ici également cette entorse à ce que disent les sites de grammaire que j’ai lus).
Je vais aller demander ailleurs, je reviendrai vous dire.
Voici l’extrait du Bon Usage qui répond à ma question.
903 « L’agent de la proposition infinitive objet direct. »
a) « Lorsque l’infinitif se présente sans objet direct, son agent se met normalement à l’accusatif. »
Exceptions : « Parfois, après faire, laisser et voir, l’infinitif sans objet direct a son agent au datif. » Suivent des exemples (pour lui faire renoncer à son projet… cela lui laissait espérer dans la clémence de… comme on leur voit faire…).
b) « L’infinitif a un objet direct. »
1° « Après faire, en général l’agent se met au datif. »
Exceptions : « Quand l’agent est exprimé par un pronom personnel, celui-ci se met parfois à l’accusatif. » Suivent des exemples (des douceurs qui la faisaient bénir Dieu… ces nouvelles les firent précipiter leur départ… impossible de le faire aborder ce sujet…).
2° « Après un autre verbe que faire, l’agent se met à l’accusatif ou au datif… »
Suivent des exemples des deux formes (je l’entends remuer la casserole… je lui ai entendu dire que…)
Le cas qui m’intéressait est donc le 903 b) 1°. Si l’infinitif a un cod, l’agent se met en général au datif, mais les exemples montrent que l’accusatif est également possible.
Pour ma deuxième question, je pense que l’application de la règle me donnerait le choix entre :
— Je lui ai fait changer son avis. (l’infinitif a un cod, donc pronom au datif)
— Je l’ai fait changer d’avis. (l’infinitif n’a pas de cod, donc pronom à l’accusatif)
Mais Pierre Benoit n’applique pas cette règle :
— Si vous croyez que c’est commode de lui faire changer d’idée.
Pour la question des nuances, que je posais à la première ligne, je vais ouvrir une nouvelle question.
Qui est Pierre Benoît ?
Merci pour ces précisions intéressantes mais diablement complexes… Ma réponse était instinctive, heureuse d’apprendre qu’elle n’est pas fausse. Pour les nuances, je me suis déjà exprimé pour le cas « faire appliquer la loi ».
Exprimée
Bonjour,
Dans Le bon usage de Grevisse (douzième édition) voici ce que je lis § 873
Construction de l’agent de la proposition infinitive objet direct.
Dans l’exposé qui va suivre, on emploiera pour plus de commodité, les mots datif et accusatif.
• Le sujet, ou plutôt l’agent, de la proposition infinitive est au datif quand il prend la forme d’un complément d’objet indirect :
► Je fais bâtir ma maison à cet architecte ; je LUI fais bâtir ma maison.
•Il est à l’accusatif quand il prend la forme d’un complément d’objet direct.
► Je vois venir mon père ; Je LE vois venir.
Dans les phrases que vous proposez on peut dire :
I ─Je fais appliquer la loi à Pierre ; je LUI fais appliquer la loi ; je LUI ai fait appliquer la loi. (c’est Pierre qui applique la loi)
II ─Je fais changer d’avis Pierre ; Je Le fais changer d’avis ; je L’ai fait changer d’avis.
Pierre Benoit a écrit : « — Si vous croyez que c’est commode de lui faire changer d’idée. ». Laissons à cet académicien le choix qu’il a fait.
Merci Czardas, nos numéros de paragraphes du Bon Usage ne sont pas les mêmes, mais le texte est le même. Je peux donc vous dire que vous n’avez pas lu au bon endroit. Les premières lignes que vous citez ne sont que le « NB » introductif pour expliquer ce qu’on entend par datif (forme d’un coi) et accusatif (forme d’un cod). Il faut poursuivre la lecture sur quelques lignes pour trouver des préconisations sur le choix du datif ou de l’accusatif.
Pour l’exemple avec « faire respecter la loi » :
b) quand l’infinitif a un cod
b1) avec le verbe « faire » : c’est dans ce paragraphe qu’on apprend que le pronom est « en général » au datif, et « parfois » à l’accusatif, exemples à l’appui. Ma question portait sur la nuance entre datif et accusatif, puisque les deux s’utilisent.
Pour l’exemple avec « faire changer d’avis », c’est l’inverse :
a) quand l’infinitif n’a pas de cod : on apprend ici qu’on utilise « normalement » l’accusatif, et « parfois » le datif, exemples à l’appui. Ma question portait sur la nuance entre datif et accusatif, puisque les deux s’utilisent.
Dans une grammaire, il faut lire le chapitre dans son ensemble, ne pas se contenter de faire une règle du NB introductif.