lettre italique
Bonjour,
Pourquoi un auteur écrit-il quelques mots en italique dans son roman ?
Ex. : Les Diaboliques de Barbey d’Aurevilly
« Il y a une effroyable mais enivrante félicité dans l’idée qu’on ment et qu’on trompe dans la pensée qu’on se sait seul soi-même, et qu’on joue à la société une comédie dont elle est la dupe, et dont on se rembourse les frais de mise en scène par toutes les voluptés du mépris. »
Merci
Les règles typographiques de l’emploi de l’italique sont connues et peuvent justifier cet effet. J’y vois un effet d’insistance et de mise en valeur qui s’apparente à la liberté de l’auteur. Les mots sont déjà redondants par le sens.
Bonjour,
L’italique est le nom de la graphie inclinée vers la droite. L’italique s’oppose à la police romaine.
L’écriture italique a été inventée en 1499 par l’artiste Francesco Francia, dit Griffo, en réponse à la demande d’Alde Manuce, imprimeur vénitien qui voulait réduire la taille des livres, afin d’en faciliter l’accès aux étudiants. Ces caractères penchés furent à l’origine appelés « lettres vénitiennes », et ensuite nommés « italiques », car ils venaient effectivement d’Italie.
Contrairement au gras ou au souligné, il remplit son rôle tout en subtilité, sans ruiner le gris typographique d’une page. Dans un texte en italique (une préface, par exemple), c’est le romain qui remplit ses fonctions.
Vous trouverez sûrement une réponse à votre question en parcourant cet article:
http://www.btb.termiumplus.gc.ca/redac-chap?lang=fra&lettr=chapsect5&info0=5
La première fonction de l’italique est de faire ressortir des mots, d’attirer l’attention sur eux, de les distinguer du reste du texte.
Attention, l’abus de l’italique ne peut qu’en affaiblir l’efficacité.
La typographie est une prérogative de l’éditeur, l’auteur ne jouant souvent aucun rôle (comme pour la mise en pages).
La première question est donc : d’où provient votre exemple ? Il circule beaucoup d’anomalies sur Internet et il vaut mieux se référer à une édition papier ou un site digne de confiance.
La typographie française — de France — résulte d’une longue pratique, et les rôles respectifs de l’italique et des guillemets se sont clarifiés. De nos jours, la mission de mettre en relief un mot ou une expression est plutôt dévolue aux guillemets : néologismes, acceptions atypiques, ironie, etc.
L’italique a une série de fonctions spécifiques autres qu’il est souhaitable de ne pas dévoyer. L’emploi comme marque d’insistance peut se tolérer, mais reste très marginal et risque de ne pas être perçu par le lecteur. Dans votre exemple, il est donc peu compréhensible, surtout réparti entre le pronom d’un côté et le complément de l’autre.
Gras et soulignement sont des attributs récents pas ou peu codifiés. En tout état de cause, il ne faut jamais les superposer à un autre effet, et leur conserver tout au long d’un ouvrage la même connotation.
l’exemple est tiré d’un livre de l’éditeur Folio classique.
J’ai volontairement souligné l’italique pour faire ressortir ma demande.
Il est vrai qu’un nombre important de mot en italique ressorte dans cet ouvrage.
Chambaron
Je me permets de remettre votre question dans la bonne forme typographique, puisque votre question porte là-dessus :
— Titre d’œuvre en italique, sans guillemets ;
— « Exemple » abrégé en « Ex. » ;
— Guillemets pour la citation.
Yves
Merci Chambaron.
En effet, n’hésitez pas à me corriger, j’aime à progresser de mes lacunes.