Les « sud-coréens » ou « Sud-Coréens » (ici sous-entendu, groupes industriels de Corée du Sud, pas le peuple)
Bonjour,
Dans la phrase suivante, s’il est défini auparavant que le terme « sud-coréens » fait référence aux groupes industriels de Corée du Sud, et non pas au peuple de ce pays, doit-on écrire :
– Les Sud-Coréens seront fortement représentés au prochain congrès.
– Les sud-coréens seront fortement représentés au prochain congrès.
Merci
Bonjour Liou,
Ici, sud-coréens ne prend pas de majuscule. ==> Les groupes industriels nord-coréens ne seront pas représentés, alors que les sud-coréens le seront.
En effet, ici, ce n’est pas un gentilé.
Alors, qu’est-ce que c’est ?
Un adjectif, de l’avis de l’Académie française (voir sa réponse de ce jour, 19 sept. 2019).
Voir ma réponse sur votre autre réponse. L’ambigüité vient de l’extrait soumis pour la question. On ne peut trancher que sur un texte plus long : il ne suffit pas de dire que « groupes industriels » est sous-entendu, il faut que cela soit clair dans la rédaction. Dans la phrase : « De nombreux groupes industriels seront présents : des sud-coréens, des chinois, des français », cela est évident. Mais il fréquent que le nom référent se trouve éloigné, ce qui casse le lien nom-adjectif. Le mot redevient alors, de fait, un substantif.
Bonjour,
Compte tenu de la divergence de vues entre Chambaron et Cathy Lévy d’une part et moi-même d’autre part, j’avais saisi l’Académie française.
Elle vient de me répondre ceci (cf. courriel du 19 septembre 2019, à 15 h 39, de Patrick VANNIER, agrégé de grammaire au service du Dictionnaire de l’Académie française :
« Monsieur,
Ici sud-coréens est un adjectif, il ne prend donc pas de majuscule.
Cordialement,
Patrick VANNIER
Académie française
23, quai Conti », etc.
Bien entendu, la question a été posée telle qu’elle se posait ci-dessus.
Voilà donc qui confirme la position que je défends
Nous aurons donc appris qu’on peut employer des adjectifs isolément et sans substantif auquel se rattacher. Je dois revoir mes concepts de base.
On peut toujours prétendre que « groupes industriels » est sous-entendu, mais dans ce cas, il devrait figurer dans la même phrase et immédiatement à proximité. On ne fait pas de sous-entendu avec des références disjointes. Ce n’est pas de la grammaire, c’est de la clarté…
Merci pour votre retour.
Il s’agit d’un adjectif qualificatif même s’il n’y a pas de nom dans cette phrase ?
En vous remerciant
Le groupe nominal « groupes industriels » est sous-entendu…
Le nom « Sud-Coréen » ne peut-être laissé sans majuscule, car il n’a aucun autre sens que celui de ressortissant de la Corée du Sud, gentilé qui requiert les majuscules. Il y a dans votre tournure ellipse du mot entreprise mais c’est une métonymie courante, comme lorsqu’on dit « boire un verre » au lieu de dire « boire le contenu d’un verre ».
Bien entendu, le contexte doit être sans ambigüité pour que le lecteur sache à quoi cela renvoie : dans votre exemple, Sud-Coréens désigne clairement les propriétaires et les représentants des entreprises en question (et non les entreprises elles-mêmes).
Donc : Les Sud-Coréens seront fortement représentés au prochain congrès.
Liou,
L’article traite des grands groupes industriels, soit, mais je suppose que cette phrase fait partie d’une liste de représentants, donc de personnes.
Aussi, pour répondre à votre dernière question « Il s’agit d’un adjectif qualificatif même s’il n’y a pas de nom dans cette phrase ?« , non il ne s’agit pas d’un adjectif qualificatif (Voir ici la définition de « gentilé ») et « Sud-Coréens » est ici employé comme substantif.
Par exemple :
La musique sud-coréenne est largement représentée –> Adjectif, donc sans majuscules.
Les Sud-Coréens seront largement (plutôt que « fortement » qui est inapproprié ici) représentés –> Gentilé, donc avec majuscules.
Bonjour, débat intéressant que celui-ci (celui-là ?), il est évident comme l’a dit Prince que si la personne qui produit l’énoncé sous-entend « groupes industriels » ce sera en effet : Les sud-coréens seront fortement représentés au prochain congrès. Il est vrai que cette phrase serait un peu ambiguë, donc il est préférable d’écrire : Les groupes industriels sud-coréens seront fortement représentés au prochain congrès. Beaucoup de gens considèreraient ceci comme une faute d’orthographe « à première vue ».
Voilà qui s’appelle « botter en touche ».
La formule est pourtant courante dans différents domaines (sport, politique, économie) et il faut bien lui trouver une forme écrite. Alors, laquelle et pour quelles raisons ?
L’affaire est complexe et très intéressante, les arguments de Chambaron comme toujours pertinents (même si j’avais émis un doute par un point d’interrogation car il n’y avait pas de peuple désigné…). Merci à Prince d’avoir donné suite.