Les Pays de la Loire
Bonjour,
Concernant la région Les Pays de la Loire, ne devrait-on pas insérer des traits d’union entre chaque mot (les Pays-de-la-Loire) ?
Merci d’avance,
Philippe Lourenço
Vous avez bien raison, Philippe, dans la mesure où il s’agit d’une entité administrative, les traits d’union devraient être de rigueur. Curieusement ils ne figurent pas dans mon Larousse (ni dans le Larousse en ligne) ; en revanche, ils sont bien présents chez Lacroux.
Ce cas me fait penser à celui du Grand-Est… et à ma grande surprise là Larousse met un trait d’union ! Je ne saisis pas bien leur logique.
Le trait d’union sert à distinguer l’entité administrative de l’entité simplement géographique, c’est pour cela que je ne le trouve pas superflu dans le cas des Régions (avec une capitale, puisque je parle des entités administratives).
J’ai eu plusieurs occasions de rappeler que la typographie (ponctuation, majuscules, traits d’union, italique, caractères, etc.) est un artisanat plus qu’une norme. Cela la différencie de l’orthographie, conçue comme figée quel que soit le contexte.
Votre question en est un nouvel exemple : la graphie officielle des entités administratives peut se différencier des préconisations générales des typographes pour des raisons qui sont propres à l’Administration (ensemble des services de l’État).
Vous trouverez ICI la présentation du ministère de l’Intérieur, qui prend en compte d’autres aspects que les conseils habituels. Pour les traits d’union en particulier, il a fallu en supprimer pour gérer le regroupement des régions qui les multipliait. Par ailleurs, le nom d’une région est devenu un nom de marque, avec des incidences commerciales, et le nom administratif s’efface derrière le « logotype » dans lequel le trait d’union est souvent mal perçu.
N.B. En France, le mot région s’écrit sans majuscule, comme un département, une commune ou une circonscription. Selon le pays, la majuscule peut s’appliquer si cette entité est pourvue de pouvoirs souverains, en général dans les fédérations ou confédérations. Voir ICI ma réponse à une question sur ce sujet.
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Chambaron, dans quels cas alors appliqueriez-vous les règles d’écriture de cette charte de I’GN (cf. point 4) ?
Un correcteur doit avant tout déterminer quel référentiel il utilise en fonction du type d’ouvrage qu’il révise (il y a aussi les contraintes éventuelles de l’éditeur).
Dans nombre de cas courants, je me fie à un ouvrage principal (Orthotypographie de Lacroux en l’occurrence) et je finis mes arbitrages avec les autres. C’est indiqué dans les mentions des livres pour lesquels j’ai la latitude de mentionner ma charte.
Lorsque l’ouvrage est spécialisé (Géographie, Histoire, Sciences, Économie, etc.), je peux m’appuyer sur un référentiel complémentaire, l’important étant d’y rester fidèle tout au long de l’ouvrage. Il peut y avoir des « frottements » avec la typo générale, mais c’est assumé.
Pour tous les toponymes, il y a la charte IGN que vous citez, mais aussi des documents du ministère des Affaires étrangères, des collectivités territoriales, des études régionales (patois, variantes historiques). L’essentiel des conflits porte sur les noms en langue étrangère, souvent fluctuants.