Le verbe « découvrir »
Je me demande si, dans la phrase qui suit, le mot la découverte, est utilisé dans le bon sens.
« Ces expériences me conduisirent vers la découverte des basses fréquences (ELF). Je pus constater que les animaux communiquaient en infrasons, par exemple, lors des moments de danger. »
Peut-on découvrir quelque chose qui existait auparavant ? On entend souvent dire : j’ai découvert un magasin qui vend des 33 tours, j’ai découvert un site, etc. Il me semble que dans de tels cas conviendrait mieux le verbe »trouver ».
Pour la phrase en question, est-ce que « la découverte de l’existence » résoudrait quelque chose ?
Merci d’avance pour les explications.
Bonjour,
Vous avez écrit :
« Peut-on découvrir quelque chose qui existait auparavant ? »
Réponse oui.
Dans le domaine de la recherche, particulièrement en sciences, une découverte est l’ identification d’une substance, d’un fait, d’un phénomène jusque là ignorés ou méconnus;
Découverte des rayons X. par Henri Becquerel (1852-1908) qui découvrit la radioactivité en 1896, par hasard.
Découverte de la pénicilline par Sir Alexander Fleming en 1928, un cas emblématique de découverte faite par sérendipité, comme Christophe Colomb cherchant la route de l’Ouest vers les Indes, et découvrant un continent inconnu des Européens.
Comme vous le mentionnez, il est préférable d’employer trouver voire dénicher.
Dénicher , c’est découvrir pour son usage une chose bien cachée, et de ce fait difficile à trouver.
Dénicher un appartement, un (bon) coin, un (bon) restaurant; dénicher un livre; dénicher un renseignement.
Merci pour votre réponse. En l’occurrence, la personne qui écrit qu’elle a découvert les infrasons, fait une découverte personnelle; les infrasons avaient déjà été découverts par quelqu’un d’autre. Je n’ai pas été suffisamment claire dans mon explication. Mille excuses.
J’ai bien pensé à des personnages comme Pasteur et ceux que vous citez. Vous avez raison de dire que la chose existait déjà. Mon erreur a été de ne pas mentionner que lesdits infrasons avaient déjà été découverts.
Ma question reste : dire « la découverte de l’existence des infrasons » serait une solution ? Ou encore « J’ai fait connaissance avec les infrasons / j’ai fait une expérience qui est en relation avec les infrasons dont l’exsitence m’était inconnue ?
Et, merci pour dénicher joli verbe que je n’utilise pas assez. Je vais y penser.
Bonjour Zully,
« La découverte » ne me choque pas, puisque c’est l’action de découvrir quelque chose d’ignoré, inconnu ou caché.
Vous pouviez ignorer jusque là la réalité des basses fréquences, alors que d’autre en connaissent l’existence !
Il faut savoir exactement ce que vous voulez exprimer.
Avez-vous pu percevoir par un artifice technique les basses fréquences ou les enregistrer ? Dans ce cas il vous faut employer « percevoir » ou « mettre en évidence »
Avez-vous démontré leur existence ? Confirmé la réalité des basses fréquences ?
En revanche je me demande s’il n’est pas préférable d’écrire : les animaux communiquaient par infrasons ?
En effet on communique par la parole, par gestes.
Merci PhL pour votre réponse.
Parfois les choses me semblent ciaires, je pense avoir tout dit, et finalement ce n’est pas ainsi.
Dans le cas présent, la personne constate un comportement chez des animaux et comprend par des lectures que les animaux communiquent par des infrasons (vous avez raison; on communique dans la bande des infrasons ou par des infrasons. Merci.). Donc, le premier à avoir identifié les infrasons les adécouverts et celui qui ne les connaît pas mais qui remarque qu’il y a un « langage » chez nos amis les animaux, comprend qu’il y a un phénomène qui l’amène à faire connaissance avec les infrasons.
Est-ce que c’est tiré par les cheveux ? Il me semble que les phrases citées par czardas iraient dans ce sens. Il me manque confirmation de ma proposition.
Il s’agit sans doute d’une personne qui effectue des recherches dans un domaine différent de celui de l’acoustique*.
Remarquant que les animaux communiquent au moyen de sons inaudibles à l’oreille humaine, il est amené à s’intéresser aux ultrasons et infrasons et découvre alors les hautes et basses fréquences.
*Science qui étudie les propriétés des vibrations des particules d’un milieu susceptible d’engendrer des sons, infrasons ou ultrasons, de les propager et de les faire percevoir.
C’est parfait. Je retombe sur mes pieds. Et, chose curieuse et qui n’est pas vraiment liée à ce qui est traité ici, (j’hésite à le mentionner, mais quand même…); je viens de découvrir le goût du chou cru. Un goût agréable. Je n’aime pas trop le chou, mais, le verbe s’est invité dans ma tête et je me dis qu’il a trouvé un bon emploi.
Merci à vous deux, czardas et PhL.
Merci pour ces précisions.
En effet cette personne a découvert que la communication entre les animaux se faisaient par infrasons, ce qui n’était pas connu jusqu’alors, mais cette même personne ne connaissait pas initialement les basses fréquences et par ses expériences les a découvertes.
Le verbe découvrir ne me gêne pas, puisque les basses fréquences lui étaient inconnues jusque là. (Quand on découvre la vérité, celle-ci est déjà connue par d’autres)
On aurait pu écrire aussi » Ces expériences me conduisirent à m’initier aux basses fréquences » ou comme vous le proposiez « Ces expériences me conduisirent vers la découverte de l’existence des basses fréquences » ou « Ces expériences m’ont permis d’apprendre l’existence des basses fréquences »
Pour ajouter mon grain de sel, il est à noter que, concernant un trésor ou un site archéologique, le droit utilise le mot « inventer » et non « découvrir »… ça n’a rien à voir avec votre phrase, mais c’est intéressant…
Merci PhL pour ces nouvelles précisions.
Merci Evinrude pour cet aparté. Et comment en droit écrit-on la phrase ? On « découvre » un nouveau site funéraire et alors ?
Découvrir : spécialement en sciences. Établir et faire connaître l’existence de (un phénomène, un être qui était caché ou ignoré).
Le Petit Robert 2016.
Le verbe découvrir ou le nom découverte conviennent parfaitement, sans avoir à chercher plus loin.
Je pense que l’on ne peut pas dire autre chose que :
Christophe Colomb a découvert l’Amérique.
Merci Jean Bordes, j’imagine que c’est bien dans le sens de la définition du Petit Robert que vous mentionnez que je comprends le verbe découvrir et son substantif la découverte.
Pour le territoire, c’est vrai on utilise la découverte ; en ce qui concerne l’Amérique, il reste à savoir ce qu’en pensent ceux qui ont été découverts, car il semble qu’on leur ait enlevé « le couvert « de bien des choses.