Le trait d’union
Faut-il écrire « un projet-pilote » ou plutôt « un projet pilote » ?
Il ne faut pas abuser des traits d’union.
Si l’on peut concevoir qu’un projet pilote forme un tout, il vaut mieux considérer que le projet est pilote, avec pilote qualifiant le projet, comme une école pilote, une ferme pilote, etc.
À ne pas confondre avec poisson-pilote (poisson qui accompagne les bateaux et qui semble les guider) et avec bateau-pilote (qui transporte les pilotes à bord des gros navires qui les demandent).
On écrit donc « un projet pilote ».
Bonjour,
On appelle couramment « poisson-pilote » plusieurs espèces de poissons de l’ordre des Perciformes. Leur nom provient du fait qu’ils accompagnent souvent les grands prédateurs marins : requins, tortues et cétacés. Ils ne les guident pas, comme on le pensait autrefois, ils profitent de l’onde de proue créée par la nage, et consomment leurs restes alimentaires.
Merci. En effet, ça ne faisait pas joli.
Le TLFi fait remonter le mot à Corneille en 1694. Pas sûr, effectivement, qu’ils aient à l’époque observé les détails zoologiques…
La question du trait d’union entre deux substantifs concerne des centaines de mots et fait l’objet d’évolutions parfois chaotiques, voire contradictoires entre dictionnaires.
Je préconise donc de se fixer une règle afin de rester constant et logique dans ses choix . En ce qui me concerne, j’ai choisi la suivante :
– Si les deux noms désignent chacun pleinement une partie de l’objet, alors trait d’union : une canne-épée est également à la fois une canne ET une épée.
– Si l’un des termes est plutôt qualificatif de l’autre, alors pas de trait d’union : dans l’amour passion , le mot passion précise la qualité de l’amour.
Cela permet de gérer de nombreux cas, mais pas la totalité : il y a les expressions définitivement fixées (centre-ville, bien que centre précise ville) et celles où l’interprétation est délicate car contextuelle.
Pour le mot « pilote » (qui ne peut être adjectif), appliqué à des noms comme projet, ferme, usine, classe ou école, il peut être considéré en général, à mon sens, comme les complétant . J’écrirais donc plutôt : c’est l’un des projets pilotes de l’entreprise . Mais si l’on souhaite souligner la spécificité du côté expérimental, on pourra raisonnablement écrire : La société X va construire une usine-pilote pour produire des traits d’union de dernière génération. Dans ce cas, on construit un pilote (prototype) sous forme d’usine (et non de laboratoire par exemple). C’est là que se loge la nuance.
En effet, le mot pilote n’est pas un adjectif, c’est un nom qualifiant le nom projet.
Dans le sens précis que vous énoncez, on peut accepter le nom composé usine-pilote.
En revanche, on dit un avion prototype, un réacteur prototype. On doit donc pouvoir dire une usine prototype et partant, une usine pilote, tout en lui conservant la spécificité du côté expérimental.
En clair, dans ce cas là, les deux sont possibles.
Ce n’est pas faux.
Prototype est aussi un mot ancien (Rabelais) et aurait pu suivre le même destin. Mais l’usage a imposé pilote…