Le suffixe -age
Bonjour,
D’expression portugaise et amoureux de la langue française, je m’interroge sur le suffixe –age et son… usage.
Caramboler >> Carambolage
User >> Usage
Garer >> Garage
Monter >> Montage
Peler >> Pelage ( ???)
Est-il légitime d’en créer de nouvelles constructions ?
Si je ne trouve pas très élégant Tromper/trompage ou Crier/criage, je me demande si Paumoyer/paumoyage serait recevable et sous quel principe.
Si vous avez le temps de m’éclairer, j’en serai comblé.
Merci d’avance.
Cordialement,
JMB
Les dérivations des mots ne s’inventent pas, il existe des radicaux tels que « tromp » et la famille de mots va comporter le verbe « tromper », ou « détromper »,
le nom commun « tromperie », l’adjectif « trompeur »ou « trompeuse », etc.
Certains autres ne comportent pas toutes les catégories grammaticales ou même comportent un dérivé qui a un autre sens :
peler-épeler , différent du nom pelage…Pour « user » , les noms communs « usage » et « usuel » ont des sens très différents ; « usé » et « usuel » sont aussi deux adjectifs de sens non identiques.
Bref c’est très intéressant mais il faut avoir cette conversation (de « converser » et non de « convertir » qui donne « conversion » ) avec le dictionnaire.
Merci pour la réponse.
« Criage » est au CNRTL mais je ne l’ai pas trouvé ailleurs.
Mais c’est égal parce que je cherche en fait, pour être plus clair, c’est à répondre à cette question :
Est- il fautif dans la langue française (contrairement au portugais ou à l’allemand) de créer un mot sur des modèles existants et quelles sont les règles, s’il y en a.
Je n’ai rien trouvé sur les discussions et les leçons à ce sujet, les différents exemples sont toujours dans le Larousse…
Je sais bien que je n’irai pas en prison si je mets un néologisme dans mes nouvelles mais j’aimerais mieux comprendre…
Participant (parfois avec succès) à des concours d’écriture en langue française (qui n’est pas ma langue natale), je voudrais savoir si certaines de mes nouvelles sont rejetetées (on ne nous donne jamais la raison) parce que j’ai utilisé un vocabulaire néologique.
Je sais bien que Céline, Dard, Vian et autres Quenau le font abondamment, mais ils sont tous morts et ne pourront pas me prêter leur dictionnaire….
Il me semble à votre réponse « Les dérivations des mots ne s’inventent pas » que c’est mal vu.
Bref, merci, je vais suivre votre conseil et « avoir cette conversation avec le dictionnaire ».
Evidemment, la perspective de la création est une autre histoire…si je puis dire.
Ce site essaie de répondre à de modestes scripteurs dont le point commun est la recherche de la formulation claire et correcte.
Si vous avez des ambitions littéraires et c’est bien naturel, vous pouvez tenter toutes les inventions et en débattre avec des auteurs, des éditeurs, des lecteurs…. Vous pouvez fréquenter un atelier d’écriture proche de chez vous. Ne vous laissez surtout pas influencer par ma réponse…
Votre juge en dernier ressort sera le public, sous réserve d’une diffusion à l’échelle que vous jugerez conforme à vos visées (journal, livre, blog…)
Pour finir, un encouragement : Mangearde, subst. fém.[Relevé seulement chez Flaubert] Femme qui cause du tort aux hommes. Source CNRTL
Je suppose que vous avez pensé à consulter cette page du CNRTL sur les mots avec le suffixe -age.
Dans l’attente de lire un texte – un roman, une nouvelle, un essai ? – d’un écrivain lusitanien s’exprimant en français et répondant au nom énigmatique de Minuitdixhuit…
Merci pour votre réponse. Non je n’avais pas réussi à trouver cette page du CNRTL que vous m’avez indiqué. Elle est interêssante mais, comme déjà indiqué, il ne me semble pas qu’elle nous incite aux néologismes, et c’est là mon soucis pour une meilleure compréhension , non de la langue, mais de l’esprit.
Le conseil des ateliers d’écriture, éditeurs… est judicieux mais s’est révélé stérile. Oui je peux écrire trois pages d’onomatopées, si ça plait, si ça fait vendre… En fait, vous l’avez compris, je cherche une justification « officielle » par des « érudits ». On aime bien les « savants » au Portugal !
J’écris et je publie en Portugais des nouvelles « sociétales » souvent autobiographiques, pour des hebdo. Puis, je traduis parfois avec l’aide de mon épouse certains textes. En voici un.
Recoudre un ange.
On me surnommait “Don Quixotte” mais ce n’était pas approprié, je ne me battais pas contre des moulins à vent, ou si peu, je réparais des petites éoliennes, et le plus souvent c’était parce qu’elles avaient perdu une aile. Ce n’était qu’une aile en moins mais ça ne marchait pas sans ça. Et c’était important qu’elles marchent, pour les écoles, pour les dispensaires, pour les villages…
Le Père Blanc de la Mission qui m’employait m’avait proposé, puisque tu parles Portugais tu vas traverser la frontière à Luau, c’est calme à présent. Il y a plusieurs hélices à réparer, en principe on ne doit pas mais on ne peut pas laisser les enfants comme ça. Et surtout tu suivras bien la route que je t’ai indiquée. Prudence, il y a des chemins avec des plaques rouges «perigo minas». Danger mines. Mais tous ne sont pas balisés. Je tiens à ma 2CV… et à toi…
Voilà comment j’ai quitté le Zaïre la première fois pour l’Angola que je ne connaissais pas encore, j’avais juste vingt-deux ans, j’avais juste mon brevet de mécanicien et j’avais juste envie de faire quelque chose d’à peu près juste de ma vie.
Je suis enfin arrivé au dispensaire, à l’heure de la quiétude de la sieste. Les enfants dormaient, on m’avait dit : des bergers, des gardiens de bétail qui courraient encore insouciants, quelques jours avant, après leurs chèvres égarées. Et ce silence m’est apparu comme juste de la paix.
-Ah sim, o senhor é quem sabe recoser as asas aos anjos… Ah, oui, vous êtes le monsieur qui sait recoudre leurs ailes aux anges… s’est gentiment moqué le « chirurgien ». Moi je n’y arrive plus ! Savez-vous que vous êtes déjà célèbre !
Malgré la chaleur, je me suis mis tout de suite au travail et, du haut des six mètres de l’éolienne, j’ai vu sortir de ce qui devait être une buanderie ces deux jeunes Angolaises qui portaient ce couffin de linge humide. Elles m’ont fait toutes les deux un signe de leur main libre, et j’ai répondu avec ma clé à molette. Je me suis attardé à les regarder étendre le linge, elles étaient si jolies, si gracieuses, et de temps à autres elles m’ensoleillaient un peu plus de leur regard immense en se tordant le cou, et elles se chuchotaient des secrets à l’oreille en éclatant d’un rire vital qui me pointait du doigt.
Et puis, leur tâche terminée, elles sont reparties en me soufflant un dernier sourire joyeux du creux de leurs paumes.
Et c’est seulement alors que j’ai vu le linge étendu sur les fils. Des pyjamas d’enfants. Presque tous avaient une jambe, une manche, coupées et recousues, au-dessus de la cheville, au genou, plus haut à mi-cuisse, la moitié d’un bras, un bras entier.
joelle
Est-il légitime de créer d’autres mots…?
Cri, criage, criée ==>consulter le dictionnaire pour ces mots
paumoyage, merci pour le mot !