le plus [adjectif] que + subjonctif => toujours subjonctif ?
Bonjour,
Je sais qu’en général une structure avec un superlatif comme celle qui suit requiert le subjonctif:
Le lieu le plus agréable que j’aie visité est le parc naturel de Brin-sur-Charte.
Mais ne serait-ce pas un cas où l’utilisation du subjonctif est optionnelle, selon qu’on veuille exprimer une intensité, une émotion ou bien un fait (dur et intangible):
Le lieu le plus agréable que j’ai visité était le parc naturel de Brin-sur Charte .
Vous remarquerez l’utilisation de l’imparfait pour ajouter au côté « narration », « fait » et pas le présent qui a une valeur de vérité générale.
En vous remerciant
Selon la BDL, l’indicatif n’est pas exclu, même si moins fréquent :
On emploie plus souvent le subjonctif que l’indicatif après un superlatif ou l’équivalent d’un superlatif, notamment le seul (la seule) qui, le seul que, le seul dont, l’unique qui, le premier qui, le dernier que, le meilleur que, ainsi qu’après il n’y a que… qui (que, dont, etc.) et il y a peu de… que.
Quant à d’éventuelles nuances (notamment entre vos deux phrases), certains sans doute en percevront, ce n’est pas mon cas.
Je vois une nuance dans l’emploi de l’un ou l’autre mode.
Bien entendu, pour percevoir la nuance, il faut regarder la phrase dans son contexte. Sinon il est plus difficile de comprendre pourquoi l’un et pas l’autre.
1 Le lieu le plus agréable que j’ai visité était/est le parc naturel de Brin-sur Charte… j’ai été émerveillé par…
2 Le lieu le plus agréable que j’aie visité était/est le parc naturel de Brin-sur Charte… il y a sans doute bien d’autres lieux à visiter… .
(le temps de « être » me semble indifférent pour la question.
Chacune des phrase à un thème (ce dont on parle) différent. Il n’y a que le contexte qui peut le révéler plus clairement. (excusez la maladresse de mes exemples).
En 1 le thème est le parc – en 2 le thème est la visite
Non, votre phrase n’est pas une exception.
Vous pouvez dissocier les deux faits, avec deux indicatifs (je l’ai visité, il est agréable).
Mais quand le verbe de la relative est un cas de figure dont l’existence, la justification ou l’identité dépend de la proposition principale, il se met au subjonctif.
— C’est un lieu agréable que j’ai visité (c’est un lieu agréable, je l’ai visité)
— C’est le seul lieu agréable que j’aie visité
Si vous souhaitiez dissocier les deux morceaux de la phrase, vous auriez « c’est le seul lieu agréable« , ce qui n’a aucun sens.
C’est uniquement quand la proposition principale a un sens sans sa proposition relative que cette proposition relative peut avoir un sens indépendant, et que l’indicatif y est possible, la proposition relative étant alors facultative.
Puisque « ce parc est le lieu le plus agréable » n’a aucun sens, le subjonctif est obligatoire dans la relative à suivre.