le participe passé du verbe s’imaginer est-il toujours invariable
bonjour, sur le site aidenet,il a été dressé un tableau de certains verbes occasionnellement pronominaux dont le(s) participe(s) passé(s) est (sont) invariable(s)(faut-il employer le pluriel ou le singulier?). Dans ce tableau figure le verbe s’imaginer.
j’aimerais donc savoir si le participe passé de ce verbe reste toujours invariable.
dans ce cas comment écrire la phrase: la fin de l’histoire s’est imaginé(e) aisément.
– Le participe passé du verbe « imaginer » à la forme pronominale :
Ils s’étaient imaginé toutes sortes de découvertes. ==>Toutes les découvertes qu’ils s’étaient imaginées. Donné par Larousse
En effet, le COD « toutes les découvertes » est placé avant, donc accord (verbe pronominal de sens réfléchi : accord avec le COD placé avant MAIS
le pronom « se » ne s’analyse pas comme un COD car on (s’) imagine « quelque chose ».
La fin de l’histoire s’est imaginée aisément. Il s’agit d’un sens passif dont la correction syntaxique doit être vérifiée (la salle s’est vidée)==>accord avec le sujet.
– Pour l’accord de votre première phrase, vous avez le choix entre singulier et pluriel. Les deux sont acceptables.
– S’imaginer, dans sa forme pronominale, a pour sujet un être animé. Les choses n’ont que rarement de l’imagination ! Donc, vous devriez plutôt écrire : la fin de l’histoire s’est aisément laissée imaginer. Sinon, vous n’accordez effectivement pas ( elle s’est imaginé le pire… ), sauf si le sujet est aussi un vrai COD : elle s’est imaginée [elle-même] en train de gravir les marches du palais des festivals.
Dans le verbe s’imaginer, le pronom complément n’a pas de fonction grammaticale précise. C’est un élément incorporé au verbe, il est plus ou moins inanalysable, on n’accorde donc jamais le participe passé avec ce pronom, cela n’aurait pas de sens : Elles se sont imaginé plus riches qu’elle ne l’étaient.
S’imaginer peut avoir un complément d’objet direct.
Le participe passé reste invariable si le complément d’objet direct le suit : Elles se sont imaginé qu’elles réussiraient toujours.
Le participe passé s’accorde avec le complément d’objet direct si celui-ci le précède : Il l’a vue telle qu’il se l’était imaginée.
Dans votre exemple, la fin de l’histoire n’est pas sujet, celui-ci est sous-entendu. On peut alors considérer que la fin de l’histoire est complément d’objet direct, placé avant le participe passé, ce dernier s’accorde et on écrira : la fin de l’histoire s’est imaginée aisément.
merci beaucoup,les choses sont plus claires .
à chambaron
vous avez écrit;la fin de l’histoire s’est aisément laissée imaginer, est-ce une erreur de votre part ou l’accord de laissée est juste quand pour ma part je pense que la fin de l’histoire n’est pas le sujet de imaginer. Je rappelle que nous avons affaire au verbe laisser suivi d’un infinitif et selon la règle il n y a accord que lorsque le sujet fait l’action de l’infinitif.
Bien vu !
De plus, depuis 1990, le participe passé du verbe « laisser » suivi d’un infinitif peut rester invariable. Comme le verbe faire :
Nous nous sommes fait gronder.
Elle s’est laissé mourir.
Mea culpa ! Après recherches, je reconnais que dans l’exemple de pareto, on n’accorde pas « laisser », car ce n’est pas l’histoire qui imagine.
Voici in extenso copie de l’avis de l’expert Bruno Dewaele dans le Projet Voltaire sur la question :
Les réformateurs de 1990 ont souhaité aligner le verbe « laisser » sur « faire », en décidant que son participe passé serait toujours invariable devant un infinitif. Beaucoup n’en continuent pas moins à appliquer la règle ci-dessus et à distinguer entre « elle s’est laissée mourir » (c’est bien elle qui meurt, d’où l’accord) et « elle s’est laissé critiquer sans réagir » (ce n’est plus elle qui critique, on la critique, d’où l’invariabilité).
Cela étant, la seconde partie de ma réponse est, elle, bien correcte. Il faut vraiment tourner sept fois sa plume dans sa main avant d’écrire…
Merci à vous.Tourner sept fois sa plume dans sa main avant d’écrire…, c’est bien dit.Cela dit, aidez-moi à prononcer le nom du champion du monde: Dewaele
Bonjour,
Il fut de mode pendant quelque temps, parmi les grammairiens, de faire invariable devant un infinitif les deux participes laissé et fait. Les grammairiens actuels n’ont conservé ce principe que pour fait; quant à laissé, il est variable ou invariable, selon que le COD antérieur lui appartient ou appartient à l’infinitif.
Quand il s’agit du verbe pronominal se laisser suivi d’un infinitif, il est également recommandé de considérer le participe passé laissé comme invariable.
Mais on peut aussi le faire varier.
– Lorsqu’elle eut appris la gravité de sa maladie, elle s’est laissé/laissée aller.
– Loin dans le roman, elle s’est laissé aller à rêver Bovary en grand médecin et c’est la déconvenue.
-[…] Car c’est là qu’ils s’étaient laissé/laissés peu à peu dépouiller de leurs pouvoirs.
Ref: L’accord du participe passé; règles et exercices. Maurice Grevisse.